Peut-être avez-vous déjà vécu cette expérience dans le stationnement d’un centre commercial ou à un carrefour : à pied ou à vélo, vous déambulez devant des files de véhicules immobilisés et vous mettez soudainement le pied ou la roue devant une voiture qui, elle, fonce dans votre direction et pourrait bien vous percuter.
Les autres circonstances importent peu, le principal problème étant que vous n’avez jamais entendu ce véhicule s’approcher. Animé par un moteur électrique, il se déplace de façon silencieuse et peut passer inaperçu à l’oreille du piéton ou du cycliste qui ne porte pas toute son attention sur ce qui se passe autour de lui. C’est une situation encore plus délicate si ce piéton ou ce cycliste souffre d’un trouble de la vision ou de l’ouïe qui le rend moins susceptible encore de percevoir la présence d’un tel véhicule dans son environnement immédiat.
C’est avec cette réflexion en tête que le ministère fédéral des Transports compte revoir le Règlement sur la sécurité des véhicules automobiles pour y ajouter l’obligation d’installer un émetteur sonore sur les voitures qui n’en produisent que très peu quand elles se déplacent.
Les véhicules de tourisme, les automobiles à usages multiples, les camions, les autobus et les véhicules à basse vitesse hybrides et électriques avec un poids nominal brut de 4 536 kilos ou moins seraient obligés de se conformer au règlement proposé sur le bruit minimal.
Une signature sonore internationale
Le gouvernement fédéral, qui a tenu des consultations, a reçu de nombreux mémoires sur l’approche à suivre et a décidé de couper au plus simple en harmonisant sa norme sonore avec celles des États-Unis et des autres pays dans le monde qui se penchent eux aussi sur la question. De cette façon, les constructeurs pourront installer le même système sonore sur tous leurs véhicules, ce qui réduira le coût de cette nouvelle mesure. Aux États-Unis, les véhicules électriques neufs devront émettre un son facile à entendre quand ils circulent sous les 30 km/h.
Déjà, certains véhicules électriques possèdent un tel émetteur sonore. C’est le cas du Jaguar i-Pace, qu’on croise peu souvent sur les routes canadiennes, et du Hyundai Kona Electric, plus populaire, surtout au Québec. D’autres ont un deuxième klaxon que le conducteur peut activer quand il le souhaite et qui n’émet qu’un petit «bip bip», plus discret et plus poli que le gros coup de klaxon classique quand il s’agit de simplement signaler sa présence.
En janvier dernier, le constructeur américain Tesla est allé encore plus loin en ajoutant l’option «Boombox» à ses voitures électriques fabriquées à partir de septembre 2019. Il s’agit d’un groupe d’effets sonores que le conducteur peut utiliser à la manière d’un klaxon. La variété sonore va de l’applaudissement assez classique à un bruit de pet. Ça ne s’invente pas. Pour ceux qui préfèrent le bon goût, il est aussi possible d’installer son propre effet sonore.
Transport Canada ne dit pas s’il s’inspirera de ces modèles déjà existants pour dicter sa propre règle ou s’il la jouera à l’oreille. Le ministère fédéral indique toutefois que le volume de ces émetteurs variera selon la vitesse du véhicule, «pour permettre aux usagers de la route de distinguer si un véhicule accélère ou ralentit».
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