Guide d’achat : comment choisir un bouton d’alerte
Porter un bouton d’alerte pourrait vous permettre de rester à la maison en toute tranquillité d’esprit. Tour d’horizon des options offertes – comme la détection des chutes et le système GPS – et des prix.
La base : bouton et console fixe
Le détecteur de chute : un « extra », pas une garantie
La bidirectionnalité pour dialoguer
Le bouton GPS : la crème de la crème?
Il faut le porter… tout le temps
Parlons budget
CORRECTION
Le 21 janvier 2021, nous avons modifié la fiche du produit PHILIPS Lifeline pour corriger les renseignements suivants :
• le retour d’équipement est gratuit en tout temps (et non limité à 30 jours);
• le service Vigilance n’entraîne aucuns frais supplémentaires;
• le bouton de base est compatible avec une ligne résidentielle et une ligne cellulaire (et non pas seulement avec une ligne résidentielle).
Nous avons aussi retiré une mention à l’effet que ce même produit serait l’un des moins bien notés du test. L’erreur apparaissait sur une page visible uniquement par les internautes qui ne sont pas abonnés à Protégez-Vous. Cette erreur était due à un problème technique, la mention en question n’étant utilisée que dans le cas des tests. Or, notre dossier sur les boutons d’alerte est un guide d’achat, et non un test. Les produits n’y sont donc classés que par ordre alphabétique.
Dans sa pratique en ergothérapie, Natalie Chevalier recommande régulièrement l’usage d’un dispositif personnel d’urgence – aussi appelé « bouton d’alerte » ou, plus communément, « bouton de panique ». « C’est un outil qui peut non seulement être utile, mais aussi augmenter le sentiment de sécurité chez les gens âgés ou en perte d’autonomie », souligne l’ergothérapeute.
Une vision que partage Étienne Lajoie, conseiller à L’Appui, un organisme qui soutient les proches aidants d’aînés : « Savoir qu’un parent ou un proche est seul est une source d’inquiétude pour beaucoup de gens. Et lorsque leur proche utilise un dispositif du genre, c’est souvent un fardeau qui s’allège de leurs épaules. »
L’intérêt d’un tel service de télésurveillance repose sur sa facilité d’utilisation. La personne porte sur elle un dispositif muni d’un bouton autour de son cou (tel un collier), à son poignet (façon bracelet) ou à la ceinture (comme une pince). En cas de malaise, de chute ou de détresse, elle peut appuyer sur le bouton, qui enverra un signal à une centrale accessible 24 heures sur 24.
Attention, toutefois : il ne s’agit pas d’un service d’assistance médicale, mais plutôt d’un relais entre la personne âgée et les services d’urgence ou ses contacts personnels, selon la situation.
D’ailleurs, certains boutons se révèlent plus sophistiqués que d’autres. Certains appareils, par exemple, sont munis d’un accéléromètre qui détecte les chutes afin d’envoyer les services d’urgence même si la personne est incapable d’appuyer sur le bouton, tandis que d’autres peuvent être utilisés à l’extérieur du domicile grâce à leur système GPS.
Nous avons décidé d’en savoir un peu plus sur huit entreprises dont les services sont offerts au Québec, en français et en anglais. À raison d’un montant variant entre 580 et 1 840 $ sur deux ans, l’achat ou la location d’un appareil combinés aux mensualités du service représentent une dépense somme toute raisonnable si cette dernière peut favoriser le maintien à domicile.
Si tous les intervenants consultés croient en l’utilité d’un dispositif semblable pour faire appel aux services d’urgence rapidement – un facteur clé dans le rétablissement, voire la survie d’une personne à la suite d’une chute ou d’un malaise –, « vous devez aussi être conscient de ses limites et choisir ce qui convient à votre situation ou à celle de votre proche », nuance Jacqueline Rousseau, professeure titulaire à l’École de réadaptation de l’Université de Montréal.
C’est ce que vous aidera à déterminer notre guide d’achat, tout en vous permettant de comparer les différents services et leurs coûts sur deux ans; un précieux gain de temps et d’énergie pour votre magasinage, qui, espérons-le, saura aussi enlever un poids de sur vos épaules.
La base : bouton et console fixe
Le plus souvent, le bouton à porter sur vous est lié par radiofréquence à une console fixe, elle-même disposée dans votre domicile. Vous devrez donc rester dans une certaine distance de portée de la console. Cette portée – théorique – varie de 15 à 305 mètres, selon les appareils proposés par les différents fournisseurs du service.
Pour déterminer la portée qui vous convient, calculez grosso modo la taille de votre habitation, ou alors le périmètre dans lequel vous êtes seul au quotidien. Si vous avez une cour arrière et que vous aimez jardiner, vous voudrez une portée plus grande que si vous vivez dans un petit appartement, par exemple.
Bell et Astral Sécurité offrent une portée moins élevée, mais généralement suffisante pour la plupart des habitations (comme des appartements), tandis que Telus, SecurMedic et Protection CSL se démarquent à l’autre extrémité.
Notez que des obstacles comme l’épaisseur des murs peuvent influencer cette portée théorique. Si cela vous inquiète, discutez-en avec le fournisseur, qui pourrait vous offrir de retourner l’équipement sans frais si la portée ne correspond pas à vos attentes. Vous pourriez aussi demander qu’un agent vienne installer l’appareil pour vous et s’assure qu’elle est adéquate.
Le détecteur de chute : un « extra », pas une garantie
Tous les intervenants consultés s’entendent pour dire que tomber est une inquiétude importante chez plusieurs aînés (et leurs proches), surtout chez ceux qui vivent seuls. Dans pareille situation, il est possible que la personne soit inconsciente et qu’elle ne puisse pas appuyer sur son bouton.
Pour cette raison, plusieurs dispositifs permettent de détecter une accélération soudaine du mouvement, donc une chute, et envoient un signal d’alerte automatiquement à la centrale de télésurveillance. Le port d’un collier est alors recommandé si vous choisissez cette option. Dans le cas du bracelet, par exemple, un large mouvement fait avec le bras pourrait déclencher une alerte.
Mais attention : la science ne permet pas de confirmer l’efficacité de ces appareils, selon Jacqueline Rousseau, également chercheuse et directrice de laboratoire au Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal (CRIUGM), dont les recherches se penchent entre autres sur de tels produits. « Il y a encore beaucoup de faux positifs ou de faux négatifs avec ces accéléromètres », dit-elle. Par ailleurs, comme le recommande Telus sur son site internet : « Si vous tombez, n'attendez pas l'appel automatisé et maintenez le bouton enfoncé pour obtenir de l'aide lorsque c'est possible. »
En bref : une détection automatique des chutes est une sécurité supplémentaire si vous êtes inconscient ou que vous n’êtes pas à même de signaler un appel à l’aide, mais elle n’est pas infaillible. Et, surtout, elle ne remplace pas la supervision d’une personne vulnérable.
La bidirectionnalité pour dialoguer
La plupart des fournisseurs offrent l’option de la bidirectionnalité, c’est-à-dire que la console est munie d’un haut-parleur et d’un micro, ce qui vous permet d’échanger directement avec le préposé de la centrale de télésurveillance. Par exemple, s’il ne s’agit pas d’une situation qui nécessite qu’on envoie des ambulanciers chez vous, la centrale pourrait plutôt communiquer avec un de vos proches, inscrit au préalable dans la liste de vos personnes-ressources.
Pensez d’ailleurs à disposer la console dans une pièce centrale, afin de pouvoir communiquer d’un peu partout. Évidemment, si vous êtes trop loin ou incapable de parler, les services d’urgence seront immédiatement envoyés à votre domicile, ou alors le préposé contactera vos proches (selon l’entente que vous avez avec le fournisseur de service). Il en va de même si le service auquel vous souscrivez n’offre pas la bidirectionnalité.
Le bouton GPS : la crème de la crème?
Outre les dispositifs munis d’une console fixe, certains fonctionnent à l’aide d’un GPS, ce qui vous permet d’avoir un système d’alerte partout avec vous – tant que vous avez accès à un réseau cellulaire –, par exemple si vous marchez dans votre quartier ou si vous faites des courses.
Pour fonctionner, le bouton GPS devra être rechargé sur une base que vous branchez à la maison. Il est recommandé de le faire la nuit, pour pouvoir porter le bouton le jour. Disposez cette base tout près de vous et assurez-vous qu’elle est facile d’accès, par exemple sur la table de chevet. Si vous oubliez de recharger le bouton GPS une nuit, sachez que la majorité des appareils possèdent une autonomie variant de 36 heures à 7 jours; notez toutefois qu’il s’agit d’une donnée approximative qui pourrait varier selon l’utilisation.
De plus, tous les boutons GPS sont dotés d’un détecteur de chute (accéléromètre) et de l’option bidirectionnalité, cette fois directement sur le dispositif mobile. Il s’agit donc du service le plus complet, mais aussi du plus cher.
Par ailleurs, ce type de bouton n’est pas essentiel à tous, selon Jacqueline Rousseau. En cas de chute ou de malaise, un dispositif d’alerte vise avant tout à communiquer rapidement avec les services d’urgence si vous êtes seul, souligne la professeure et chercheuse. « Dans des lieux publics, il y a aura habituellement des témoins pour vous venir en aide », fait-elle valoir. Bien sûr, si vous aimez faire des marches dans des endroits où les passants se font rares, cette option pourrait vous être utile. La centrale de télésurveillance sera alors à même de vous repérer pour vous envoyer les services d’urgence là où vous êtes, même si vous ne pouvez pas le lui communiquer.
La plupart des entreprises proposent même une application ou un système d’alertes par message texte ou par courriel pour les proches aidants, leur permettant par exemple de savoir si la personne sort de la maison ou y entre, voire de la repérer au besoin. Si c’est une option qui vous intéresse, des coûts pourraient alors s’ajouter.
Il faut le porter… tout le temps
« Quel que soit le type de bouton choisi, ce dernier est inutile s’il n’est pas porté », rappelle Jacqueline Rousseau. Rien ne sert donc de forcer la main à votre proche s’il n’a pas vraiment l’intention de s’en munir au quotidien, par inconfort ou par peur d’être stigmatisé, par exemple. Par ailleurs, l’experte soulève que la personne qui se sert d’un tel appareil doit bien comprendre comment il fonctionne.
Manon Guay, professeure à l’École de réadaptation de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke et chercheuse au Centre de recherche sur le vieillissement, abonde dans le même sens. Elle insiste par ailleurs sur l’importance de porter le dispositif en tout temps, particulièrement au moment de la douche ou du bain. Outre le risque de chute, la noyade dans une baignoire – souvent due à un malaise cardiaque, même chez les gens sans historique à cet égard – est une cause importante de décès chez les aînés.
La majorité des appareils offerts sur le marché résistent à l’eau dans la douche, et plusieurs à l’eau dans le bain; soulignons qu’il est généralement question d’environ 30 minutes à 1 mètre de profondeur dans ce dernier cas. Par exemple, Astral Sécurité offre de nombreux boutons; certains sont submersibles ou résistants à l’eau, tandis que d’autres ne le sont pas du tout.
Choisissez un dispositif qui est minimalement résistant à l’eau, et portez-le lorsque vous vous lavez. Pour cette raison, vous devinerez qu’un collier ou un bracelet est préférable à une pince à porter à la ceinture. Si plusieurs accessoires sont offerts par l’entreprise choisie, pensez à tout le moins à faire ce changement avant d’entrer dans la douche ou dans la baignoire.
Parlons budget
Afin de vous donner une idée réaliste des coûts engendrés par un tel service, nous avons inclus tous les frais d’activation et les mensualités sur deux ans, selon que vous louiez ou que vous achetiez l’appareil.
Le bilan ? Sur deux ans, il vous en coûtera l’équivalent de 24 à 77 $ par mois environ, selon le type de bouton et de service choisis. La plupart des entreprises n’exigent pas de contrat, et celles qui le font demandent un engagement minimal variant de trois mois à un an. Sécur24, quant à elle, vous laisse le libre choix sur cet aspect; dans ce cas, il pourrait être intéressant de prendre un contrat pour fixer un prix à long terme.
Si vous êtes âgé de 70 ans ou plus, les dépenses encourues pour votre bouton d’alerte pourraient vous être en partie remboursées grâce à un crédit d’impôt pour des dépenses effectuées pour des services de maintien à domicile admissibles. Pour plus d’information à ce sujet, voyez notre article.
Vous prévoyez utiliser ce service pendant plusieurs années ? Il pourrait être rentable d’acheter l’appareil plutôt que de le louer. Par exemple, si vous faites affaire avec Alarmes 911 Rimouski pour un bouton de base, l’achat sera plus avantageux que la location au bout de 1 an et 8 mois. Du côté de Protection CSL, vous rentrerez dans votre argent après 2 ans et 1 mois dans le même scénario. Prenez note que l’appareil lui-même, remplacé gratuitement en cas de défaillance lors de la location, devient alors sous garantie de 1 an à l’achat.
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