Il existe de nos jours des applications et des gadgets qui promettent d’améliorer tous les aspects de notre vie. Cela va du sommeil à l’alimentation au travail, en passant par l’activité physique. Si l’écrasante majorité de ces services sont complètement inutiles, il y en a un qui, pour ma part, m’a réellement aidé : le coach virtuel de ski alpin Carv.
Au premier contact, Carv a pourtant tout ce qu’il faut pour qu’on le déteste. L’appareil en tant que tel coûte 200 $ US. Il prend la forme d’une paire de fines semelles qu’on insère dans ses bottes de ski alpin. Deux longues bandelettes électroniques relient les semelles à un module contenant des batteries qui s’accroche à l’extérieur de la botte. Ce module capte nos mouvements alors qu’on dévale les pentes. Il transmet le tout à l’application mobile éponyme sur son téléphone, qui relaie ses conseils à nos oreilles une fois la descente terminée.
À cela s’ajoute un abonnement d’au moins 100 $ US pour six jours de ski, de 150 $ US pour deux ans ou de 200 $ US pour un accès illimité à l’application et à son contenu. Bref, prévoyez 400 $ au bas mot pour une première saison avec « coach » Carv.
La bonne nouvelle : tout est remboursable après 100 jours si ça ne fait pas votre affaire. Ou si vous n’aimez pas qu’on vous parle en anglais, puisque Carv n’est toujours pas disponible autrement que dans la langue d’Elvis. Comme bien d’autres applications liées à l’activité physique personnalisée, d’ailleurs…
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Les bons capteurs
Il existe plus d’une application mobile pour les skieurs qui souhaitent analyser leur performance sur des spatules. Elles utilisent les capteurs d’un téléphone qu’on conserve dans sa poche. Elles peuvent calculer notre vitesse, nos déplacements généraux, le dénivelé. Lorsqu’on les utilise avec une montre connectée en prime, elles peuvent parfois ajouter le rythme cardiaque et respiratoire à leur analyse.
Tout ça, c’est amusant. C’est peut-être informatif. Mais ça ne fera pas de vous un meilleur skieur. Savoir que vous avez accru votre vitesse au fil des descentes ne signifie pas que votre position s’est améliorée ou que votre technique s’est raffinée. Vous n’aurez pas moins mal au dos par la suite…
Carv va plus loin que tout ça. C’est le second hiver que je l’utilise, et déjà avant Noël, j’avais hâte de le faire. Chose rare pour quelqu’un qui se lasse rapidement de ces gadgets connectés pour soi-disant sportifs, qui remplissent rarement leurs promesses.
Celui-ci, peu encombrant, offre juste ce qu’il faut d’information pour vouloir l’adopter et l’endurer. On démarre le suivi dans l’application à l’arrivée à la station, puis on laisse la magie opérer. Il est préférable de porter des écouteurs pour en profiter au maximum. Bien des casques de ski sont vendus de nos jours avec des écouteurs intégrés pour écouter de la musique sur la piste. Si vous le voulez, le coach virtuel de Carv peut s’en servir pour vous expliquer ce qu’il a remarqué durant votre descente précédente.
C’est probablement la meilleure façon d’utiliser l’appareil. Car, une fois sur la piste, les capteurs Carv s’activent. Chaque semelle comprend 36 points de pression et un accéléromètre. Celui-ci analyse le mouvement dans neuf directions différentes.
Le QI de skieur
L’application analyse les données reçues des capteurs pour déterminer la position de vos pieds, votre niveau d’équilibre, la pression de vos orteils et talons, l’angle d’attaque de vos skis, etc. Elle ajoute de l’information sur la piste, sur votre tracé et sur la façon dont vous prenez les virages. Elle attend ensuite un moment plus calme pour vous donner quelques conseils.
Selon le type de skieur que vous êtes, ces conseils sont plus ou moins fréquents et détaillés. Ils peuvent être très précis : « Tentez de moins appuyer sur vos talons quand vous vous apprêtez à tourner », ou « Rapprochez vos pieds en sortie de virage pour gagner en vitesse ».
Ils peuvent se résumer à une indication toute simple à la fin de la journée, qui prend la forme de ce que les concepteurs de Carv appellent le « Ski IQ », votre « QI de skieur ». Ne riez pas. Dans le sport de performance, le QI sportif est quelque chose qu’on prend très au sérieux. Au hockey, au soccer, en ski… C’est un indicateur relativement subjectif qui donne une idée de votre niveau de maîtrise de l’activité que vous pratiquez.
Carv, donc, se prend très au sérieux, mais comprend des éléments ludiques. Vous pouvez monter en grade, et votre coach virtuel vous félicitera. Mieux encore, si vous prenez le ski alpin à cœur : Carv vient d’ajouter à son offre par abonnement la possibilité de vous entraîner comme si vous étiez un skieur olympique.
On peut aussi demander à un ami de filmer une descente et l’application ajoutera ensuite aux bons endroits dans la vidéo vos indicateurs de performance. Peut-être que ça vous aidera à mieux visualiser votre technique et à faire de vous un meilleur skieur ?
On va se le dire, visiter une station québécoise de ski alpin en 2023, ça coûte cher. Carv n’est peut-être pas pour tous les budgets, mais ça revient rapidement beaucoup moins cher qu’une série de cours avec un véritable instructeur. Et surtout, le système permet de progresser à son rythme et peut vous accompagner même si vous skiez en famille ou avec des amis.
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