Les retombées positives de l’action climatique

La crise environnementale offre des occasions de se réinventer et de changer les façons de faire. Plusieurs l’ont bien compris et passent à l’action, et il y a de nombreux bénéfices – parfois insoupçonnés! – qui en découlent.

Le milieu municipal en action

Les villes de Montréal et Québec n’ont pas attendu que la température sur la planète ait augmenté de 3 °C pour agir. Un grand nombre d’espaces verts et de pistes cyclables ont vu le jour dans ces deux villes au cours des dernières années. Montréal a triplé la longueur de son réseau cyclable entre 2000 et 2025, et elle a aménagé des centaines d’infrastructures vertes drainantes un peu partout sur son territoire. De son côté, la Ville de Québec développe un vaste réseau de pistes cyclables sécurisées inspiré du Réseau express vélo (REV), à Montréal, et elle prépare activement son projet de tramway, dont les travaux débuteront officiellement en 2027.

Les deux plus grandes villes du Québec ont saisi l’occasion de la crise climatique pour revoir l’aménagement de leur territoire et améliorer la qualité de vie de leurs citoyens. En effet, plusieurs études ont démontré que les espaces verts ont des cobénéfices importants comme la réduction des impacts des chaleurs extrêmes. Ce sont aussi des lieux privilégiés pour socialiser et s’adonner à des loisirs, accroître la biodiversité, etc. On sait également que les modes de transport actif, comme le vélo et l’autobus, favorisent une meilleure forme physique, réduisent les dépenses liées au transport et stimulent la croissance économique.

Les projets d’adaptation et de réduction des émissions de gaz à effet de serre se sont multipliés ces dernières années, notamment à Gatineau, Laval, Prévost et Victoriaville. Soulignons également que toutes les municipalités régionales de comté et les grandes villes du Québec seront dotées d’un plan climat d’ici 2027 grâce à un investissement de 500 M$ du gouvernement du Québec, dans le cadre du programme Accélérer la transition climatique locale, garantissant une action climatique structurée et efficace.

- Crédit photo : Ville de Québec

Les bienfaits pour la santé

En plus de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de renforcer la résilience des communautés, les projets de transition climatique et énergétique comportent de nombreux bienfaits pour la santé.

L’Institut national de santé publique du Québec documente les impacts des aléas du climat changeant sur la santé des Québécois depuis près de 20 ans. Il a découvert que les phénomènes associés aux changements climatiques provoquent une augmentation des problématiques cardiovasculaires, respiratoires et infectieuses, en plus d’entraîner des conséquences importantes sur la santé mentale. Selon cet organisme, « l’action climatique constitue une opportunité pour améliorer la santé des populations, et particulièrement des plus vulnérables. »

Une étude récente de l’Institut climatique du Canada fait un constat semblable. Elle révèle que chaque dollar investi en prévention, pour des mesures d’adaptation, permet d’économiser entre 10 et 15 $, en tenant compte des bénéfices directs et indirects. Le bon vieux proverbe « Mieux vaut prévenir que guérir » s’applique donc parfaitement à la réalité des changements climatiques!

L’exposition Ça chauffe!, qui se déroule au Musée de la santé Armand-Frappier (Laval), est une belle occasion d’en apprendre plus à propos des impacts des changements climatiques sur la santé humaine.

Les recherches montrent que l’action climatique aide également à réduire l’anxiété liée à la crise environnementale. Selon l’écosociologue Laure Waridel, « l’engagement social est LE meilleur remède à l’écoanxiété et il y a une panoplie de gestes qu'on peut poser pour sentir qu’on fait partie de la solution plutôt que du problème! » Pour réduire les symptômes de l’anxiété, la Commission de la santé mentale du Canada suggère aussi de se mettre en action et de nouer des liens avec des gens qui partagent nos préoccupations.

- Crédit photo : Jonathan Bélisle

Une source de fierté et de motivation

Parlez-en à Sylvie Milette, qui s’est s’impliquée dans le projet Objectif résilience, du Centre Jacques-Cartier de Québec, parce qu’elle voulait faire une différence. Ce projet visait à créer une communauté mobilisée autour de la transition sociale et écologique. Sylvie y a notamment offert des ateliers de réparation de vélos et a participé à l’entretien du jardin collectif. « Mon implication au Centre m’a apporté beaucoup de fierté! J’ai l’impression d’avoir eu un impact concret dans ma communauté et je me sens plus forte grâce à toutes les compétences que j’ai développées. Ça m'a fait vraiment du bien aussi de côtoyer des personnes qui partagent les mêmes valeurs que moi! »

Jessica Prévost a décidé de s’engager socialement, elle aussi, en participant au projet Sous les pavés du Centre d’écologie urbaine. Près d’une quarantaine de sites à vocation collective (stationnements, cours d’écoles, de HLM et de centres d’hébergement) ont été déminéralisés et verdis dans le cadre de ce projet et grâce au dévouement de personnes comme elle. « Participer à la création d’un nouvel espace vert à Rivière-des-Prairies m’a procuré un grand sentiment d’accomplissement! Je trouve ça vraiment gratifiant que les enfants profitent régulièrement de cet endroit, et qu’ils puissent y récolter des fruits et des légumes pendant l’été. »

Les résultats de toutes ces actions réalisées par les citoyens, les villes et les organisations ne sont pas toujours tangibles, mais ils sont bien réels et ils sont une indéniable source de fierté personnelle et collective. Imaginez tout ce qu’on arriverait à faire si on mettait tous la main à la pâte pour faire face aux défis climatiques! Ensemble, on peut faire une réelle différence.

Pour découvrir des façons de vous engager, explorez les initiatives du programme Action-Climat Québec et visitez le réseau VolonTerre.