Habitation: 7 mythes déboulonnés
En habitation comme dans tout autre domaine, les croyances ont la vie dure. Nous en avons déterré sept concernant notamment l'isolation, les assurances et le coût des rénovations.
1. La brique est un bon isolant
Bien au contraire. Une maison recouverte de brique est peut-être plus attrayante et durable qu’une autre recouverte de clin de vinyle gris, mais son revêtement n’est certainement pas un meilleur isolant. Aujourd’hui, un mur bien construit devrait avoir un facteur d’isolation totale d’environ R-25. Le facteur R est la norme utilisée au Canada pour estimer la résistance thermique des matériaux. Plus la valeur est élevée, plus le pouvoir isolant est grand. La résistance thermique de la brique? R-0,4! C’est moitié moins que la planche de bois composé (souvent vendue sous la marque CanExel) et 1,5 fois moins que le clin de vinyle. Morale de l’histoire: les revêtements extérieurs ont un apport mineur dans l’isolation. L’essentiel se passe entre le mur de dehors et le mur de gypse! Consolation pour la brique: c’est l’un des revêtements les plus insonorisants.
2. Faire mieux coûte plus cher
Pas nécessairement. D’abord, bien penser un projet avant de construire ne coûte rien. On parle ici entre autres d’orienter la maison pour optimiser la chaleur du soleil. Par la suite, il faut choisir un entrepreneur qui travaille bien. Car pour bien isoler, la qualité du travail importe plus que l’épaisseur des matériaux. Pour s’assurer de la compétence de l’entrepreneur, le mieux est encore d’opter pour la certification Novoclimat, où un évaluateur indépendant vérifie si la maison est correctement isolée et ventilée. Le surcoût de l’aventure est de 2 % ? Pour une maison de 200 000 $, c’est 4 000 $. Mais grâce à l’économie moyenne de 25 % sur votre facture annuelle de chauffage de 1 500 $, vous récupérez votre investissement en une dizaine d’années tout en profitant d’un confort accru. Finalement, optimiser l’espace pour vivre confortablement dans un peu plus petit vous permettra même de payer moins cher à l’achat et à l’utilisation. Pour trouver l’inspiration, tournez-vous vers votre moteur de recherche et pour personnaliser davantage, l’aide d’un designer d’intérieur peut aussi être utile.
3. Les murs doivent respirer
Il s’agit ici de la vieille école de pensée, qui dit qu’un mur trop bien isolé emprisonne l’air vicié dans la maison et retient l’humidité dans sa structure, ce qui en fait un terreau fertile pour les champignons et les moisissures. Or, les techniques ont changé, de sorte qu’il est maintenant facile de monter des murs qui emprisonnent la chaleur tout en évacuant l’humidité. Pour y arriver, il s’agit surtout de bien poser les pare-vapeur et pare-air. Le pare-vapeur se pose à l’intérieur, derrière les panneaux de gypse, et empêche l’humidité de traverser vers le cœur du mur. En fait, une personne produit environ trois litres d’humidité par jour tant par sa transpiration que par la douche qu’elle prend ou le lavage qu’elle fait. On ne veut pas que cela se retrouve emprisonné dans les murs. Le pare-air, lui, se pose derrière le revêtement extérieur. Il laisse l’humidité circuler tout en empêchant l’air extérieur de s’infiltrer dans la maison. Pour évacuer l’humidité excessive et obtenir de l’air frais, l’installation d’un échangeur d’air qui récupère la chaleur fera un travail diablement plus efficace qu’un mur poreux. Vous aurez un contrôle sur l’échange d’air et augmenterez de façon importante votre confort en éliminant les courants d’air dans les murs. Un échangeur d’air se vend à partir de 2 000 $, installation comprise. On en trouve dans les quincailleries et les centres spécialisés en plomberie. Assurez-vous que le produit a été testé par l’organisme indépendant Home Ventilating Institute (HVI).
4. C’est comme acheter une chambre d’hôtel
Plusieurs croient que tout ce qui est à l’extérieur du logement qu’ils ont acheté ne les concerne pas vraiment. Quand le syndicat des copropriétaires arrivera avec une facture de 50 000 $ pour la réfection de la toiture, vous ne vous sentirez plus comme à l’hôtel! La grande différence entre l’hôtel et la copropriété: vos obligations envers les autres propriétaires. D’abord et avant tout, vous êtes tous responsables des espaces communs, comme les couloirs, la toiture, le jardin, le stationnement, et même votre balcon, qui n’est pas « votre » balcon, mais un espace réglementé par le syndicat de copropriété. Dans certains cas, on interdit le barbecue, le tapis gazon ou même d’avoir plus d’un certain nombre de personnes à la fois sur la terrasse!
5. Mieux vaut être proprio
Oui, mais… Assurez-vous d’abord de pouvoir faire les paiements. Près de 3 000 propriétaires québécois ont vu leur maison saisie en 2010, selon les données compilées par la firme GDL. Comment évaluer sa capacité de payer? En général, le total annuel des paiements hypothécaires, des taxes et de la facture d’énergie ne devrait pas représenter plus du tiers du revenu brut familial. Donc, si ce dernier est de 75 000 $, le montant de ces obligations ne devrait pas dépasser 25 000 $ par année, soit 2 083 $ par mois. Et ajoutez dans l’équation des éléments que vous ne payez pas en tant que locataire, comme les frais d’entretien. Durant les bonnes années, vous ne débourserez que 1 000 ou 2 000 $ pour remplacer le parquet et les poignées des armoires de cuisine, mais un jour viendra où on vous annoncera que la toiture ou les fondations doivent être refaites. Assurez-vous aussi de conserver la maison un certain temps. Durant les premières années vous ne payez bien souvent que des intérêts sur le prêt hypothécaire, ce qui revient, comme dans le cas de la location, à jeter votre argent par les fenêtres.
6. On ne peut obliger un locataire à s’assurer
Faux. De façon générale, la loi interdit d’imposer des clauses déraisonnables au locataire. Or, plusieurs jugements rendus à la Régie du logement ont établi qu’exiger dans le bail que le locataire souscrive à une assurance n’est pas déraisonnable. «En effet, il est plus prudent pour un locataire de détenir une telle assurance», précise un jugement rendu en 2006. Par contre, le propriétaire ne peut pas imposer une telle assurance après la signature du bail, comme le souligne Me Catherine Lamarre-Dumas, de l’organisme Éducaloi, qui a retracé pour nous quelques-uns de ces jugements. Dans un cas, le propriétaire, dont le locataire avait été victime d’un dégât d’eau, a constaté que c’est l’assurance du locataire qui aurait réglé le sinistre s’il en avait détenu une. La Régie du logement a plutôt conclu qu’imposer une telle assurance en cours de bail revenait à augmenter le loyer.
7. Montréal est une catastrophe
Poussière, oxyde de carbone, béton: les grandes villes ont le dos large en matière d’environnement. Or, il est nettement plus écolo de résider en ville qu’en banlieue! Tout d’abord, vous n’avez bien souvent pas à utiliser l’auto pour les courses hebdomadaires ou même pour aller travailler. Et les infrastructures et services, du réseau d’égout à la bibliothèque de quartier en passant par la pharmacie, sont souvent déjà en place à quelques jets de pierre. C’est pour cette raison que les immeubles construits en ville obtiennent plus facilement la certification environnementale LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), où chaque amélioration reconnue par le programme vous donne des points. En fait, il est possible de récolter 10 des 45 points nécessaires à la certification LEED sans même avoir commencé la construction, simplement en optimisant son emplacement.
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