Médicaments : des prix qui devraient être uniformes, mais qui ne le sont pas

Nos clients-mystères devaient demander le prix, pour un mois (30 comprimés), des quatre médicaments brevetés de notre enquête et de leur générique. Ils devaient ensuite faire préciser la part de coût du médicament et celle des honoraires. Les résultats nous ont laissés pantois.

Alors que nous aurions dû obtenir un seul prix pour la portion médicament de chacun des produits, nous avons constaté que, selon le médicament, de 50 à 66 % des prix différaient de celui de la liste de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). Les écarts sont parfois de quelques sous, mais ils peuvent atteindre plus de 20 $, comme pour l’Adderall XR et l’Amphetamine XR, voire 45 $ pour le Crestor, qui peut aussi se vendre 20 $ en deçà du prix de la liste de la RAMQ !

Surprise chez les représentants des pharmaciens

Nos résultats, qui montrent que la loi est parfois bafouée, ont fait sursauter le président de l’Ordre des pharmaciens du Québec, Jean-François Desgagné, et le vice-président à la direction et directeur général de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires, Jean Bourcier. Tous deux assurent que le prix du médicament devrait correspondre à celui inscrit sur la liste de la RAMQ et être le même dans tous les établissements.

Les deux hommes parlent d’erreur ou d’incompréhension : notre correspondant aurait confondu les dosages ou les médicaments (Escitalopram et Citalopram, par exemple) ou aurait combiné le prix du médicament et la marge du grossiste.

Peu importe la cause de ces aberrations, nos résultats démontrent de façon éloquente que vous devez faire preuve de vigilance lors de votre magasinage. Insistez et, le cas échéant, mentionnez que le prix différait de celui donné par une autre pharmacie, alors qu’il devrait être le même. Votre correspondant revérifiera peut-être l’information qu’il vous transmet ! 

À lire aussi : Comparer le prix des médicaments : un sujet délicat et Comprendre la facture de son pharmacien