C’était à prévoir : après les montres, les téléviseurs et les téléphones, les lunettes deviennent à leur tour « intelligentes ». Quelques fabricants ont déjà mis en marché de tels produits, mais les lunettes Ray-Ban Stories, conçues en collaboration avec Meta (la maison mère de Facebook), se démarquent par leur look sobre qui cache bien leurs fonctionnalités.
Les Ray-Ban Stories se déclinent en trois styles : Wayfarer, Round et Meteor. Diverses couleurs de montures et de verres sont proposées, pour un total de 21 configurations possibles. Le prix de départ est de 369 $. Chez LensCrafters, vous pouvez les obtenir avec des verres ajustés selon votre prescription, ce qui fait évidemment monter la facture.
J’ai eu l’occasion d’essayer les lunettes Wayfarer, un modèle classique dans lequel Ray-Ban a intégré un processeur, un pavé tactile, deux caméras (une pour les photos et l’autre pour les vidéos), deux haut-parleurs et trois microphones. Malgré ces ajouts technologiques, ces lunettes sont légères et confortables. Elles sont vendues avec un boîtier au fini simili cuir qui sert à les recharger jusqu’à trois fois, après quoi il faut brancher le boîtier lui-même avec un câble USB pour le recharger.
La configuration est très simple : il suffit d’installer l’application Facebook View sur votre téléphone et de suivre les instructions à l’écran. C’est d’ailleurs dans cette application que se téléchargent les photos et vidéos captées avec les lunettes, après quoi il est possible de les partager sur les médias sociaux.
Photos et vidéos
Les Ray-Ban Stories sont très faciles à utiliser. Un bouton situé sur la monture permet de prendre une photo (avec une pression prolongée), ou encore de démarrer et d’arrêter une vidéo (avec une courte pression).
La qualité des photos et vidéos captées avec les lunettes, loin d’être exceptionnelle, arrive largement derrière celle des images obtenues avec un téléphone intelligent. La qualité du son capté avec les vidéos est toutefois plutôt bonne. Pour les influenceurs qui multiplient la publication de « stories », le fait de pouvoir capter de courtes vidéos en mode mains libres pourrait être intéressant.
Musique et appels téléphoniques
Une fois connectées à un téléphone par Bluetooth, les Ray-Ban Stories permettent d’écouter de la musique et de faire des appels téléphoniques. Un pavé tactile à droite de la monture permet notamment de mettre la musique sur pause, de sauter une chanson, ou encore de monter et de baisser le volume, tout ça très facilement.
Côté qualité sonore, les fréquences aiguës et moyennes sont correctes, ce qui est utile pour les conversations téléphoniques ou pour écouter de la musique douce. Par contre, les basses sont à peu près absentes. Le volume maximal n’étant pas très élevé, ces lunettes se prêtent mal à l’écoute en ville, où la musique se perd dans le bruit ambiant.
Par ailleurs, si vous passez souvent de l’extérieur à l’intérieur, par exemple en transport en commun ou quand vous faites vos courses, vous perdrez évidemment votre musique chaque fois que vous enlèverez vos lunettes. Pour l’audiophile que je suis, ça ne bat pas une bonne paire d’écouteurs avec réduction active du bruit.
Il est également possible d’effectuer des commandes vocales (lancées avec « Hey Facebook »), mais en anglais seulement. Ça fonctionne très bien, par exemple pour prendre une photo, démarrer ou arrêter une vidéo, monter ou baisser le volume de la musique, etc.
Et la vie privée ?
Bien sûr, Meta n’étant pas l’entreprise qui inspire le plus confiance en ce qui concerne le respect de la vie privée, elle tente de rassurer les usagers des Ray-Ban Stories. Lors de la première configuration, Meta assure collecter uniquement les données nécessaires au bon fonctionnement des lunettes et de l’application.
L’entreprise a également pensé aux personnes susceptibles d’être photographiées ou filmées à leur insu par les propriétaires de lunettes Ray-Ban Stories. En effet, une lumière à DEL s’allume à l’avant des lunettes lorsqu’une photo ou une vidéo est captée.
Un premier pas
Les lunettes intelligentes ne datent pas d’hier. Google, par exemple, développe à titre plus ou moins expérimental ses fameuses Google Glasses depuis presque 10 ans. Ces lunettes devraient éventuellement pouvoir afficher dans leurs verres des images en superposition avec l’environnement, par exemple pour vous indiquer la direction à suivre pour vous rendre quelque part. Et, à moyen terme, les lunettes intelligentes deviendront sans doute l’une des façons d’accéder au fameux métavers dont on parle tant.
Bref, les Ray-Ban Stories, même si elles sont plutôt décevantes dans leur forme actuelle, ne sont sans doute qu’un premier pas dans une nouvelle catégorie de produits appelée à se développer rapidement.