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Le scandale Google Street View

Le scandale Google Street View

Quand il est question de vie privée, Google et Facebook partagent aussi la même approche: agir d’abord, réfléchir ensuite. Le cas de Google Street View l’illustre bien.

À son arrivée en 2007 aux États-Unis – et dans plusieurs autres pays par la suite –, cet outil qui permet de voir sur le Web des photos panoramiques d’une foule de lieux publics a suscité certaines inquiétudes quant au respect de la vie privée. Google a rapidement réagi aux critiques, notamment en rendant flous les visages sur les photos.

Toutefois, dans les véhicules dotés de caméras qui parcouraient les villes du monde, un logiciel récoltait du même coup de l’information qui circulait sur les réseaux Wi-Fi non protégés. Or, personne n’en avait été informé. C’est le commissaire à la protection de la vie privée d’Allemagne qui a découvert le pot aux roses en 2010 après avoir inspecté un véhicule de Google utilisé pour Street View. Dans plusieurs autres pays, y compris au Canada, les autorités ont demandé l’accès aux informations amassées par Google.

«Nous avons analysé les données recueillies sur nos citoyens, indique Jennifer Stoddart, commissaire à la protection de la vie privée du Canada. Nous avons notamment trouvé des comptes de banque complets, des dossiers médicaux et des correspondances privées. Nos informaticiens étaient presque gênés de lire ça tellement c’était personnel!»

Google, qui prétend que ces renseignements ont été collectés par erreur, a signé une entente avec la commissaire dans laquelle l’entreprise s’engage à détruire les données. Pour des raisons légales, Google détient toujours certaines informations, qui demeureront isolées et sécurisées jusqu’à ce qu’elles puissent être entièrement effacées.

Quelques bourdes dans le genre de celles commises par la Google Street View ont sérieusement ébranlé la confiance des utilisateurs et des autorités face aux géants du Web. La Federal Trade Commission (FTC), agence américaine responsable de la protection des consommateurs, a d’ailleurs décidé de leur imposer un audit par une firme externe sur leurs politiques de respect de la vie privée, et ce, tous les deux ans pour une période de 20 ans.

Le cas de la politique de confidentialité unifiée de Google

En Europe, les autorités responsables de la protection de la vie privée ont étudié de près la politique de confidentialité unifiée de Google. En effet, depuis le 1er mars 2012, Google a une seule et même politique de confidentialité pour sa soixantaine de services, alors que la plupart de ces services (YouTube, Gmail, Google Drive, Google+, Android, etc.) possédaient auparavant leur propre politique. Selon Google, l’idée était de simplifier le tout. Cependant, les autorités européennes ne voient pas les choses du même œil.

D’après l’enquête menée par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) pour le compte des autorités européennes, «les nouvelles règles de confidentialité suggèrent l’absence de toute limite concernant le périmètre de la collecte et les usages potentiels des données personnelles». Autrement dit, la politique de Google est tellement large et vague qu’elle permet à l’entreprise de faire à peu près ce qu’elle veut avec l’information récoltée sur ses usagers.

En vertu de sa politique, Google peut regrouper les données sur ses usagers provenant de ses divers services et les utiliser à des fins multiples: développement de nouveaux produits, sécurité, publicité, recherche académique, etc. «Les règles de confidentialité ne font pas de différence de traitement entre le contenu anodin d’une recherche et le numéro de carte de crédit ou les communications téléphoniques de l’utilisateur; toutes ces données peuvent être utilisées indifféremment pour toutes les finalités mentionnées dans les règles», souligne la CNIL, qui précise aussi les risques associés à la combinaison de données entre services: violation de données, malveillance interne, réquisitions judiciaires, etc.

En octobre 2012, les autorités européennes ont donc demandé de nombreux changements à Google, notamment une plus grande transparence dans l’information fournie aux utilisateurs ainsi que plus de contrôle sur la combinaison de données entre les services. Il reste à voir si l’entreprise obtempérera. 

Crédit photo: Google

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