Là où le bât blesse, c’est lorsque l’anxiété nous amène à poser des gestes irréfléchis et à prendre des décisions qui s’avéreront néfastes pour nos finances. À preuve, les mouvements de panique lorsque les marchés boursiers sont en baisse et que les investisseurs retirent leurs placements, croyant éviter le pire. Or, s’ils avaient attendu que le vent tourne, ils auraient sans doute bénéficié du rebond boursier au lieu d’essuyer des pertes.
Le décaissement précipité des REER pour combler un manque à gagner est un autre exemple de décision à éviter autant que possible. À fuir également : les recettes soi-disant miraculeuses proposées par les finfluenceurs sur le web et les conseils pas toujours avisés du beau-frère… On pense faire un coup d’argent et, au bout du compte, on risque fort d’y laisser ses économies.
Alors, comment contrer efficacement l’anxiété et éviter de perdre des plumes ? Léa Saadé affirme qu’il faut avant tout trouver des mécanismes pour se rassurer. « On commence par s’informer afin d’améliorer sa littératie financière. C’est essentiel pour mieux comprendre et y voir plus clair », dit-elle. Le site d’ÉducÉpargne est un excellent point de départ, mais de nombreuses autres ressources fiables sont disponibles en ligne.
Étape suivante : le budget (oui encore lui !). Plusieurs grilles sont accessibles sur le web, et certains modèles sont interactifs. On n’y échappe pas, c’est un incontournable, car même si, habituellement, on sait quels sont nos revenus et le montant de nos dépenses fixes, on n’a qu’une idée assez vague des dépenses variables (épicerie, loisirs, vêtements, sorties, activités sportives, etc.). « Ce sont celles qui sont les plus faciles à réduire. Ce faisant, on amorce la constitution d’un fonds d’urgence, une autre excellente façon de réduire l’anxiété financière », conseille Léa Saadé. Idéalement, ce fonds devrait contenir l’équivalent de trois à six mois de dépenses courantes. Pour faciliter sa mise en place, on privilégie l’épargne systématique avec des virements automatiques vers un compte distinct de notre compte bancaire courant, à chaque paye par exemple. Même un montant de quelques dizaines de dollars finira par faire des petits.
Pour s’assurer que notre budget tient la route, on le met à jour au moins une fois par trimestre et chaque fois qu’un changement important survient dans notre vie (nouvel emploi, arrivée d’un enfant, chômage, etc.)
« Pour tirer notre épingle du jeu et faciliter la réalisation de nos projets, on devrait également utiliser les outils d’épargne spécifiques qui sont mis à notre disposition, le CELIAPP pour l’achat d’une maison par exemple », mentionne Léa Saadé. Pour devenir propriétaire, cotiser à ses REER pour ensuite utiliser le Régime d’accession à la propriété (RAP) est une autre option. Le REER est d’ailleurs un excellent régime pour constituer son pécule de retraite.
Enfin, de façon générale, l’experte recommande de ne pas hésiter à demander conseil à des professionnels. « Cela contribue à réduire le stress financier tout en nous aidant à atteindre nos objectifs et à prendre de meilleures décisions financières », conclut-elle. Prenons les choses en main et chassons l’anxiété !