Brevets d’invention: des nouveautés à venir chez votre concessionnaire?

Bon an mal an, plus de 400 000 demandes de brevets sont déposées à l’agence américaine US Patent and Trademark Office. Avec les motorisations hybrides et électriques, la technologie embarquée et la conduite autonome qui se pointe à l’horizon, les constructeurs automobiles sont parmi les entreprises les plus productives en matière de brevets. Voici un aperçu des dernières inventions qui pourraient bien, un jour ou l’autre, être commercialisées dans un concessionnaire près de chez vous.

Toyota : un matelas gonflable pour arrimer vos objets

À tout seigneur tout honneur, commençons avec Toyota qui, au cours de la dernière décennie, est le constructeur automobile ayant obtenu le plus grand nombre de brevets. Uniquement l’an passé (2023), l’entreprise japonaise s’est vu accorder près de 2800 brevets.

L’un des plus récents porte le numéro US11858408B1 : il s’agit d’une sorte de grand coussin gonflable qui se retire de sous le couvre-caisse du pick-up. Une fois vos objets placés et le couvre-caisse tiré, le coussin se gonfle : l’air comprimé vient solidement arrimer tous les articles qui se trouvent dans la boîte pour les empêcher de bouger. Plus besoin de cordes ou de sangles !

C’est un compresseur dissimulé dans les parois latérales de la camionnette qui gonfle ce qui, sur les croquis, ressemble à un matelas de camping. Le système, comme l’explique la documentation, peut être contrôlé à partir de la caisse du camion, de son habitacle… ou d’un téléphone intelligent.

Lorsque le transport en toute sécurité est achevé, le système peut être détaché et servir à d’autres usages — accueillir des dormeurs, en le retournant, par exemple. 

Ram : des strapontins multifonctions dans votre camionnette

Demeurons du côté des camionnettes et jetons un œil à ce tout dernier brevet #US0217404A1 octroyé à la division Ram de Stellantis pour… une troisième rangée de sièges. 

Vous avez bien lu : on parle bien d’une troisième rangée de sièges à bord d’un pick-up. Ainsi, jusqu’à huit personnes (conducteur inclus) pourraient s’asseoir dans une camionnette comptant déjà deux banquettes à trois places.

Certes, ces deux places du fond sont de simples strapontins, montés à la cloison séparant la cabine de la caisse. Et de toute évidence, il ne s’agit pas des places les plus confortables à bord, du moins si l’on se fie aux croquis qui accompagnent les 18 pages de documentation.

Cela dit, ces places assises supplémentaires ont l’avantage de pouvoir se relever, comme au cinéma, en plus d’être amovibles. Vous pouvez les sortir de l’habitacle pour votre pique-nique en plein air. 

Ram fait valoir qu’avec de tels jump seats, il n’y aura plus lieu d’avoir à choisir entre passagers ou marchandises et que les consommateurs pourront bénéficier d’une polyvalence accrue de ses camions « sans en augmenter la taille ». Toutefois, s’il vous manque encore de la place pour des passagers avec huit sièges, achetez donc un minibus…

Honda veut simplifier la vanlife 

Les plus vieux d’entre vous se souviendront du Honda Element (2003-2022), cette sorte de boîte sur quatre roues dont l’habitacle pouvait se transformer en camping-car en un tournemain. Est-ce que Honda pense à nous en offrir une version modernisée ?

Une chose est sûre, le constructeur nippon vient d’obtenir le brevet (#US0208395A1) pour un « campeur extensible » (extendable camper). Grosso modo, il s’agit d’un ensemble de rallonges pour un VUS, dont la silhouette, si l’on se fie aux croquis, rappellera le quadrilatère du Honda Element.

C’est l’équipe d’ingénieurs et de dessinateurs basés en Californie qui a eu l’idée de cet ajout « campeur » pour véhicule. Certes, il en existe déjà sur le marché — de tous les types, de toutes les natures et de tous les prix. Mais ici, Honda a voulu mettre l’accent sur la facilité d’installation.

On parle donc d’extensions télescopiques à la verticale afin de former les parois latérales, d’autres à l’horizontale afin de composer le plancher et également d’une addition en hauteur, un peu comme pour les toits relevables des VW Westfalia. 

Le tout peut s’assembler indépendamment — et même se terminer par une sorte d’abri temporaire; cette « structure flexible à l’épreuve des intempéries » pourrait notamment servir de douche extérieure, d’après le constructeur.

GM veut vous éviter un accès de rage au volant

Bon, le terme « rage au volant » n’est nullement mentionné dans la demande présentée par les ingénieurs de General Motors. Le titre du brevet #US0157948A1 qui vient d’être délivré au géant américain se lit plutôt comme suit : « Évaluation du bien-être mental des occupants d’un véhicule et déploiement de contre-mesures. » (Vehicle Occupant Mental Wellbeing Assessment and Countermeasure Deployment)

GM, qui est le créateur d’OnStar, soit l’un des premiers services connectés offerts aux automobilistes, souhaite avec sa récente invention « atténuer la probabilité que l’état mental du conducteur ait un impact indésirable sur la conduite de son véhicule ». C’est pourquoi ce dispositif fait appel à des capteurs, ainsi qu’à des modules de télémétrie et de biométrie afin de scruter ce qui se passe dans l’habitacle. Il fait même appel à des micros pour écouter ce qui se dit dans la cabine.

Supposons qu’une détérioration de la conduite soit détectée — par exemple de brusques accélérations ou des freinages intempestifs, une sérieuse tendance à coller au train du véhicule qui roule devant ou l’usage abusif du klaxon —, une intervention se déroulera en trois étapes :

• D’abord, le système recommandera au conducteur un « exercice de bien-être », lui suggérant d’utiliser « un ou plusieurs dispositifs à bord du véhicule » ;
• Si rien ne s’améliore, une contre-mesure lui recommandera de téléphoner à une personne extérieure à son véhicule — évidemment, « à l’aide d’un système de communication mains libres » ;
• Enfin, si la situation perdure, l’intervention suivante sera automatiquement lancée : un appel téléphonique, toujours à même les systèmes de communication du véhicule, à des conseillers que GM promet de former en la matière. 

Déjà, le service en ligne OnStar est en place pour recevoir ce type d’appel. Cela dit, rien n’est mentionné dans le brevet concernant la possibilité que des techniciens s’ingèrent dans la conduite du véhicule « enragé » par le biais de manœuvres autonomes. Pour le moment, du moins.

Deux brevets qui ont fait leur marque

• Les essuie-glaces inventés par une femme

Au début du siècle dernier, Mary Anderson, une femme entrepreneure de l’Alabama, séjourne à New York lorsqu’une tempête de neige s’abat sur la ville. À sa grande consternation, le conducteur du tramway dans lequel elle est montée maintient ouverte la fenêtre ; il doit régulièrement y passer le bras et la tête afin de dégivrer le pare-brise. Il n’en faut pas plus pour que Mary Anderson invente un bras à ressort qui contrôle une lame de caoutchouc et que l’on peut actionner de l’intérieur d’un véhicule. Ce « dispositif automatique de nettoyage des vitres » a été breveté en 1903, mais à l’époque, aucune compagnie d’importance n’en a voulu. Le brevet de M^me Anderson a donc expiré 17 ans plus tard sans qu’elle puisse en tirer profit.

• Le régulateur de vitesse inventé par un aveugle

On dit que la nécessité est mère de l’invention — et ce fut tout à fait le cas pour Ralph R. Teetor. Né en 1890, cet Américain est devenu aveugle à l’âge de cinq ans. Dans les années 1940, il en a eu assez de la conduite de son avocat chauffeur, qui passait son temps à ralentir lorsqu’il parlait, puis à accélérer lorsqu’il écoutait. M. Teetor a donc créé le « Speedostat », un dispositif destiné à maintenir une vitesse de croisière constante et pour lequel il a obtenu le brevet en 1945. Fort utile aujourd’hui pour les longs voyages ou pour garder une vitesse stable et éviter une contravention !

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