Cet automne, Amazon a lancé sa première liseuse vendue avec un stylet : la Kindle Scribe. Cet appareil doté d’un écran de 10,2 po permet bien sûr de lire des livres numériques, mais aussi de les annoter avec un stylet. Il permet aussi de prendre des notes dans des carnets.
La version de base de la liseuse Kindle Scribe coûte 430 $ : elle inclut un stylet de base et 16 Go de stockage. Pour 30 $ de plus, vous obtenez un stylet premium dont l’un des bouts sert de gomme à effacer (un peu comme sur un crayon de bois) ; ce stylet est également doté d’un bouton qui peut être configuré pour surligner ou pour effacer. L’appareil que j’ai essayé était équipé du stylet premium et, à mon avis, le léger supplément en vaut la peine. Si vous prévoyez avoir besoin de plus d’espace de stockage, des versions avec 32 et 64 Go sont également offertes.
Malgré son écran dont la taille est comparable à celle d’un livre grand format plutôt que format poche, la Kindle Scribe est plutôt légère (433 g) et agréable en main. Le stylet, lorsqu’il n’est pas utilisé, peut être aimanté sur le côté de l’appareil, mais il peut facilement s’en détacher par inadvertance. Si vous prévoyez vous déplacer souvent avec la liseuse, il vaut mieux vous procurer un étui pour protéger l’appareil et son stylet.
La qualité de l’écran, d’une résolution de 300 pixels par pouce (ppp), est excellente. L’affichage est net, lumineux et contrasté. La couleur de l’écran peut être ajustée pour devenir plutôt jaune en soirée et limiter ainsi l’exposition à la lumière bleue, réputée nuisible au sommeil.
L’appareil est vif, autant quand on navigue dans les menus que lorsqu’on tourne les pages d’un livre ou qu’on écrit. Comme toutes les liseuses, son autonomie est excellente : vous devriez pouvoir utiliser cet appareil quelques semaines avant de devoir le recharger.
À noter pour les amateurs de plages, piscines et autres lieux aquatiques : ce modèle n’est pas résistant à l’eau.
J’écris toujours aussi mal…
Sans surprise, que ce soit avec un crayon et du papier ou avec un stylet et une liseuse, mon écriture manuscrite est terrible ; je vous épargne les images. Cela dit, écrire avec le stylet de la Kindle Scribe est une expérience fort agréable. La surface de l’appareil, lisse et douce, répond très bien au glissement du stylet ; l’écriture s’affiche sans délai.
Dans les réglages, il est possible de modifier la taille du trait de crayon, du marqueur (pour le surlignage) et de la gomme à effacer, de très fine à très épaisse. Il est aussi possible de dessiner (en noir et blanc), mais les possibilités sont évidemment beaucoup plus limitées que dans une application spécialisée sur une tablette comme le iPad.
Il est possible d’annoter différents types de documents, notamment les livres achetés d’Amazon, bien sûr, mais aussi les livres ePub sans verrou numérique ainsi que les PDF. Dans le cas des livres, malheureusement, il faut écrire les notes manuscrites dans une boîte qui s’ouvre (un peu comme un Post-it) et qui se referme, ce qui n’a pas le même charme que de simplement gribouiller dans la marge.
On peut aussi créer des carnets de notes et y écrire ou dessiner librement. Quand on crée un carnet, divers modèles de pages sont offerts : blanche, lignée, quadrillée, etc. Toutefois, dans un même carnet, il n’est pas possible d’utiliser plusieurs types de pages, par exemple lignées et quadrillées. On ne peut pas non plus créer des séparateurs dans un carnet ; si vous avez l’habitude d’écrire des dizaines de pages dans un carnet papier et d’y mettre des séparateurs, vous ne pourrez pas faire l’équivalent dans la Kindle Scribe.
Les notes prises dans les carnets et dans les livres Amazon (mais pas dans les ePub) sont synchronisées dans les applications Kindle pour appareils mobiles (Android et iOS), où on peut les consulter, mais pas les modifier. Pour ce qui est des notes prises dans un PDF, si vous souhaitez les consulter sur un autre appareil, vous devrez vous l’envoyer par courriel, ce qui est facile à faire dans l’interface de la liseuse.
Un environnement étouffant
D’un modèle de Kindle à l’autre, les fonctionnalités changent, mais pas l’environnement créé par Amazon… ou du moins, il évolue très peu. Depuis cette année, les Kindle permettent de lire des livres en format ePub sans verrou numérique (libres de droits) qu’on peut se procurer sur des sites comme Ebooks libres et gratuits ou Standard Ebooks. Une fois téléchargés, les fichiers peuvent facilement être envoyés à une liseuse d’Amazon grâce à l’outil Send to Kindle.
Tristement, les Kindle ne sont toujours pas compatibles avec le prêt de livres numériques des bibliothèques québécoises, qui fonctionne à partir de fichiers ePub sous verrou numérique. Si vous souhaitez emprunter des livres sur une liseuse, il vaut mieux vous tourner vers une liseuse de marque Kobo, ou encore utiliser des applications pour tablettes et téléphones (Android et iOS) comme Pretnumerique et Libby.
Contrairement aux Kindle, les liseuses Kobo permettent également de lire des articles sauvegardés dans Pocket et de synchroniser des fichiers avec le service de stockage en ligne Dropbox.
Bref, en comparaison de l’environnement offert par les liseuses Kobo, celui des Kindle est limité, voire étouffant. Cela dit, techniquement, la Kindle Scribe est à mon avis bien meilleure que l’Elipsa, le modèle équivalent de Kobo, qui est moins performant et dont l’affichage est de moindre qualité.
Verdict
Si vous aimez écrire à la main, que ce soit pour annoter des livres ou prendre des notes dans un carnet, et que vous êtes à l’aise avec les limites imposées par Amazon, vous serez sans doute ravi par la Kindle Scribe. Sinon, il vaut mieux continuer d’annoter vos bons vieux livres papier et accumuler des calepins de notes bien remplis. Une tablette combinée à un stylet pourrait être une autre option à considérer, mais l’appareil aura une autonomie nettement moindre et sera plus sujet aux reflets.