Tout savoir pour jardiner sur votre balcon
Vous désirez un potager sur votre balcon, votre toit ou votre terrasse? Choix de la terre, empotage, semences, ensoleillement : voici quelques conseils de base pour démarrer votre jardin urbain.
Le tiers des Québécois font pousser des aliments sur leur balcon, ce qui en fait les champions incontestés au pays de ce type de culture, selon une récente étude de l’Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse. Par ailleurs, plus du quart de ceux qui ont commencé à jardiner pendant la crise de la COVID-19 cultivent au moins un aliment sur leur galerie, révèle cette même enquête.
Parmi eux, on trouve Véronique Delorme, locataire dans un triplex situé à proximité d’un boulevard achalandé. «J’avais besoin d’un peu de verdure », dit la Lavalloise de 39 ans. À la faveur de la pandémie, elle s’est dotée de quelques pots et y a planté légumes et fines herbes. Le bilan? « J’ai trop semé de certaines variétés! J’ai notamment été submergée de tomates, à ne plus savoir quoi en faire », raconte celle qui tentera malgré tout l’expérience à nouveau en 2021.
Balcon, terrasse, toit, saillie de trottoir : en règle générale, les citadins ont plusieurs espaces à leur disposition pour y démarrer un jardin urbain, mais ils n’osent souvent pas se lancer. « Pourtant, les résultats peuvent être surprenants, surtout si vous l'abordez comme un loisir », affirme Bernard Lavallée, alias Le nutritionniste urbain, auteur du Petit guide illustré du potager (autoédition). Le truc : commencez petit, tout en suivant quelques grands principes que voici.
Choisissez des pots adéquats
Le choix des contenants dans lesquels vous ferez pousser vos fruits et légumes est crucial : ils doivent être suffisamment grands et profonds pour permettre le bon développement des racines. « Les gens ont souvent tendance à choisir des pots trop petits. Cela nuit à la culture des plantes potagères plus exigeantes, par exemple les poivrons », explique Marie-Hélène Dubé, coordonnatrice aux communications et aux ressources humaines à l'organisme à but non lucratif Les Urbainculteurs, qui se consacre à la promotion de l’agriculture urbaine.
Même si cela peut être avantageux, vos pots n’ont pas nécessairement besoin d’être spécialement adaptés au jardinage; de simples bacs de rangement en plastique suffisent. Assurez-vous qu’ils sont solides et transportables et qu'ils ne se décolorent pas, surtout s’ils sont recyclés. Puis percez quelques petits trous dans leur fond afin de favoriser le drainage. Ne mettez pas de gravier ou de cailloux au fond de vos contenants : c’est inutile. Tapissez-y plutôt une toile géotextile afin d’éviter que de la terre s’épande et qu'elle salisse votre balcon. Si vous habitez à l’étage, prévoyez des sous-pots afin d’empêcher le ruissellement de l’eau d’arrosage sur la tête de vos voisins.
Optez pour la bonne terre
Une plante potagère a besoin de trois choses : de soleil, d’eau et de bonne terre. Fuyez la terre noire, inerte, et privilégiez un terreau d’empotage riche en matières organiques, comme de l’écorce de pin, de la tourbe de sphaigne ou de la perlite. Mélangez-le ensuite avec du compost de bonne qualité, par exemple du fumier de poulet. « Visez une proportion de 75 % de terreau et de 25 % de compost pour la majorité des cultures. Pour celles qui sont plus gourmandes, comme les tomates et les courgettes, rapprochez-vous d’un rapport 50 %-50 % », indique Marie-Hélène Dubé.
Cherchez l'ensoleillement
Votre jardin urbain devrait bénéficier d’au moins six heures d’ensoleillement par jour, sinon vos options de culture seront plus limitées. N’hésitez pas à vous «acoquiner» avec votre voisin pour profiter de son balcon plus baigné de soleil que le vôtre! Sinon, tournez-vous vers des variétés qui tolèrent l’ombre, comme les légumes à feuilles. Dans tous les cas, veillez à ce que votre terrain de jeu soit capable de supporter le poids supplémentaire de vos pots de cultures; cela peut être problématique avec les toits plats, notamment. Laissez les sorties et voies de circulation libres, et ne suspendez pas des jardinières à l’extérieur d’un balcon, car ces dernières pourraient tomber sur des passants.
N’ayez pas peur d’arroser vos plants trop souvent; jusqu’à une ou deux fois par jour en période de forte chaleur. Étant donné qu’elles sont plus exposées aux éléments – comme le vent –, les plantes de balcon s’assèchent plus vite que leurs vis-à-vis en pleine terre. « Il vaut mieux arroser fréquemment, mais en petite quantité, que de le faire sporadiquement en noyant les plantes. L’arrosage en dent de scie est un facteur de stress facile à éviter », met en garde Marie-Hélène Dubé.
Semez les bonnes variétés
Hormis certaines variétés qui demandent beaucoup d’espace et de ressources (pensons aux melons), toutes les plantes potagères conviennent à la culture en pots. Vous pourriez donc vous tourner vers les tomates, les haricots et même les carottes pour garnir votre jardin urbain. Les légumes dont on consomme les feuilles, comme le chou frisé, sont tout particulièrement adaptés à ce type de culture et conviennent donc bien aux néophytes. « La question à vous poser est : “Qu’aimez-vous manger?” Aussi, vous gagnez toujours à opter pour la variété plutôt que pour la quantité », conseille Bernard Lavallée.
Si vous choisissez de mettre en terre des plants matures, renseignez-vous sur leurs caractéristiques particulières auprès de votre centre de jardinage, ou encore en ligne, sur les sites web de semenciers. Les tomates exigent par exemple d’être plantées plus profondément dans les pots que la majorité des légumes. En ce qui a trait aux semences, référez-vous à leurs sachets, sur lesquels figurent toutes les choses à savoir : la description de la variété et de la technique du semis, les besoins spéciaux, etc. Par ailleurs, prenez ce que vous avez sous la main, dans vos tiroirs de cuisine, pour semer, transplanter, arroser et tailler : « Une simple cuillère peut très bien faire office de pelle pour jardiner, et une cruche d’eau fait un bon arrosoir », illustre Le nutritionniste urbain.
Ne plantez pas trop!
Semer plusieurs graines à la fois n’augmentera ni vos chances de succès ni l’abondance de vos futures récoltes. « Un seul plant de tomates, dans les bonnes conditions, produit tout autant que deux ou trois collés les uns aux autres », fait valoir Bernard Lavallée. Encore une fois, suivez les indications sur les sachets de semences, ou consultez des fiches horticoles individuelles pour les cultures en pots, comme celles que proposent Les Urbainculteurs.
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