La réparabilité est-elle vraiment à notre portée?
Réparer ses appareils électroniques et électroménagers défectueux plutôt que les jeter est un geste vertueux pour la planète, mais pas aussi facile à poser qu’il en a l’air. Heureusement, une nouvelle loi adoptée à l’automne 2023 viendra donner un coup de pouce aux consommateurs.
Un tel coup de pouce est plus que bienvenu, car les obstacles sur le chemin de la réparation sont nombreux : manque de techniciens; rareté et coût élevé des pièces; produits difficiles à réparer… ou carrément irrécupérables!
Pour contrer une partie de ces embûches, le gouvernement du Québec a récemment modifié la Loi sur la protection du consommateur. Cette dernière vise à lutter contre l’obsolescence programmée et à garantir un droit à la réparation, en obligeant notamment les manufacturiers à offrir à bon prix des pièces de rechange, qui devront par ailleurs être accessibles pendant un certain nombre d’années.
En attendant que toutes les dispositions de cette loi entrent en vigueur – en 2025 et 2026 –, voyez quelles actions vous pouvez entreprendre pour faire durer vos biens le plus longtemps possible.
Réparer : plus facile à dire qu’à faire?
Selon une étude effectuée en avril 2024 par le Conseil québécois du commerce de détail auprès de plus de 1 000 consommateurs, 86 % des Québécois trouvent importante la réparabilité des objets qu’ils achètent.
Cependant, dans un autre sondage réalisé en 2021 par Équiterre, « 18,6 % des Canadiens seulement, contre 25,1 % de Québécois, vont faire réparer leur appareil », résume son analyste en réduction à la source, Amélie Côté. « Nous avons donc perdu le réflexe de réparer », se désole-t-elle.
Bien sûr, la facilité à changer son appareil en quelques clics sur Internet n’arrange rien.
Si vous souhaitez faire réparer vos biens, de nombreux obstacles se dresseront sur votre route. Pensons à la difficulté à trouver un réparateur – notamment si vous habitez loin d’une grande ville –, au fait que certains produits sont moins connus des techniciens ou carrément irréparables, au coût de la réparation (ou au temps requis pour la faire)…
C’est sans oublier la difficulté à faire valoir la garantie légale alors que le détaillant et le fabricant se renvoient parfois la balle, comme le constate régulièrement Me Alexandre Plourde, avocat et analyste à Option consommateurs, un organisme qui aide les consommateurs à défendre leurs droits.
Des réparateurs de moins en moins nombreux
Protégez-Vous publie depuis 2021, en partenariat avec RECYC-QUÉBEC, une carte des réparateurs qu’on trouve à l’échelle du Québec.
Bien qu’on en recense plus de 790, on observe que certaines municipalités sont mal desservies en la matière, ou alors qu’elles ne disposent pas de techniciens pour réparer les gros électroménagers; c’est le cas notamment de La Tuque, de Tadoussac et de Gaspé. Si vous habitez en dehors des grandes agglomérations, il y a donc de fortes chances que vous ayez à parcourir une centaine de kilomètres pour entrer en contact avec un professionnel, ou que ce dernier ait à se déplacer et à vous facturer les services en conséquence.
Par ailleurs, même si vous trouvez un spécialiste près de chez vous, il se peut qu’il ne prenne pas en charge la marque de votre appareil. Prenez Frédéric Marie, d’Électro-Réparation FM, qui est un réparateur à domicile installé à Prévost. Il sélectionne les marques qu’il répare en fonction de leur réputation et de leur présence en Amérique du Nord. Cela lui permet, selon lui, de « facilement trouver la pièce, et sans trop de délais ».
Au Québec, entre 2001 et 2021, le domaine de la réparation et de l’entretien de matériel électronique et de précision, et celui de la réparation d’articles personnels et ménagers, a perdu 47 % de ses employés, selon des données de Statistique Canada compilées par Équiterre.
« L’analyse de la Corporation des techniciens en électroménager du Québec (CTEQ) est qu’il y a de moins en moins de techniciens partout au Québec, un constat encore plus criant en région. Beaucoup sont partis à la retraite, car ils n’ont pas pu suivre la vague technologique ou n’ont pas pu transmettre leur savoir-faire », dit Sylvain Lebel, président de la CTEQ et propriétaire de Lebel Electro. Il se désole que le métier de réparateur soit méconnu dans la province.
Le Centre de formation Antoine-de-Saint-Exupéry, à Saint-Léonard, est le seul à offrir un diplôme d’études professionnelles (DEP) en réparation d’appareils électroménagers au Québec. « Nous réussissons à démarrer une cohorte par année, avec une classe théorique et un laboratoire », précise François Lemire, directeur de l’établissement, qui ajoute que si 22 étudiants s’inscrivent, seuls 13 ou 14 sont diplômés. La formation attire surtout une clientèle internationale qui a des bases en électronique et électricité.
Ainsi, même si la loi vient renforcer le droit à la réparation – en bonifiant par exemple la garantie de disponibilité des pièces de rechange et des services de réparation –, il faudrait que cette initiative aille de pair avec un désir des jeunes et moins jeunes d’apprendre ce métier, sans quoi le Québec manquera de réparateurs.
Des produits qui ne se réparent pas
Pour 73 % des consommateurs, le premier frein à la réparation est la perception qu’un bien est irrécupérable en cas de bris, selon un sondage réalisé en 2021 par Équiterre, devant le coût trop élevé de la réparation par rapport au prix de l’appareil neuf (66 %).
Parfois, cela se justifie. « Pour certaines marques de cuisinières, des fabricants coulent une colle sur les cartes électriques, ce qui empêche de faire de la soudure », dénonce Mathieu Brassard, un entrepreneur qui, avec l’aide de trois techniciens, couvre la banlieue sud de Montréal. La seule solution est alors de racheter ladite carte pour entre 400 et 900 $ environ, un prix qui rebute souvent les clients.
Sylvain Lebel, spécialisé dans les électroménagers haut de gamme, observe que pour certaines marques standards, des pièces ne sont plus disponibles après seulement cinq ans, ce qui rend le bien irréparable. « Cela n’est pas normal! » peste-t-il.
« Dans nos tests, nous voyons des produits de mauvaise qualité, indique Clémence Lamarche, chef de l’équipe des tests de Protégez-Vous. Nous voyons aussi des appareils qui ne sont pas conçus pour être réparés. Le manque d’accessibilité des pièces de rechange plombe souvent la réparabilité de plusieurs appareils que nous avons évalués. »
Pour certaines mijoteuses, par exemple, le fabricant ne propose pas de couvercle de rechange. Vous pouvez ainsi être amené à jeter un produit parfaitement fonctionnel.
Le coût des réparations
Le plus compliqué pour Mathieu Brassard survient lorsque, pour un appareil électronique, il doit « présenter au client une estimation de 600 ou 800 $ pour une machine qui coûte 1 400 $ neuve ». Il arrive à répondre à 85 % des besoins, car il peut avoir des prix spéciaux auprès de ses fournisseurs. « Je suis pour l’écologie. Je n’accote pas souvent le prix de vente conseillé [par le distributeur] de la pièce, afin que mon client fasse le choix de faire réparer [l’appareil] », insiste-t-il.
Récemment, Mathieu Brassard s’est rendu chez une cliente pour réparer la partie arrière de la cuve d’une laveuse à chargement frontal, laquelle comptait trois ans de loyaux services. Il estimait que les travaux de réparation coûteraient 600 $, alors que le prix d’une machine neuve s’élevait à 1 200 $. « [Je lui ai conseillé] de ne pas la réparer, car un bris à cet endroit, pour certaines marques, veut dire que l’appareil est fatigué », dit-il. Il a plutôt suggéré à sa cliente d’acheter une laveuse d’une marque plus fiable.
Protégez-Vous intègre depuis quelques années la notion de réparabilité à ses tests de produits. Or le coût pour remplacer certaines pièces peut parfois faire sursauter. Quelques exemples? Le prix d’une pompe de laveuse peut varier de 45 à 250 $, selon la marque; un moteur, de 110 à 400 $; les roulements, de 155 à 975 $. « Pour certaines marques, quand on veut changer seulement le roulement d’une laveuse, il faut changer la transmission ou la cuve. La facture augmente et le consommateur va plutôt la mettre au rebut et en acheter une nouvelle. Idem pour les panneaux électriques, car il y a de plus en plus d’électronique; ils sont fragiles et brisent souvent. Les coûts de réparation montent en flèche », remarque Clémence Lamarche.
La réparabilité c’est possible! : le cas du Groupe SEB, en France
SEB est un groupe français qui conçoit et/ou fabrique plus de 42 marques de petits électroménagers dans plus de 150 pays, dont certaines, comme T-fal et Moulinex, sont vendues au Québec. Il est souvent pris comme exemple pour ses stratégies sur la réparabilité.
Au début des années 2000, le groupe a constaté que les gens avaient acquis l’habitude, lorsqu’ils étaient aux prises avec un produit défectueux, de retourner voir le détaillant, car ce dernier procédait à son remplacement. L’échange était donc rentré dans les mœurs.
« En tant que leader du petit électroménager dans le monde, nous avons décidé de faire le contraire et de tout réparer. En 2008, la politique s’appelait SEB Répare en interne, avec un objectif de 100 % de produits réparables et surtout réparés », se remémore Alain Pautrot, vice-président, Service après-vente et satisfaction des consommateurs, à l’origine de ce changement de cap.
La stratégie de l’entreprise s’est déployée autour de trois piliers : des produits conçus pour être réparés, la mise en place d’un réseau de réparateurs, et des pièces toujours disponibles et abordables.
« Cela nous a demandé des investissements dans la capacité à réparer, dans le stockage et dans l’optimisation de la tarification du prix des pièces, pour que le consommateur soit prêt à payer pour réparer le produit », poursuit-il.
Ainsi est né en 2015 le label « Produit réparable 10 ans », qui signifie que les appareils du groupe étaient faits pour être réparés avec des pièces offertes pendant 10 ans, à faible coût. Puis, en 2022, la disponibilité des pièces s’est étendue à 15 ans pour les nouveaux produits ainsi que pour ceux qui sont toujours en production.
Nouvelle loi : les règles vont changer
Ainsi donc, le gouvernement du Québec a adopté, à l’automne 2023, un projet de loi pour modifier la Loi sur la protection du consommateur. L’objectif était de protéger les consommateurs contre l’obsolescence programmée – c’est-à-dire les stratégies dont usent certains fabricants pour limiter la durée de vie utile des produits qu’ils conçoivent – et de favoriser la réparabilité et l’entretien des biens.
« Cette loi est inspirée de ce qui se fait un peu à travers le monde, notamment sur le fait que l’obsolescence programmée ou l’obsolescence planifiée est présente dans de nombreux États », a expliqué Simon Jolin-Barrette, ministre de la Justice et ministre responsable de l’Office de la protection du consommateur, dans une entrevue accordée à Protégez-Vous.
La lutte contre l’obsolescence programmée
Équiterre a effectué diverses études et des sondages sur le sujet. « Ce qui nous a choqués, souligne Amélie Côté, c’est que trois Québécois sur cinq ont fait face à au moins un bris d’appareil électronique ou électroménager dans les deux dernières années, bris qui est majoritairement survenu moins de trois ans après son acquisition. »
De façon générale, le nouveau texte de loi a été bien reçu par les associations environnementales et les réparateurs. Certaines dispositions entreront en vigueur en 2025 ou 2026, mais celle qui interdit l’obsolescence programmée s’applique déjà. Il s’agit d’une première en Amérique du Nord.
« Nous espérons qu’il y aura des enquêtes approfondies sur les pratiques des fabricants, mais cela demande beaucoup de ressources. Deux pratiques sont désormais interdites : l’obsolescence programmée, mais aussi des techniques pour rendre plus difficiles l’entretien et la réparation. On ajoute de nouveaux mandats à l’Office de la protection du consommateur », note Me Alexandre Plourde, avocat et analyste à Options consommateurs.
La France a légiféré en 2015 pour sanctionner les entreprises qui s’adonnent à l’obsolescence programmée, mais près de neuf ans plus tard, aucun fabricant n’a encore été reconnu coupable d’une telle faute, selon le quotidien Le Monde. À ce jour, des plaintes ont entre autres été déposées contre Apple et Epson. Nintendo a aussi été pris pour cible en raison de l’usure prématurée des manettes de la console Switch. La multinationale a décidé en 2023 de les réparer gratuitement, même après la fin de la garantie de 24 mois.
Le professeur titulaire Pierre-Emmanuel Moyse, de la Faculté de droit de l’Université McGill, à Montréal, est l’auteur principal d’une étude de 2023 portant sur la durabilité des biens. Il a analysé avec son équipe 1 216 décisions rendues par la Cour des petites créances pour tenter de voir s’il y avait des « récurrences dans les causes de dysfonctionnement » des objets. La recherche arrive à d’amères conclusions : « L’obsolescence programmée est un mythe tenace. […] Nos recherches confirment que l’obsolescence programmée, au sens strict, c’est-à-dire dans la stratégie d’interrompre prématurément le fonctionnement d’un produit afin d’en provoquer son remplacement auprès du même fabricant, est un phénomène rarissime, sinon impossible à démontrer. »
Certains observateurs estiment par ailleurs que l’obsolescence peut être créée par certains modèles d’affaires des fabricants ainsi que par nos façons de consommer. « Le consommateur veut payer le moins cher possible, en lésinant sur la qualité et sur la durabilité pour avoir un prix plus intéressant. Les produits sont moins robustes, fiables et durables qu’avant », dit Marc Journeault, cotitulaire du Réseau de recherche en économie circulaire du Québec, qui regroupe plus de 285 chercheurs multidisciplinaires et intègre toutes les universités du Québec.
La garantie de bon fonctionnement
La nouvelle loi instaurera dès 2026 la « garantie de bon fonctionnement ». Cette dernière s’appliquera pour de gros électroménagers, comme les cuisinières, les réfrigérateurs, les lave-vaisselle, les laveuses et les sécheuses. Il en va de même pour les thermopompes, les climatiseurs ainsi que plusieurs produits électroniques (ordinateurs, tablettes, téléphones cellulaires, etc.).
« L’effet de la loi vise à déterminer pour ces catégories de biens identifiés à usage courant une durée durant laquelle ils devront fonctionner lorsqu’[ils sont] utilisés normalement », spécifie Me Vincent de l’Étoile, du cabinet Langlois, à Montréal.
La durée de cette garantie de bon fonctionnement sera déterminée par règlement, lequel sera publié « quelques mois » avant l’entrée en vigueur des dispositions législatives sur ces nouvelles protections, prévue pour 2026, selon le cabinet du ministre Simon Jolin-Barrette.
« C’est un grand suspense, dans la communauté juridique, à savoir quelles seront les durées attribuées à chacun des types de biens visés », ajoute Me de l’Étoile.
La garantie de bon fonctionnement pourrait par ailleurs créer une confusion puisqu’elle se superposera à la garantie légale. Cette dernière prévoit qu’un bien doit « servir à un usage normal pendant une durée raisonnable », non définie par la loi, mais au cas par cas par un juge. « Il ne faudrait pas que la garantie de bon fonctionnement soit plus courte que la garantie légale et que cela fasse en sorte que des consommateurs pensent qu’ils n’ont plus de droits une fois que celle-ci est finie », avance Me Alexandre Plourde.
Le ministre Simon Jolin-Barrette y voit l’occasion de faciliter le fardeau de la preuve : « Pour la garantie légale, le consommateur doit démontrer que le bien ne fonctionne pas. Avec cette garantie supplémentaire, il n’y aura pas de questions à se poser. En bas d’un certain nombre d’années, cela sera une réparation automatique ou un remplacement aux frais du manufacturier. »
Le droit à la réparation
À partir de 2025, les techniques qui rendent plus difficiles l’entretien ou la réparation des biens seront aussi proscrites. La loi prévoit que les pièces devront être accessibles facilement, pendant un certain nombre d’années, à bon prix et dans un délai raisonnable, avec de l’information disponible pour effectuer la réparation. « L’objectif ultime est d’éviter que les consommateurs aient à racheter un bien neuf », rappelle Me Plourde.
Selon l’article 39 de ladite loi, un fabricant pourrait se dédouaner de cette obligation de mettre des pièces de rechange à la disposition du consommateur en avertissant ce dernier par écrit avant la conclusion du contrat. L’article indique cependant que, pour certains biens, un règlement pourrait empêcher les entreprises de se dégager ainsi de leurs responsabilités. Autrement dit, il précisera ce qui doit absolument être réparé.
Vers un indice de réparabilité?
Demandée notamment par Équiterre en amont du projet de loi, la création d’un indice de durabilité n’a pas été retenue. « Nous avons été déçus, reconnaît Amélie Côté. En France, pourtant, un indice de réparabilité a vu le jour en 2021. » Il s’agit d’une note sur 10 basée sur des critères tels que la disponibilité de la documentation technique et des pièces de rechange, la facilité à démonter le produit ainsi que le prix des pièces en question.
De ce côté-ci de l’Atlantique, le ministre Simon Jolin-Barrette mentionne que le succès d’une telle cote sur les comportements des consommateurs et des commerçants ne faisait pas l’unanimité.
En attendant, que fait-on?
Vous pouvez vous-même adopter certains comportements pour prolonger la durée de vie utile de vos biens, en attendant que la nouvelle Loi sur la protection du consommateur du gouvernement du Québec soit entièrement en vigueur.
1. Faire un bon entretien de vos produits
« Avant même la réparation, le mot d’ordre est l’entretien, car cela peut vraiment faire toute la différence sur la durée de vie d’un appareil. Il faut donc lire le manuel du fabricant », explique Hélène Gervais, conseillère en environnement à RECYC-QUÉBEC. Elle donne l’exemple des aspirateurs : une façon très simple de les préserver est de ne pas trop attendre pour changer le sac lorsqu’il est plein, car cela peut faire forcer le moteur.
Dans le même ordre d’idées, vous avez tout intérêt à détartrer votre cafetière à espresso, ou même à nettoyer les serpentins derrière votre réfrigérateur. Enlevez aussi les miettes au fond de votre grille-pain, et évitez d’exposer votre cellulaire à des températures extrêmes.
Pour vous donner d’autres idées de gestes simples que vous pouvez poser pour prolonger la vie de vos biens, Protégez-Vous a réalisé le guide 100 trucs pour faire durer vos appareils domestiques, en partenariat avec RECYC-QUÉBEC et l’Observatoire de la consommation responsable de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (ESG UQAM).
2. Choisir des produits durables
Clémence Lamarche, chef de l’équipe des tests de Protégez-Vous, effectue depuis 18 ans des tests de performance pour plusieurs produits comme les laveuses. Or elle et son équipe se sont rendu compte, notamment à la suite de commentaires envoyés par les lecteurs, qu’il serait aussi intéressant de savoir si un bien avait une bonne durée de vie.
La fiabilité est l’un des aspects de la durabilité qui est d’abord mesuré. « On veut savoir si la laveuse va briser, par exemple. Nous l’évaluons en effectuant des sondages auprès d’un panel de lecteurs, ce qui nous permet de dresser des palmarès des marques les plus fiables », explique Clémence Lamarche.
« Pour ce qui est de la réparabilité, nous allons alors sonder des réparateurs pour voir si tel ou tel appareil peut être réparé pour des bris ciblés, à quel coût et dans quels délais », ajoute-t-elle.
Les tests de plusieurs produits contiennent désormais, en plus des indicateurs de performance évalués en laboratoire, des cotes de fiabilité et de réparabilité pour vous aider dans votre processus d’achat. Cela touche les barbecues, les laveuses, les lave-vaisselle, les cuisinières ainsi que de nombreux petits électroménagers, dont les cafetières à espresso. Suivront en 2025 les réfrigérateurs et les poussettes.
3. Participer à des ateliers de réparation
- Un bénévole à l’œuvre dans un atelier de réparation à L’Islet-sur-Mer. Photo : Aurélie Bousquet, Synergie Montmagny | L’Islet
Vous pouvez également vous tourner vers des ateliers de réparation, où vous rencontrerez des bénévoles qui répareront vos produits électroniques ou petits électroménagers, ou qui vous aideront à le faire.
Pierre Turgeon fait partie d’un petit groupe de citoyens à Québec, Des Châtels en Action, qui a mis en place un café réparation avec l’aide de l’organisme de Québec La Patente. « Dix réparateurs ont déjà aidé des membres à réparer leur grille-pain ou leur radio, ou à ajuster leur vélo. Ils indiquent parfois les pièces à changer. Pas moins de 24 appareils sur 30 ont pu être réparés », se réjouit-il.
Aurélie Bousquet est chargée de projet en économie circulaire dans les municipalités régionales de comté (MRC) de Montmagny et de L’Islet, dans la région de Chaudière-Appalaches. Elle organise aussi des ateliers de réparation ouverts au public. Les participants arrivent avec des produits électroniques ou électroménagers comme des cafetières, et parfois même une manette de jeu. La plupart des réparations sont possibles, sinon les gens sont redirigés par les bénévoles vers des professionnels ou des distributeurs de pièces.
Le plus dur est de trouver des bénévoles qui ont des compétences et qui acceptent de prêter leur matériel. « Les réparateurs, peu nombreux en région, sont déjà débordés ou proches de la retraite et sans relève », fait remarquer Aurélie Bousquet. Un des bénévoles parvient tout de même à offrir un atelier de réparation dans son garage, appelé Fablab, un samedi matin par mois.
À Terrebonne, Yoan Piché, président du Comité des loisirs Georges VI, a, lui, dû fermer son Repair Café, car très peu de personnes s’y inscrivaient, malgré des entrevues dans la presse et à la télévision locales. « Je répare de mon côté de gros électroménagers. Je vois trop de belles choses aux encombrants; on dirait que les gens sont plus ou moins motivés à réparer leurs objets. Il est encore trop facile de racheter du neuf, et trop compliqué de réparer ou faire réparer », estime-t-il.
Enfin, pour les plus débrouillards et manuels d’entre vous, il y a toujours l’option de regarder les nombreux tutoriels offerts sur YouTube. Sur Facebook, la communauté Touski s’répare peut aussi vous conseiller. Il vous est également possible de demander l’aide de vos proches ou voisins.
La réalisation de ce dossier a été rendue possible grâce aux bourses d’excellence de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ).
À lire aussi : Réparer, c’est préserver, Carte interactive des réparateurs, Un indice de réparabilité des biens pour contrer l’obsolescence programmée et Québec veut favoriser la durée de vos biens
À voir: Notre série de vidéos Fais durer tes appareils, réalisée en collaboration avec RECYC-QUÉBEC

Trouver un véhicule d’occasion fiable à moins de 10 000 $ et avec moins...

Nous avons évalué 38 végéburgers, dont des galettes végétaliennes, comme...

CHRONIQUE – Il y a quelques mois, nous avons assisté aux premiers Jeux o...

À l’aide d’un expert, notre journaliste répond à cette question d’un lec...
L'envoi de commentaires est un privilège réservé à nos abonnés.
Déjà abonné? Connectez-vous