PSN : naturels, mais pas inoffensifs

Sommaire de l&rsquo;article Suivre le mode d&rsquo;emploiDes personnes plus vuln&eacute;rablesLes interactions m&eacute;dicamenteusesDemander l'avis d&rsquo;un professionnel&Eacute;viter les produits non homologu&eacute;s Selon l&rsquo;Institut national de sant&eacute; publique du Qu&eacute;bec (INSPQ), l&rsquo;emploi du mot naturel dans l&rsquo;appellation de ces produits laisse croire qu&rsquo;ils sont tous bons pour la sant&eacute;, peu importe la dose, appropri&eacute;s pour tous et toujours naturels &agrave; 100 %. Sant&eacute; Canada rappelle toutefois que le fait qu&rsquo;un produit soit &laquo; naturel &raquo; ne signifie pas qu&rsquo;il est sans danger. Un sondage r&eacute;alis&eacute; par le minist&egrave;re f&eacute;d&eacute;ral en 2010 r&eacute;v&eacute;lait que 12 % des Canadiens qui utilisaient des produits de sant&eacute; naturels (PSN) avaient rapport&eacute; avoir ressenti des effets ind&eacute;sirables et que 8 % avaient qualifi&eacute; ces effets de tr&egrave;s graves.Suivre le mode d&rsquo;emploiCertains produits peuvent entra&icirc;ner des cons&eacute;quences graves si leur mode d&rsquo;emploi n&rsquo;est pas respect&eacute;. &laquo; Une personne qui ne suit pas la posologie court des risques &raquo;, remarque Dino Halikas, pr&eacute;sident de l&rsquo;Association des naturopathes agr&eacute;&eacute;s du Qu&eacute;bec. Dans un cas d&eacute;crit par l&rsquo;INSPQ, un homme s&rsquo;est pr&eacute;sent&eacute; &agrave; l&rsquo;urgence en raison de probl&egrave;mes cardiaques apr&egrave;s avoir utilis&eacute; un produit de sant&eacute; ayurv&eacute;dique qui contenait une vingtaine de plantes et de min&eacute;raux. Il avait consomm&eacute; environ 10 fois la dose th&eacute;rapeutique recommand&eacute;e.Attention aussi &agrave; respecter la voie d&rsquo;administration mentionn&eacute;e sur l&rsquo;emballage. Par exemple, la lavande peut &ecirc;tre ing&eacute;r&eacute;e lorsqu&rsquo;elle est sous forme de g&eacute;lule, de tisane, d&rsquo;extrait ou de teinture. Par contre, son huile essentielle est toxique. Elle est donc uniquement utilis&eacute;e en aromath&eacute;rapie ou pour des massages.Des personnes plus vuln&eacute;rablesSelon Dino Halikas, les &eacute;tiquettes des produits de sant&eacute; naturels renferment plusieurs informations permettant d&rsquo;&eacute;viter des effets secondaires n&eacute;fastes. &laquo; Gr&acirc;ce &agrave; la r&eacute;glementation de Sant&eacute; Canada, les contre-indications sont indiqu&eacute;es sur l&rsquo;&eacute;tiquette, souligne-t-il. Par exemple, si vous &ecirc;tes enceinte, allaitante ou allergique &agrave; quelque chose, l&rsquo;&eacute;tiquette pourrait vous sugg&eacute;rer de consulter un professionnel de la sant&eacute; avant d&rsquo;utiliser le produit. &raquo;Certains groupes de personnes sont en effet plus susceptibles de vivre des complications apr&egrave;s avoir eu recours &agrave; un produit de sant&eacute; naturel.Les femmes enceintes : Selon l&rsquo;Ordre des pharmaciens du Qu&eacute;bec, les femmes enceintes ou qui allaitent devraient &eacute;viter d&rsquo;utiliser ces produits, sauf sur avis professionnel, puisque certains d&rsquo;entre eux peuvent nuire au d&eacute;roulement de la grossesse ou au d&eacute;veloppement du f&oelig;tus. Par exemple, le ginseng indien (ashwagandha), la camomille, la passiflore et le ginkgo peuvent provoquer des contractions et des fausses couches ou d&eacute;clencher le travail pr&eacute;matur&eacute;ment. L&rsquo;act&eacute;e &agrave; grappes noires, les suppl&eacute;ments d&rsquo;aliments verts et la L-th&eacute;anine sont &agrave; &eacute;viter. L&rsquo;innocuit&eacute; pendant la grossesse et l&rsquo;allaitement de plusieurs autres produits reste &agrave; &eacute;tablir. C&rsquo;est le cas, entre autres, de la val&eacute;riane, de l&rsquo;alo&egrave;s, du ginseng, du chardon-Marie, de la m&eacute;latonine et de la glucosamine. Les personnes atteintes de maladies chroniques : Plusieurs produits influencent la glyc&eacute;mie, c&rsquo;est-&agrave;-dire le taux de sucre dans le sang, ce qui peut entra&icirc;ner des complications chez les personnes diab&eacute;tiques. C&rsquo;est le cas du gel d&rsquo;alo&egrave;s, du ginseng, du chardon-Marie, de la coenzyme Q10, de la SAMe et des suppl&eacute;ments de zinc. Les personnes souffrant d&rsquo;allergies : La plupart des suppl&eacute;ments de glucosamine sont produits &agrave; partir de la chitine, un constituant de la carapace des crevettes, des homards et des crabes. Ils peuvent donc causer des r&eacute;actions graves chez les personnes allergiques aux fruits de mer. Si vous &ecirc;tes allergique &agrave; certaines fleurs, comme les marguerites, les asters et la camomille, vous devriez aussi faire preuve de prudence avec le chardon-Marie, l&rsquo;&eacute;chinac&eacute;e et les suppl&eacute;ments d&rsquo;artichaut, qui peuvent provoquer des r&eacute;actions crois&eacute;es.Attention aux interactionsIl ne faut pas oublier que les PSN peuvent &eacute;galement interagir avec certains m&eacute;dicaments. &laquo; Ces produits renferment des mol&eacute;cules actives qui ont une action sur la sant&eacute; &raquo;, explique Dino Halikas. Les risques d&rsquo;interactions sont aussi plus grands lorsque les mol&eacute;cules contenues dans le produit poss&egrave;dent un mode d&rsquo;action &agrave; celui de certains m&eacute;dicaments.Le millepertuis, par exemple, affecte le fonctionnement de l&rsquo;enzyme intestinale CYP3A4, responsable du m&eacute;tabolisme d&rsquo;environ la moiti&eacute; des m&eacute;dicaments. Il peut donc interagir avec une multitude de m&eacute;dicaments, comme des immunosuppresseurs, des anticoagulants, des antid&eacute;presseurs, des contraceptifs oraux et des antihistaminiques. Les professionnels de la sant&eacute; recommandent d&rsquo;ailleurs aux personnes qui prennent des m&eacute;dicaments sur une base r&eacute;guli&egrave;re d&rsquo;&eacute;viter compl&egrave;tement le millepertuis.De plus, il existe des produits de sant&eacute; naturels qui peuvent diminuer l&rsquo;absorption et l&rsquo;efficacit&eacute; des m&eacute;dicaments. Ainsi, les suppl&eacute;ments de calcium ou de zinc nuisent &agrave; l&rsquo;absorption de certains antibiotiques. Il faut donc s&rsquo;assurer que leur utilisation a lieu &agrave; quelques heures d&rsquo;intervalle.Si vous prenez des m&eacute;dicaments pour retarder la coagulation du sang, comme l&rsquo;h&eacute;parine ou la warfarine, vous devriez faire particuli&egrave;rement preuve de vigilance, puisque plusieurs PSN poss&egrave;dent &eacute;galement des propri&eacute;t&eacute;s anticoagulantes. Le risque de saignement s&rsquo;en trouve augment&eacute;. C&rsquo;est le cas des suppl&eacute;ments d&rsquo;ail, des doses tr&egrave;s &eacute;lev&eacute;es de vitamines E ou K, du ginkgo, du ginseng, du gingembre, de l&rsquo;huile d&rsquo;onagre, des prot&eacute;ines de soya et du palmier nain.Enfin, certains produits de sant&eacute; naturels peuvent interagir entre eux, note Sant&eacute; Canada. Ainsi, la passiflore amplifierait l&rsquo;effet du millepertuis, alors que l&rsquo;action de la val&eacute;riane peut s&rsquo;ajouter &agrave; celle d&rsquo;autres plantes qui poss&egrave;dent des propri&eacute;t&eacute;s s&eacute;datives, comme la camomille.Informez votre m&eacute;decin ou votre pharmacien de votre consommation de produits de sant&eacute; naturels pour qu&rsquo;il puisse &eacute;valuer si des interactions sont possibles avec les m&eacute;dicaments que vous prenez. &laquo; C&rsquo;est important, surtout pour les gens qui ont des conditions particuli&egrave;res &raquo;, explique Bertrand Bolduc, pr&eacute;sident de l&rsquo;Ordre des pharmaciens du Qu&eacute;bec. Consultez notre r&eacute;pertoire des produits de sant&eacute; naturels Demander l'avis d&rsquo;un professionnelBertrand Bolduc encourage &eacute;galement les gens &agrave; consulter leur pharmacien avant de commencer &agrave; utiliser un produit de sant&eacute; naturel. En effet, les sympt&ocirc;mes qui poussent certaines personnes &agrave; consommer ces produits &ndash; comme la douleur, la constipation, la fatigue ou l&rsquo;insomnie &ndash; peuvent cacher des probl&egrave;mes de sant&eacute; plus graves. Par exemple, la d&eacute;pression est une maladie s&eacute;rieuse qui doit &ecirc;tre diagnostiqu&eacute;e par un professionnel de la sant&eacute; selon des crit&egrave;res pr&eacute;cis. Il est donc pr&eacute;f&eacute;rable de ne pas utiliser du millepertuis parce qu&rsquo;on se sent d&eacute;prim&eacute; sans avoir re&ccedil;u un diagnostic au pr&eacute;alable.&laquo; Les pharmaciens, les m&eacute;decins et les infirmi&egrave;res sont form&eacute;s pour d&eacute;tecter les signaux d&rsquo;alarme, souligne Bertrand Bolduc. En pr&eacute;sence de ces drapeaux rouges, nous allons encourager la personne &agrave; consulter un autre professionnel. Si, au contraire, on ne d&eacute;tecte rien d&rsquo;inqui&eacute;tant et si le probl&egrave;me est b&eacute;nin, la personne pourra essayer un produit de sant&eacute; naturel temporairement si c&rsquo;est ce qu&rsquo;elle souhaite. &raquo;&Eacute;viter les produits non homologu&eacute;sSelon l&rsquo;INSPQ, plusieurs produits non homologu&eacute;s par Sant&eacute; Canada sont toujours offerts sur le march&eacute;, en particulier parmi ceux en vente sur Internet. Il faut donc se m&eacute;fier d&rsquo;un PSN qui n&rsquo;affiche pas de num&eacute;ro de produit naturel (NPN).Certains de ces produits peuvent pr&eacute;senter des probl&egrave;mes de fabrication. En effet, dans le cas de certaines plantes, la pr&eacute;paration des extraits doit s&rsquo;effectuer en suivant des pratiques de fabrication exemplaires pour diminuer les risques de toxicit&eacute;. Par exemple, si l&rsquo;aconit n&rsquo;est pas tremp&eacute; et bouilli avant d&rsquo;&ecirc;tre consomm&eacute;, il peut causer de s&eacute;rieux probl&egrave;mes cardiaques et gastro-intestinaux. Il se retrouve toutefois dans plusieurs produits traditionnels chinois, selon l&rsquo;INSPQ.Il arrive aussi que des produits soient contamin&eacute;s pendant leur production. Des &eacute;tudes ont remarqu&eacute; que certains rem&egrave;des traditionnels chinois peuvent &ecirc;tre contamin&eacute;s par des poussi&egrave;res, des insectes, des moisissures, des pesticides et des m&eacute;taux lourds. Par ailleurs, la compagnie am&eacute;ricaine ConsumerLab.com a constat&eacute; que certains suppl&eacute;ments d&rsquo;aliments verts &eacute;taient contamin&eacute;s par des m&eacute;taux lourds, comme du plomb ou de l&rsquo;arsenic, des pesticides ou des bact&eacute;ries pathog&egrave;nes. Privil&eacute;giez les marques reconnues qui &eacute;valuent bien la qualit&eacute; de leurs produits.Enfin, certains fabricants ou vendeurs peuvent ajouter des substances m&eacute;dicamenteuses &agrave; leur PSN afin d&rsquo;en accroitre l&rsquo;efficacit&eacute; ou d&rsquo;en diminuer les effets secondaires. Par exemple, il existe des produits naturels commercialis&eacute;s comme des amaigrissants qui contiennent de la sibutramine, une substance interdite au Canada puisqu&rsquo;elle augmente les risques d&rsquo;infarctus du myocarde et d&rsquo;accidents vasculaires c&eacute;r&eacute;braux.&laquo; Les produits de sant&eacute; naturels sont s&eacute;curitaires lorsqu&rsquo;ils sont achet&eacute;s via des canaux de vente et de distribution qui respectent la loi, r&eacute;sume Dino Halikas. Ce qui est inqui&eacute;tant, c&rsquo;est de faire venir des produits fabriqu&eacute;s dans des pays o&ugrave; il n&rsquo;y a pas de r&eacute;glementation. On ne sait pas alors ce qu&rsquo;il y a vraiment dans la capsule. &raquo; &Agrave; lire aussi: Pourquoi utiliser des produits de sant&eacute; naturels?, Produits de sant&eacute; naturels : peut-on se fier &agrave; l&rsquo;&eacute;tiquette? et Enfants et huiles essentielles: gare aux intoxications

PSN : naturels, mais pas inoffensifs

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