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Pratiquer des activités aux risques mesurés fait grandir les enfants

Par Emmanuelle Mozayan-Verschaeve
Pratiquer des activités aux risques mesurés fait grandir les enfants Volodymyr TVERDOKHLIB/Shutterstock.com

La Société canadienne de pédiatrie encourage désormais les enfants à pratiquer des « jeux risqués », comme grimper aux arbres, faire du vélo à grande vitesse, ou s’amuser à proximité du feu ou de l’eau. Pourquoi une telle proposition et comment éviter les dangers sans surprotéger votre enfant ?

La Société canadienne de pédiatrie vient de publier un document qui recommande que les enfants de 1 à 13 ans s’adonnent à des jeux non structurés « risqués » parce que ces activités sont susceptibles d’améliorer leur estime de soi et leurs interactions sociales.

Fruit d’études réalisées pendant une vingtaine d’années, ce document précise que le jeu libre est essentiel au développement de l’enfant. Il est bénéfique pour sa santé tant physique que mentale, notamment parce qu’il réduit les problèmes de sédentarité, d’embonpoint, d’anxiété et de stress. Il renforce même le système immunitaire ! Des avantages qui surpassent de loin le risque de blessures.

Émilie Beaulieu, pédiatre au CHU de Québec et principale autrice de ces directives, souligne qu’en se livrant à un jeu risqué, l’enfant repousse ses limites en étant maitre de son activité, et que cette autogestion de l’incertitude lui est bénéfique.

Distinguer risque et danger lors des jeux

Il importe de faire la différence entre le risque et le danger, explique Émilie Beaulieu.

Un risque est une situation que votre enfant peut reconnaitre : il peut en évaluer la difficulté et se créer un plan d’action pour traverser la situation. Il se demandera par exemple « À quelle vitesse je peux aller ? » ou « Est-ce que je pourrai redescendre de l’arbre ? »

Un danger correspond à une situation où le risque de blessure dépasse la capacité de l’enfant à le percevoir comme dangereux. Il peut s’agir, par exemple, de s’aventurer sur une branche d’arbre pourrie susceptible de casser ou sur un toboggan mal ancré qui pourrait basculer. Comme adulte, vous êtes là pour protéger votre progéniture des dangers dont il ne pourrait pas être conscient.

Quel comportement adopter comme parent ?

En tant que parent, il est normal de s’inquiéter : vous devez parer aux dangers éventuels. Il faut pouvoir accompagner votre enfant pour l’aider à faire la différence entre risque et danger... sans tomber dans le piège du risque zéro !

Par exemple, comme parent, on peut vite être tenté de donner des directives comme « ne monte pas aussi haut » ou « roule moins vite, sinon tu vas tomber ». Émilie Beaulieu invite à adopter une approche qui ferait plutôt réfléchir votre enfant et aiderait à le mettre en confiance : « Es-tu sûr que tu seras capable de redescendre de l’arbre ? » « Te sens-tu assez stable sur ton vélo ? » « As-tu remarqué que ces rochers sont glissants ? Si tu veux y aller, pense à rester prudent. »

Évidemment, tout est relatif, et il faut voir quel est le potentiel de blessures selon la situation. Mais gardez en tête que les égratignures et les autres petits bobos font partie de l’apprentissage de la vie, conseille la pédiatre. La sécurité est importante, mais vous devez trouver un juste équilibre pour que votre enfant prenne lui-même conscience de certains risques.

Cela dit, il n’est bien sûr pas question de revenir sur la pertinence de l’équipement de protection, comme celle du casque si on fait du vélo ou du ski. Il faut juste faire confiance à son enfant et accepter de le voir prendre certains risques.

Des activités risquées qui font grandir

Voici des catégories de jeux risqués accompagnées d’exemples qui comportent des possibilités de blessures, mais qui peuvent très bien permettre à l’enfant de tester ses capacités et de développer ses habiletés sans se mettre en danger si l’encadrement est adéquat.

CatégorieExemples
Jeu en hauteurGrimper, sauter, être suspendu en hauteur. Par exemple, votre petit peut sauter d’une chaise.
Jeu à grande vitesseFaire du vélo à grande vitesse, de la luge, glisser, courir.
Jeu avec des outilsParticiper à des activités supervisées où sont utilisés des outils comme une hache, une scie, un couteau, un marteau ou des cordes, par exemple pour construire une cabane.
Jeu à proximité d’éléments dangereuxJouer près de l’eau ou du feu.
Jeu turbulentSe chamailler, faire de la lutte ou pratiquer l’escrime avec des bâtons.
Jeu de cachette comportant un risque de se perdreExplorer les aires de jeu, les bois, les quartiers. Ce type d’activité doit rester sous une supervision limitée pour les jeunes enfants, et il importe de s’assurer au préalable qu’il n’y a pas de danger (beaucoup de circulation par exemple).
Jeu par procurationRegarder d’autres enfants s’adonner à un jeu risqué. Dans ce cas-là, le bambin n’est pas dans l’action, mais il frissonne en voyant les autres se livrer au jeu.

Source : Le développement sain de l’enfant par le jeu risqué extérieur : un équilibre à trouver avec la prévention des blessures | Société canadienne de pédiatrie (cps.ca)

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