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Comment traiter l'alopécie (perte de cheveux chez les femmes)

Par Catherine Crépeau
Comment traiter l'alopécie (perte de cheveux chez les femmes) sweet_tomato/Shutterstock.com

Greffe de cheveux, intervention au laser, Nutricap, Rogaine, Propecia, lotions capillaires, injections de plasma... Voyez quels sont les avantages et les inconvénients de ces différents traitements contre la perte de cheveux, ou alopécie, des femmes.

Rien de plus normal que de trouver des cheveux sur votre brosse et dans votre douche, puisque vous en perdez de 50 à 100 par jour. Ils sont alors remplacés par de nouvelles racines, ce qui assure le renouvellement de votre chevelure. Mais parfois, le système se dérègle et entraîne une chute des cheveux plus abondante, de façon temporaire ou permanente. Si cela vous arrive, consultez un médecin, qui pourra déterminer l’origine de votre alopécie et vous orienter vers un traitement adéquat.

Les causes de la perte de cheveux chez la femme 

La perte de cheveux peut être le symptôme de problèmes de santé tels que des déséquilibres hormonaux, ou des maladies auto-immunes apparentées au lupus ou à un dysfonctionnement du système immunitaire ou de la glande thyroïde. D’où l’importance de consulter un médecin.

L’alopécie peut aussi survenir à la suite d’un accouchement, d’un choc émotionnel, d’une intervention chirurgicale, de traitements de chimiothérapie ou être provoquée par le stress. Les carences en fer, en zinc et en silicium et les troubles de l’alimentation sont également associés à la chute des cheveux, de même que la prise de certains médicaments, comme ceux contre l’épilepsie, l’hypertension ou le cholestérol.

« Dans tous ces cas, on parle de chutes passagères, soit d’une alopécie de type effluvium télogène [due à un stress physique ou psychologique], explique le Dr Alain Sabourin, de la clinique médico-esthétique du même nom, qui pratique des greffes de cheveux depuis une trentaine d’années. Généralement, les cheveux repoussent lorsque la situation revient à la normale ou que la patiente cesse de prendre le médicament en cause. »

L’alopécie androgénétique ou génétique

La forme la plus fréquente de perte de cheveux est l’alopécie androgénétique. Cette affection héréditaire et irréversible touche environ 25 % des femmes dans la soixantaine, et plus de 70 % des hommes et 57 % des femmes de plus de 80 ans, selon le Manuel Merck, une référence mondiale en matière d’information médicale.

L’alopécie androgénétique est causée par l’enzyme 5-alpha-réductase, qui stimule la production de la dihydrotestostérone (DHT), une hormone dérivée de la testostérone qui est essentielle au développement du fœtus mâle et des caractéristiques sexuelles à la puberté. Chez les hommes, la DHT accélère et raccourcit le cycle de pousse du cheveu, qui se miniaturise, s’amincit et tombe plus rapidement. Le rôle de la testostérone et le mécanisme ne sont pas aussi bien compris chez les femmes, mais l’effet sur la chevelure demeure le même. On sait également qu’elles perdent en général leurs cheveux plus tard dans la vie, souvent après la ménopause, et selon un schéma moins prévisible.

Contrairement aux hommes, qui se retrouvent la plupart du temps avec le dessus du crâne complètement dégarni et une bande de cheveux, la majorité des femmes présentent plutôt une chevelure qui devient clairsemée sur l’ensemble de la tête.

Quels sont les traitements contre l’alopécie offerts aux femmes ? 

Le traitement de l’alopécie est étroitement lié à la cause de la perte de cheveux, d’où l’importance d’identifier celle-ci. Mais sachez que si votre chute capillaire est d’origine héréditaire, les cheveux tombés ne repousseront pas. Les traitements visent à accroître la densité des cheveux existants et à en retarder ou à en camoufler la chute. « Les cheveux vont devenir plus gros, plus forts et vont couvrir davantage, mais il n’y aura pas de nouveaux cheveux », prévient le Dr Sabourin. Seule la greffe en ajoutera dans les espaces dégarnis. Et encore, parce que les cheveux auront été prélevés sur votre propre tête !

Les shampoings et les lotions capillaires 

Les shampoings, lotions capillaires et sérums censés nourrir, revitaliser ou fortifier les cheveux que vous trouverez chez le coiffeur, dans des cliniques spécialisées, en pharmacie et en ligne « ne valent pas grand-chose pour empêcher la perte de cheveux, affirme la Dre Noémie Vézina, directrice médicale et cofondatrice de la clinique de greffe de cheveux Follicl MD, à Montréal. Ils peuvent rendre vos cheveux plus brillants ou soyeux, créer un environnement sain qui facilite la pousse du cheveu et, grâce aux fibres végétales qu’ils contiennent, donner du volume à vos cheveux. Mais aucune étude sérieuse n’a démontré que ces produits peuvent favoriser la pousse des cheveux ou empêcher leur chute. »

Coût : De 25 à 400 $.

Les vitamines et les suppléments

Vous trouverez des suppléments, comme Nutricap, Alpharegul et Anacaps, contenant des vitamines du groupe B, qui stimulent la fabrication de kératine, la protéine formant les cheveux, ainsi que de zinc. Ces produits se targuent de contribuer à la croissance des cheveux ou de freiner la perte de densité capillaire.

« Les suppléments et les vitamines peuvent aider si la perte de cheveux découle d’une carence nutritionnelle ou pour les femmes âgées qui mangent moins et ne puisent pas toutes les vitamines dont elles ont besoin dans leur alimentation. Mais aucune étude n’a prouvé leur efficacité », souligne la Dre Vézina.

Plusieurs sont approuvés par Santé Canada et portent un numéro de produit de santé naturel (PSN), ce qui certifie qu’ils sont sûrs lorsqu’ils sont utilisés conformément au mode d’emploi, mais cela ne garantit pas toujours leur effet.

« Il n’y a pas d’études de qualité qui montrent l’efficacité des PSN pour la perte de cheveux. Comme le profil d’effets secondaires est faible, je dis à ceux qui veulent l’essayer : “pourquoi pas ?”. Mais il ne faut s’attendre à rien », ajoute Aleck Brodeur, pharmacien propriétaire à Montréal.

Coût : De 10 $ à environ 100 $ par mois.

Les médicaments contre la perte de cheveux

Les médicaments prescrits contre la perte de cheveux sont rarement remboursés par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) ou les assurances collectives. Dans plusieurs cas, ils sont couverts par le régime public au dosage correspondant à leur usage autorisé par Santé Canada pour un problème de santé, par exemple l’hyperplasie bénigne de la prostate pour le finastéride, mais pas à celui, souvent moindre, utilisé pour traiter l’alopécie.

Le minoxidil (Rogaine)

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Le minoxidil, commercialisé sous le nom Rogaine, est le seul médicament en vente libre qui a démontré une certaine efficacité pour favoriser la pousse de cheveux. Le fabricant prétend que son produit peut revitaliser les follicules pileux, stimuler la repousse et réactiver le cycle de croissance. Dans les faits, les nouveaux cheveux sont fins, fragiles et ternes, selon le Dr Sabourin. « Le produit va cependant stabiliser la perte de cheveux, et pour les femmes, c’est intéressant parce qu’elles ont peu d’options. On va le suggérer en combinaison avec un autre traitement, comme la biostimulation. »

Le produit se présente sous la forme d’une mousse à appliquer sur le cuir chevelu une ou deux fois par jour. Les résultats s’observent au bout de quatre à six mois et s’estompent dès qu’on cesse le traitement. Le minoxidil peut occasionner certains effets secondaires, comme des maux de tête ou une irritation du cuir chevelu.

Une version orale plus facile à prendre est désormais offerte. Le Loniten, un hypertenseur vendu sur ordonnance, comporte cependant son lot d’effets secondaires. « Il est souvent mal toléré et peut entraîner des chutes de pression, en plus de favoriser la pousse des poils, pas uniquement des cheveux. Les femmes n’ont pas le goût de se retrouver avec une moustache et des poils au menton », souligne Aleck Brodeur.

Coût : Environ 70 $ par mois, à vie, pour la mousse.

Le finastéride (Propecia) 

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Vendu sur ordonnance, le Propecia est d’une très grande efficacité pour ralentir la chute des cheveux. Son ingrédient actif, le finastéride, bloque la transformation de la testostérone en DHT, la molécule qui se lie aux follicules pileux et qui entraîne leur amincissement.

Il est cependant peu recommandé chez les femmes, puisqu’il peut causer des malformations fœtales. Certains médecins acceptent toutefois de le prescrire à leurs patientes ménopausées, bien qu’il ne soit pas approuvé pour cet usage par Santé Canada.

« Ça fonctionne assez bien pour les femmes atteintes d’alopécie androgénétique, explique le Dr Sabourin. Et comme elles ne subissent pas les effets secondaires propres aux hommes – chez qui le médicament interfère avec la testostérone [ce qui peut entraîner des problèmes érectiles et une diminution de la libido, par exemple] –, on peut leur prescrire des doses plus fortes qu’à ces derniers. Par contre, si la patiente cesse le traitement, la calvitie reprend. »

L’emploi du finastéride est aussi très controversé en raison des importants effets secondaires persistants de cette substance, comme l’impuissance sexuelle, les pensées suicidaires, des troubles musculosquelettiques ou digestifs, ou l’anhédonie, un trouble psychologique qui empêche de ressentir de la joie ou du plaisir, même après l’arrêt du traitement. Depuis 2018, la prestigieuse revue Prescrire classe le finastéride dans sa liste de médicaments plus dangereux qu’utiles et recommande qu’il ne soit pas employé contre la calvitie.

Coût : De 55 à 70 $ par mois, selon que vous achetez le générique ou l’original.

La spironolactone (Aldactone) 

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Un traitement à base de spironolactone, comme l’Aldactone, utilisée pour traiter l’hypertension artérielle et l’insuffisance cardiaque, peut être prescrit en raison de l’effet antiandrogène de cette substance (c’est-à-dire qu’elle bloque les hormones à l’origine de la perte des cheveux). Celle-ci est toutefois contre-indiquée chez la femme enceinte à cause de ses effets féminisants sur le fœtus mâle et des anomalies congénitales qu’elle peut provoquer. « La spironolactone peut être prescrite chez les femmes qui ne sont pas ménopausées, mais il est conseillé de cesser la médication avant de tomber enceinte et durant la grossesse », précise la Dre Vézina.

Aleck Brodeur hésite pour sa part à conseiller la spironolactone pour traiter la perte de cheveux en raison des nombreux effets secondaires de celle-ci, notamment sur le taux de potassium dans le sang.

Coût : De 10 à 15 $ par mois.

Les traitements chirurgicaux et non chirurgicaux contre la perte de cheveux

Comme ils relèvent de la médecine esthétique, ces traitements ne sont pas remboursés par la RAMQ, et ce, même s’ils sont administrés à la suite d’une chimiothérapie.

L’intervention au laser 

La biostimulation, ou traitement au laser de faible puissance (low level laser therapy, ou LLLT), favorise la circulation sanguine à la base des follicules pileux, ce qui entraîne une meilleure oxygénation. « Cela permet de stimuler la pousse, explique le Dr Sabourin. Les cheveux existants seront plus gros et plus forts, mais il n’en poussera pas de nouveaux. Combiné au Rogaine, il peut donner des résultats supérieurs à ceux obtenus en utilisant ces deux options séparément. » 

Le traitement s’étale sur 12 mois, à raison de deux visites par semaine au cours des deux premiers mois, d’une par semaine les sept mois suivants et, finalement, d’une tous les 15 jours les trois derniers mois. Il faut ensuite prévoir quelques visites par année pour en maintenir les effets.

Vous trouverez des casquettes et des casques dotés d’un éclairage à DEL pour effectuer des séances à domicile avec une efficacité similaire à celle obtenue en clinique, selon la concentration de lumière utilisée. Il est conseillé de faire de la biostimulation de 20 à 25 minutes deux à quatre fois par semaine.

Coût : Environ 2 000 $ pour les 12 premiers mois, puis 50 $ par visite. De 600 à 2 500 $ pour les casquettes et les casques.

Le micro-aiguillage, la mésothérapie, etc. 

Chaque clinique semble avoir son terme pour désigner le micro-aiguillage, qui consiste à injecter un sérum « spécialement élaboré » pour accroître la densité de votre chevelure. L’idée est de provoquer des microtraumatismes pour stimuler la circulation sanguine. « Il n’y a pas d’études permettant d’établir un profil de candidat et un protocole d’utilisation, la fréquence de traitement, le risque à long terme… Je ne le recommande pas », tranche la Dre Vézina.

Coût : Variable selon les techniques et les cliniques.

Les injections de plasma riche en plaquettes (PRP) 

Ce traitement consiste à vous prélever une petite quantité de sang pour en extraire, à l’aide d’une centrifugeuse, les plaquettes et le plasma, riches en facteurs de croissance qui favorisent la production de collagène et d’élastine. L’extrait obtenu est ensuite réinjecté dans votre cuir chevelu pour stimuler la pousse des cheveux et les fortifier.

« Des études montrent une amélioration de la qualité des cheveux existants chez certains patients, mais on ne peut rien garantir », indique le Dr Sabourin, qui ajoute que l’injection doit être bien exécutée, à une profondeur et à un endroit précis. « Les résultats dépendent des facteurs de croissance du patient, d’où l’importance de choisir le bon candidat. Par exemple, une personne jeune qui ne fume pas et ne prend pas de médicaments a possiblement de bons facteurs de croissance », illustre la Dre Vézina.

Le PRP est contre-indiqué chez les personnes souffrant d’anémie grave ou qui ont des problèmes de coagulation.

Coût : Environ 550 à 800 $ par traitement. Il est recommandé de commencer par quatre séances espacées d’un mois, puis d’en planifier une ou deux par année, à vie, pour maintenir les effets des injections.

La thérapie par exosome

Cette méthode utilise des exosomes, des vésicules extracellulaires qui contiennent des facteurs de croissance, des protéines et de l’ARN, pour stimuler la régénération des cellules du cuir chevelu et la pousse des cheveux. Les exosomes sont appliqués sur le cuir chevelu après une séance de micro-aiguillage ou un traitement au laser, ou injectés directement sous la peau. Après quelques mois, les cheveux seraient plus forts et plus épais.

Mais attention : les injections d’exosomes ne sont pas approuvées au Canada. Le Dr Sabourin y voit cependant un traitement d’avenir. « Je suis prudent, mais je crois qu’il y aura des développements intéressants avec la médecine régénérative. Des produits de meilleure qualité sont à venir. »

Coût : De 350 à 1 250 $ par traitement. Deux à quatre séances, espacées de quatre à six semaines, peuvent être recommandées.

La greffe de cheveux 

Pratiquée sous anesthésie locale, l’intervention consiste à prélever des cheveux là où ils sont nombreux, généralement à l’arrière du crâne, pour les transplanter dans les zones dégarnies. C’est le seul traitement permanent contre la calvitie. Malheureusement, peu de femmes sont de bonnes candidates à la greffe. « La plupart ont la chevelure clairsemée sur l’ensemble du crâne. Elles n’ont donc pas suffisamment de cheveux dans la zone donneuse, à l’arrière de la tête, pour faire des prélèvements », explique le Dr Sabourin. « Et le taux de survie des cheveux greffés est moindre chez les femmes, sans qu’on sache exactement pourquoi », ajoute la Dre Vézina.

Coût : De 5 000 à 15 000 $, selon l’état de la calvitie. Le traitement peut s’effectuer en une ou plusieurs séances.

Les options qui masquent la perte de cheveux 

Le volumateur capillaire, ou prothèse partielle 

Certains salons de coiffure et cliniques capillaires proposent un « volumateur », soit une prothèse partielle qui couvre les zones dégarnies, de la frange à la tête entière, pour donner du volume à votre coiffure. Il se fixe sur les cheveux naturels à l’aide d’un adhésif ou de pinces.

Le volumateur est fait sur mesure à l’aide de cheveux naturels ou synthétiques. Sa texture et sa couleur sont sélectionnées par une coiffeuse styliste pour s’harmoniser avec vos cheveux. Il convient aux femmes dont la chevelure est clairsemée ou à celles qui veulent créer un effet de volume. Les prothèses en cheveux naturels peuvent être colorées, frisées et coiffées, comme vous le feriez en temps normal, mais pas celles en cheveux synthétiques. Il est recommandé de retirer le volumateur durant la nuit pour éviter qu’il ne s’abîme au contact de l’oreiller.

Le résultat imite bien la chevelure naturelle et peut répondre aux besoins de certaines femmes, selon le Dr Sabourin. Il y a cependant un risque d’endommager les cheveux existants si la prothèse est portée sur une longue période ou si elle est fixée de façon serrée.

Selon Aleck Brodeur, les chapeaux peuvent avoir le même effet. En frottant sur les cheveux amincis, ils peuvent les fragiliser et précipiter leur chute.

Coût : De 250 à 600 $ pour les produits en fibres synthétiques et de 700 à 4 000 $ pour ceux en cheveux naturels, selon la zone couverte. Le volumateur a une durée de vie de deux à quatre ans.

Les poudres densifiantes 

Ces produits proposés dans certains salons de coiffure, cliniques capillaires et sur Internet peuvent donner une illusion de volume. Les poudres densifiantes, qui se composent de fibres de kératine, s’appliquent à la racine des cheveux avant le séchage et le coiffage. Elles se lient à vos cheveux et les gonflent, créant un effet de volume qui camoufle le fond de la tête. Plusieurs teintes sont offertes pour s’harmoniser avec votre chevelure. Vous pouvez renforcer la cohésion cheveu-poudre au moyen d’un fixatif à base de kératine conçu à cet effet. Il s’agit d’une solution « de maquillage » efficace et économique.

Coût : De 20 à 60 $ pour environ deux mois d’utilisation, selon la quantité employée. Le prix du fixatif est de 15 à 25 $.

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