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Plus de pouvoirs pour les pharmaciens, les infirmières et d’autres professionnels en santé

Par Mathieu Ste-Marie
Plus de pouvoirs pour les pharmaciens, les infirmières et d’autres professionnels en santé Branislav Nenin/Shutterstock.com

Québec va octroyer plus de pouvoirs aux pharmaciens pour leur permettre de prolonger votre ordonnance ou de prescrire certains médicaments sans passer par le médecin. Certains professionnels de la santé pourront aussi établir des diagnostics en santé mentale. Des changements qui devraient faciliter l’accès aux soins, aux services et aux remboursements d’assurance.

À l’heure actuelle, les pharmaciens peuvent renouveler des prescriptions, mais dans un cadre très restreint. Par exemple, la durée maximale de la prolongation ne doit pas dépasser la durée de validité de l’ordonnance initiale ou 12 mois.

Le projet de loi 67 déposé au salon Bleu par la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, donnera davantage de latitude aux pharmaciens. 

En plus de pouvoir renouveler les ordonnances sans que le patient ait consulté le médecin, le pharmacien pourra prescrire des médicaments pour traiter une maladie déjà diagnostiquée ou des affections courantes n’ayant pas fait l’objet d’une prescription antérieure comme une infection urinaire, une conjonctivite ou une pharyngite. 

Cet expert du médicament pourra également effectuer des prélèvements dans la gorge ou dans le nez pour ensuite traiter certaines infections telles que celles à streptocoques du groupe A. 

Poser des diagnostics en santé mentale

Par ailleurs, ce projet de loi permettra aux infirmières cliniciennes, aux psychologues, aux conseillers d’orientation, aux sexologues et aux orthophonistes de qualifier leurs conclusions cliniques de diagnostics et plus seulement d’évaluations. 

Concrètement, cette modification législative confirmera que ces professionnels peuvent diagnostiquer des troubles mentaux.

Plus spécifiquement, les sexologues pourront diagnostiquer les troubles sexuels, les conseillers d’orientation, la déficience intellectuelle, et les orthophonistes, les troubles du langage ou les troubles d’apprentissage en lien avec le langage.

De leur côté, les infirmières pourront diagnostiquer les troubles mentaux, à l’exception du retard mental (déficience intellectuelle).

Rappelons qu’un diagnostic médical peut être exigé pour permettre l’accès à certains services, à des prestations financières, à des accommodements liés à l’emploi ou à des exemptions fiscales.

Par exemple, ce changement permettra aux patients de ne pas devoir recevoir le diagnostic d’un médecin ou d’une infirmière praticienne spécialisée pour être dédommagés par les assureurs ou pour faire une demande de congé de maladie à leur employeur. 

Faciliter l’accès aux soins 

Le Collège des médecins estime que les nouveaux pouvoirs des pharmaciens permettront aux patients d’éviter dans plusieurs cas les files d’attente à l’urgence, dans une clinique sans rendez-vous ou chez le médecin de famille.

De son côté, l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) et l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) se réjouissent de la volonté du gouvernement de miser davantage sur le jugement de ces professionnels.

« Non seulement l’accès aux soins sera amélioré, mais on vient également lever certains freins administratifs limitatifs tant pour les pharmaciens que pour les patients, et alléger le fardeau des patients qui cherchent à cogner à la bonne porte », a réagi le président de l’OPQ, Jean-François Desgagné.

« Les pharmaciens devraient pouvoir aller jusqu’au bout de leurs compétences, pour le bénéfice et la sécurité du patient », a, pour sa part, souligné le président de l’AQPP, Benoit Morin.

Du côté de la santé mentale, « plus de 5 600 psychologues font déjà du diagnostic au Québec et peuvent faire partie de la solution pour que l’offre de services soit plus accessible pour la population », affirme la Dre Christine Grou, psychologue et présidente de l’Ordre des psychologues du Québec.

Les ostéopathes déçus

Le projet de loi 67 ne fait pas que des heureux. Ostéopathie Québec, qui regroupe 1 700 ostéopathes, déplore l’absence de cette profession parmi celles visées par ce projet de loi.

« Le gouvernement a manqué une occasion d’intégrer les ostéopathes, qui ont le potentiel de jouer un plus grand rôle au sein du réseau », dénonce la présidente d’Ostéopathie Québec, Karine Devantéry. Celle-ci rappelle que l’ostéopathie est un service de première ligne, et que la douleur est le principal motif de consultation.

Plusieurs étapes à suivre

En apportant des modifications au Code des professions et aux actes réservés jusqu’à récemment aux médecins, le gouvernement veut moderniser l’organisation du système de santé et faciliter l’accès aux soins et aux services, tout en garantissant la sécurité des patients.

Avant d’être sanctionné par la lieutenante-gouverneure et adopté, ce projet de loi doit cependant cheminer à travers les différentes étapes du processus législatif et pourrait donc prendre un certain temps avant d’entrer en vigueur. 

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  • Par Sylvie Després
    07 juin 2024

    Il faudrait mentionner que les services dans les CLSC sont rendus très restreint…même chose pour les travailleurs sociaux à qui j’ai été référé il y a 9 mois…

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