Comment réagir aux commentaires sur le poids

« Qu’est-ce que tu manges pour être belle de même ? »

La minceur reste encore trop souvent associée à la beauté, au succès et à la santé. Cette image est collectivement définie par ce qu’on voit dans les médias. Toutefois, l’apparence naturelle de 95 % de la population ne rentre pas dans ce moule. On peut donc comprendre qu’un petit commentaire anodin renforce l’importance accordée aux standards de beauté irréalistes et les préoccupations qui y sont liées.

On se donne le droit de réagir en changeant de sujet et en répondant que le poids est un thème bien délicat.

« Tu as maigri. Ça te va bien ! »

Le fait de complimenter la perte de poids de quelqu’un peut donner la fausse idée que maigrir constitue un objectif louable. Indirectement, cela sous-entend que le poids d’avant n’était pas considéré comme adéquat aux yeux des autres, peu importe l’état de santé de la personne. Plusieurs études soulignent que recevoir un tel commentaire contribue au développement d’une relation malsaine avec la nourriture et son corps, puisqu’on cherchera par la suite à mieux contrôler son alimentation pour conserver cette reconnaissance.

On n’hésite pas à expliquer que féliciter une perte de poids n’est pas un encouragement. On peut aussi rediriger la discussion en parlant de ses réalisations.

« J’ai une bonne diète. Tu devrais l’essayer ! »

Il n’est pas toujours évident de recevoir les commentaires sur le poids, surtout lorsqu’ils proviennent de nos proches. Même s’ils sont bien intentionnés, cela nous expose à nos vulnérabilités. Il est primordial de ne pas oublier que ces remarques ne sont jamais faites par des gens qui possèdent les compétences pour évaluer si c’est pour « notre bien » ou « notre santé ».

Si on a des inquiétudes ou des questions, on n’hésite pas à en parler à des professionnels de la santé qualifiés.

Dans un monde idéal, personne ne devrait formuler de commentaires à propos du poids des autres. Qu’il s’agisse d’un ami, d’un membre de la famille ou d’un étranger.

Texte de Mara Hannan-Desjardins, nutritionniste

Collaboration à la recherche scientifique : Annie Ferland, nutritionniste et docteure en pharmacie