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Des lingettes intimes contre les mauvaises odeurs?

Par Florence Dujoux
Des lingettes intimes contre les mauvaises odeurs? Nicoleta Ionescu/Shutterstock.com

SOUS LA LOUPE – Vagisil, Summer’s Eve, Personnelle… Plusieurs marques vendent des lingettes d’hygiène intime, à glisser dans votre sac pour rester propre et fraiche en toute circonstance. Mais ces produits pourraient vous faire plus de mal que de bien.

Près de 95 % des Canadiennes ont déjà employé des produits d’hygiène vaginale, selon une étude de l’Université de Guelph publiée en 2018, la toute première du genre au pays. Les lingettes féminines, utilisées par 42 % des participantes, devançaient entre autres les nettoyants et les vaporisateurs intimes.

Des ingrédients problématiques pour les parties intimes

Plusieurs de ces produits contiennent des ingrédients irritants et allergisants. Par exemple, les lingettes douces et apaisantes de la marque Vagisil sont fabriquées avec des parabènes et du parfum. Et les lingettes fraicheur de Personnelle comportent des libérateurs de formaldéhyde, des agents conservateurs qui peuvent irriter la peau et qui seraient cancérigènes pour l’humain à concentration élevée.

Et les allégations comme « hypoallergénique », « pH équilibré » ou « pour peaux sensibles » qui figurent sur les emballages et sur les sites Web de plusieurs fabricants ne veulent pas dire grand-chose, puisqu’elles ne sont pas règlementées par Santé Canada, qui considère que les lingettes féminines sont des produits cosmétiques. Vous devez donc vous montrer vigilante et consulter la liste des ingrédients pour connaitre la composition de celles-ci.

Des lingettes biodégradables ?

Ces produits soulèvent aussi des préoccupations environnementales. En 2019, des chercheurs de l’Université métropolitaine de Toronto (alors connue sous le nom d’Université de Ryerson) ont démontré que sur 101 produits de consommation testés – dont la moitié étaient censés être jetables dans les toilettes –, seuls 11 s’étaient complètement désagrégés dans les tuyaux. Il s’agissait exclusivement de références de papier hygiénique. De quoi semer le doute sur la mention « jetables dans les toilettes », figurant sur plusieurs emballages de lingettes intimes.

Pas d’indication médicale

Ne vous fiez pas non plus aux allégations du type « éprouvées en clinique » ou « testées par des gynécologues » qui fleurissent sur le marché. Depuis plusieurs années, les médecins alertent la population quant aux conséquences de la douche vaginale, qui perturbe l’équilibre naturel de la flore vaginale et peut accroitre le risque d’infections graves. De plus, les scientifiques suspectent que les produits d’hygiène intime dans leur ensemble pourraient faire plus de mal que de bien.

Dans l’étude de l’Université de Guelph, les participantes qui avaient utilisé des lingettes féminines risquaient deux fois plus de souffrir d’une infection urinaire que les autres. Mais la recherche ne dit pas si les femmes emploient ces produits pour tenter de lutter contre les infections ou si, au contraire, celles-ci sont causées par les lingettes.

Verdict : à éviter pour la toilette intime

Encore aujourd’hui, le microbiote vaginal reste beaucoup moins étudié que celui de l’intestin. Historiquement, les logiques sexistes ont largement conditionné le financement des projets de recherche. De nouvelles études seront nécessaires pour établir les relations de cause à effet entre la santé vaginale et les comportements d’hygiène.

En attendant, mieux vaut oublier l’utilisation de lingettes féminines au quotidien. Une douche par jour – voire deux, au maximum – avec un gel nettoyant doux devrait suffire pour vous sentir propre et fraiche. Des odeurs inhabituelles pourraient être dues au stress ou à des antibiotiques, mais aussi à des infections plus sérieuses, comme une mycose (causée par un champignon) ou une vaginose (occasionnée par certaines bactéries). En cas de doute, n’hésitez pas à consulter un médecin.

 

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