Comme chaque fois que j’ouvre un nouveau document Word pour écrire un texte, un titre s’affiche par défaut : « Document 1 ». Alors que je m’apprête à écrire ces quelques lignes pour lui rendre hommage, je ne peux m’empêcher de penser, un pincement au cœur, que c’était le titre d’un des romans de François Blais.
Comme plusieurs, j’ai appris la triste nouvelle de son décès dimanche dans une publication Facebook de sa maison d’édition, L’instant même. François Blais était surtout connu comme auteur de romans tels que Iphigénie en Haute-Ville et La classe de madame Valérie. Mais pour l’équipe et les lecteurs de Protégez-Vous, il était avant tout un excellent chroniqueur qui occupait la dernière page du magazine, un mois sur deux.
J’avais le privilège d’être le premier à le lire et à me régaler de ses textes. Son humour teinté de cynisme et son autodérision le rendaient attachant. Je ne compte plus le nombre de fois où des collègues m’ont écrit pour me dire combien ils avaient aimé sa dernière chronique. Nous étions de vrais fans.
Comme Pierre Foglia à l’époque, François Blais savait taquiner et faire réagir ses lecteurs. Sa chronique sur les livres et les liseuses électroniques, dans laquelle il qualifiait les amateurs de livres en papier de « pédants » et de « romantiques », nous avait d’ailleurs valu son lot de courriels de lecteurs mécontents.
L’attachement des gens aux objets comme les livres faisait d’ailleurs partie de ses thèmes favoris, tout comme les écarts entre les riches et les pauvres. Concierge dans un centre commercial de Trois-Rivières, François Blais travaillait dans un environnement qui enrichissait ses observations et son point de vue.
Son départ laissera un grand vide dans nos pages, mais aussi dans nos cœurs. Nos condoléances à sa famille et à ses proches.