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Les paniers bios forcés de se réinventer

Par Maïté Belmir
Les paniers bios forcés de se réinventer Kitreel/Shutterstock.com

Baisse des abonnements, hausse des couts: les temps sont durs pour les producteurs de paniers bios qui font aussi face à de nouvelles concurrences. Mais leur offre diversifiée continue de rejoindre des milliers de familles du Québec. Si la formule vous convient, c'est le moment de vous inscrire.

De nombreuses fermes du Québec proposent des abonnements à des paniers de légumes certifiés biologiques. Chaque semaine, ces végétaux et d’autres produits fermiers sont livrés à des points de cueillette. Une façon de vous permettre de profiter de l’agriculture d’ici.

Comment ça fonctionne ?

Au Québec, il y a près de 150 fermes qui font partie du réseau des Fermiers·ères de famille, grâce auquel il est possible de s’abonner à un panier de légumes. La fréquence des livraisons est hebdomadaire ou aux deux semaines.

Pour profiter de ce service, il faut s’abonner, souvent pour la saison, et la plupart des fermes proposent maintenant des paniers à longueur d’année. En plus d’être locaux, les légumes et les fruits sont biologiques. Ce système permet de réduire les gaz à effet de serre émis par le transport, et offre des produits plus respectueux de la nature et de la santé, en harmonie avec le rythme des saisons.

Le panier bio, c’est l’application du principe de l’agriculture soutenue par la communauté : l’abonnement ne doit pas être uniquement fondé sur le genre de panier que l’on veut, mais sur le désir d’appuyer un fermier et de l’aider à développer ses activités.

Que trouve-t-on dans les paniers ?

Avec le temps, les formats ont évolué pour mieux s’adapter aux besoins des consommateurs. Par exemple, il est possible de choisir la taille du panier, du solo au gourmand en passant par le format familial. Chaque semaine, les fermes offrent de 8 à 12 types de légumes, au minimum. « Souvent au point de livraison, on fait la blague entre nous, car il y a une vingtaine de légumes différents, c’est très généreux », raconte d’un ton rieur la directrice générale du réseau Fermiers·ères de famille, Émilie Viau-Drouin.

Les carnivores ont aussi de quoi se mettre sous la dent : dans certains paniers, il est possible d’ajouter une gamme de viandes locales (mais pas forcément bios) commercialisées par l’entremise de boucheries en ligne telles que monepicierbio.ca ou monbeaubonboeuf.ca. Il y a également des œufs, du pain, et parfois, des fruits ou des fleurs produits sur les fermes. La diversité est au rendez-vous !

Pourquoi dois-je payer mon panier d’été si tôt ?

Ce n’est un secret pour personne : les agriculteurs du Québec ont la vie dure. Un grand nombre de facteurs rendent difficile l’horticulture maraichère : l’inflation et l’augmentation des couts de production bien sûr, mais aussi, la modernisation des activités qui nécessite des investissements, les dérèglements climatiques qui détruisent les récoltes, ou encore la pénurie de main-d’œuvre qui oblige à former du personnel régulièrement.

Sans compter la concurrence de légumes venus d’ailleurs, qui n’aide pas les producteurs du Québec, ou celle de joueurs locaux comme les fermes urbaines Lufa qui prennent aussi leur part de marché en ville en offrant des légumes « sans pesticides » produits de manière hydroponique, sur les toits d’immeubles.

De plus, le début d’année est un moment qui peut s’avérer difficile pour les agriculteurs, qui doivent assumer de nombreux frais avant de pouvoir mettre leurs légumes en vente, explique la directrice générale du réseau. C’est pourquoi les campagnes se lancent plusieurs mois avant les premières distributions, pour permettre aux fermes d’avoir un peu de revenus.

Le cout du panier bio vaut-il la peine?

Selon une étude réalisée en 2018, les paniers fermiers bios sont environ 20 % moins chers que les fruits et légumes bios vendus à l’épicerie, estime Émilie Viau-Drouin. À produits équivalents, bien entendu.

« En fait, on réalise que les paniers sont devenus encore plus compétitifs. C’est une de nos fiertés de rester accessibles au plus grand nombre », note-t-elle. Cet avantage est dû à l’absence d’intermédiaires, car les produits sont vendus directement au consommateur et qu’il y a un contrôle sur les prix, ce qui n’est pas possible dans le réseau de distribution des épiceries pour les producteurs du Québec.

Le cout moyen d’un panier varie entre 20 $ et 50 $ par semaine, et le prix est fixe. Même si l’abonnement nécessite un engagement, vous pouvez le payer en plusieurs fois, ce qui rend l’inscription plus accessible, ajoute Mme Viau-Drouin.

C’est encore le temps de vous abonner

Mais malgré toute la pression qu’il subit, le marché se porte plutôt bien, affirme Émilie Viau-Drouin. Le réseau des Fermiers·ères de famille compte d’ailleurs 10 nouvelles fermes cette année. « Pour 2024, on a un bon début de campagne, même si les temps sont difficiles pour les consommateurs à cause de l’inflation », dit-elle.

C’est vrai que les inscriptions ont connu une chute après la pandémie. Mais le nombre d’abonnements reste plus élevé qu’avant 2020, ce qui est rassurant selon Mme Viau-Drouin, qui ajoute que les fermiers sont aussi présents dans les marchés publics.

Les premiers paniers estivaux seront livrés au cours du mois de mai ou de juin, selon les fermes. Les inscriptions sont ouvertes, et il est encore temps de vous abonner si l’expérience vous tente.

 

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