Votre navigateur n'est plus à jour et il se peut que notre site ne s'affiche pas correctement sur celui-ci.

Pour une meilleure expérience web, nous vous invitons à mettre à jour votre navigateur.

La fin de l’assurance de remplacement chez les concessionnaires

Par Emmanuelle Gril
mrmohock/Shutterstock.com

Les concessionnaires automobiles ne devraient bientôt plus être autorisés à vendre d’assurance de remplacement à leurs clients.

Selon l’Autorité des marchés financiers (AMF), l’an dernier, les concessionnaires auraient vendu 64 000 assurances de remplacement au Québec (à ne pas confondre avec l’avenant valeur à neuf, voir ci-dessous).

Le hic ? Ces concessionnaires empochent pour chacune d’entre elles une commission astronomique de 45 % (67 millions de dollars en 2022) comparativement à 12 % environ pour les assurances auto fournies par les courtiers en assurances.

L’autre problème majeur réside dans des pratiques trompeuses, voire abusives, indique George Iny, président de l’Association pour la protection des automobilistes (APA). Il ne mâche pas ses mots vis-à-vis du comportement des concessionnaires : « Certains prétendaient que contracter cette assurance était obligatoire pour obtenir du financement ou un meilleur taux. Il y a également eu un sérieux manque de transparence, les clients se faisant dire ‘’signez ici’’, sans savoir ce qu’ils achetaient réellement », explique-t-il. Il se réjouit donc que la « fin du buffet à volonté » ait sonné pour les concessionnaires.

À lire aussi : Enquête de satisfaction sur l’assurances auto et habitation

Un produit coûteux et de valeur moindre

Cela fait déjà plusieurs années que l’AMF essayait de ramener les vendeurs d’automobiles à l’ordre, mais sans succès. Sensibilisation, avertissements, table ronde… rien n’y faisait.

Le gouvernement a donc pris le taureau par les cornes et a introduit dans son projet de loi 30 une disposition qui, au moment de son entrée en vigueur, interdira définitivement la vente de l’assurance de remplacement par les concessionnaires.

Celle-ci sera toutefois encore autorisée pour les agents et courtiers en assurance.

Il faut savoir qu’en plus d’être coûteux, le produit d’assurance de remplacement offert par les concessionnaires procure un retour sur investissement moins intéressant, notamment en raison de son faible niveau d’indemnisation, a déjà fait valoir l’AMF.

George Iny mentionne aussi que la prime étant incluse dans le contrat de financement du véhicule, il s’ajoutait du même coup des frais d’intérêt au coût de l’assurance (aux alentours de 7 %, selon ce qui se pratique actuellement en matière de prêt automobile).

Mais ce n’est pas tout : les clients étaient si mal conseillés chez les concessionnaires qu’il n’était pas rare qu’ils se procurent également l’avenant valeur à neuf auprès de leur assureur, en plus de l’assurance de remplacement, alors qu’un seul de ces deux produits suffit. Un Québécois sur cinq (22 %) a agi ainsi, indique un sondage Léger réalisé pour la Chambre de l’assurance de dommages (ChAD), ce qui revient à payer un surplus de 1700 $ sur cinq ans en frais d’assurance... pour rien.

Si on peut espérer que la nouvelle législation sonne le glas de pratiques douteuses en matière d’assurance, George Iny met toutefois les consommateurs en garde contre la créativité dont les concessionnaires pourraient faire preuve pour contourner les règles : « Ils pourraient, par exemple, s’associer avec un cabinet de courtage qui installerait un bureau dans la concession, ce qui leur permettrait de toucher en contrepartie des bonis sous la table », illustre le président de l’APA.

Son conseil aux consommateurs : « Prenez le temps de vous renseigner avant de signer quoi que ce soit et appelez plutôt votre courtier en assurances. »

À lire aussi : 10 conseils pour économiser sur votre assurance auto

Assurance de remplacement ou avenant valeur à neuf ?

L’assurance de remplacement (F.P.Q. no5) est souvent confondue avec ) que l’on peut inclure dans son contrat d’assurance auto afin de bonifier sa couverture.

Ces deux produits permettent de protéger l’assuré contre la dépréciation de son automobile lors d’une réclamation, en cas de perte partielle ou totale du véhicule. Ils présentent toutefois des différences notables en ce qui a trait à la couverture, aux modalités d’indemnisation, à la durée du contrat, au coût et aux modalités de paiement, etc.

Il est important de rappeler qu’aucune de ces deux assurances n’est obligatoire, seule l’assurance automobile l’est.

Pour en apprendre davantage sur ces deux types de protection, rendez-vous sur la page de l’AMF à ce sujet, ou celle de la Chambre de l’assurance de dommages. Cette dernière met également à la disposition des consommateurs un outil permettant de comparer ces deux options.

À lire aussi : Assurance auto : bien choisir en fonction de son véhicule

  Ajouter un commentaire

L'envoi de commentaires est un privilège réservé à nos abonnés.

  • Par Thanh Nguyen Dang
    10 novembre 2023

    Le mauvais lien a été fourni pour "la page de l’AMF".

    journalist
    Par Céline Montpetit de Protégez-Vous
    10 novembre 2023

    Bonjour,
    Merci de nous avoir avisés. Nous avons apporté la correction.