Comment choisir une lampe de luminothérapie

Vous avez décidé d’entreprendre des séances de luminothérapie pour contrer la dépression saisonnière ou améliorer votre humeur et régler votre cycle de sommeil ? Bien. Mais vous constaterez qu’il peut s’avérer difficile de s’y retrouver devant le vaste choix d’appareils. Pharmacies, supermarchés Walmart, grands magasins Canadian Tire, entrepôts Costco, boutiques spécialisées Médicus, détaillant en ligne Amazon : les lampes de luminothérapie sont offertes en vente libre chez plusieurs marchands, qui proposent de nombreux modèles.

Les lampes de luminothérapie n’arborent pas de marquage permettant d’évaluer leur sécurité d’utilisation. « Il n’y a aucun appareil de luminothérapie qui soit breveté ou qui affiche un sceau de Santé Canada », regrette la psychologue clinicienne spécialisée en luminothérapie Marie-Pier Lavoie. Pour être vendues au Canada, ces lampes doivent cependant répondre aux normes associées aux instruments médicaux.

Une vérification à faire : assurez-vous qu’elles n’émettent pas de rayons ultraviolets (UV), car ceux-ci sont dommageables pour les yeux. Tous les appareils de notre sélection garantissent l’absence d’émission d’UV ou la présence d’un filtre capable de bloquer ceux-ci.

Qui peut suivre un traitement de luminothérapie ?

Avant de commencer votre magasinage, assurez-vous que vous êtes un bon candidat pour ce type de thérapie et, surtout, qu’il n’y a pas de contrindications liées à votre état de santé. Par exemple, elle est déconseillée aux gens souffrant de maladie des yeux, de diabète ou de bipolarité. Parlez-en avec un professionnel de la santé, qui pourra vous prodiguer des conseils appropriés et vous dire si vous pouvez suivre un traitement de luminothérapie. Pour en savoir plus, consultez notre article La luminothérapie, est-ce pour vous?

Quelle couleur de lumière choisir ?

Même si certains manufacturiers n’ont pas encore complètement abandonné les ampoules fluorescentes, près de 80 % des lampes de notre sélection sont munies de lumières à diodes électroluminescentes (DEL). Elles émettent majoritairement dans le spectre du bleu, tandis que les lampes incandescentes produisent une lumière plus orangée.

Les lampes à DEL présentent de nombreux avantages, entre autres un risque de brulure plus faible, une meilleure résistance aux chocs et une moindre consommation énergétique. De plus, leur durée de vie est quasiment illimitée : le fabricant de la lampe SADelite II, de Northern Light Technologies, parle de 30 000 heures. Enfin, il est possible de moduler leur fréquence et, donc, leur couleur.

En ce qui concerne le choix de la couleur, tout dépend du bénéfice recherché. « Pour contrer le blues de l’hiver, je suggèrerais d’utiliser une lampe dotée d’un large spectre, explique Véronique Daneault, docteure en psychologie et associée de recherche au Centre d’études avancées en médecine du sommeil (CÉAMS). Mais pour traiter une dépression saisonnière, ce sont les lumières blanches enrichies en bleu, ce qu’on appelle les lumières froides, qui vont être les plus efficaces. »

La lumière blanche : la plus répandue

La majorité des appareils vendus en magasin émet une lumière blanche qui vise à reproduire celle de l’extérieur. On la dit à large spectre, car elle est en réalité composée de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel – comme la lumière du soleil.

Leur intensité lumineuse est généralement de 10 000 lux, ce qui correspond à la norme clinique recommandée. Ces lampes à lumière blanche ont fait leurs preuves et sont reconnues comme étant efficaces, notamment par le National Institute of Mental Health des États-Unis. Pour ressentir les effets escomptés, vous devez faire baigner votre visage dans la lumière, sans la fixer directement, pendant environ 30 minutes tous les jours. Vérifiez dans le manuel d’utilisation du fabricant la distance à respecter pour obtenir 10 000 lux, car elle varie selon les modèles. Il faut par exemple vous tenir à environ 50 cm de la SADelite II, de Northern Light Technologies, mais à une distance de 30 cm de la TRAVelite II, du même fabricant.

La lumière bleue : la plus efficace

Les chercheurs ont découvert que seul le spectre lumineux autour du bleu affecte la production de mélatonine, l’hormone du sommeil impliquée dans les dérèglements de l’horloge biologique. Par conséquent, les lampes de luminothérapie émettant une lumière bleutée seraient plus efficaces que celles produisant une lumière blanche à large spectre. Faute de recul, il reste toutefois des interrogations sur les effets à long terme de l’exposition à la lumière bleue.

Le quart des lampes de notre sélection vous offrent la possibilité de régler la teinte de la lumière à laquelle vous vous exposez. Par exemple, la Verilux HappyLight Duo propose trois températures de couleur : naturelle, froide ou chaude. Elles s’expriment en kelvins (K) : plus le nombre de kelvins est élevé, plus la lumière est bleue, ou froide. Au contraire, plus il est faible, plus la lumière est jaune, ou chaude. Un blanc neutre correspond à 4 000 K, une lumière enrichie en bleu à 6 000 K et la lumière jaunâtre d’une ampoule incandescente classique à 2 700 K.

La lumière enrichie en bleu a notamment l’avantage de donner les mêmes résultats que celle à large spectre, mais elle possède une intensité lumineuse plus faible, ce qui préserve l’utilisateur de la fatigue oculaire et des maux de tête. Ainsi, la lampe PureGuardian Spa Energy Light fonctionne à une intensité lumineuse de 10 000 lux avec la lumière blanche, et de seulement 4 500 lux avec la lumière bleue. De plus, la lumière bleue permet de concevoir des produits plus compacts et plus légers, comme le Luminette, un dispositif ambulatoire procurant les bénéfices de la luminothérapie aux personnes qui jugent l’immobilité trop contraignante.

Et la lumière verte ?

Nous avons aussi trouvé un dispositif – la visière Feel Bright, de Northern Light Technologies – qui propose une lumière verte émettant jusqu’à 12 000 lux. Les experts consultés en savent peu sur ce type de dispositif. Dans notre précédent dossier, datant de 2019, ils indiquaient déjà manquer d’études concrètes sur l’innocuité de la lumière verte et avoir des réserves sur un produit offrant une intensité lumineuse si élevée. Ce constat demeure d’autant plus vrai que d’autres lumières sont sécuritaires et efficaces.

Choisir une lampe de luminothérapie sur table ou sur pied ?

Avant d’arrêter votre choix sur un appareil, réfléchissez à quel moment et, surtout, pendant quelles tâches vous l’utiliserez. Les séances de luminothérapie peuvent varier d’une dizaine de minutes à près de deux heures, selon l’intensité et la couleur de la lumière choisie, et en fonction de la distance entre vous et la lampe.

La plupart des modèles que nous avons trouvés s’installent sur une table ou sur un bureau, ce qui est pratique si vous souhaitez lire ou manger pendant vos séances. Vérifiez toutefois si vous disposez d’un espace suffisant, car certaines lampes sont volumineuses : la Day-Light Classic Plus, de Carex, par exemple, fait 40 cm de largeur et près de 80 cm de hauteur.

Si vous disposez de peu d’espace, ou que vous désirez transporter votre dispositif au bureau ou au chalet le weekend, optez pour une lampe de petit format, comme la HappyLight Compact, de Verilux, qui fait moins de 20 cm de largeur et de hauteur. Néanmoins, sachez qu’étant donné les petites dimensions de cet appareil, vous devrez vous tenir à 10 cm de ce dernier pour obtenir 10 000 lux, ce qui peut devenir contraignant.

Ces dernières années, certains fabricants ont lancé des appareils semblables à des tablettes, encore plus légers et faciles à transporter. Leur support est souvent amovible, et une pochette de transport est parfois comprise, comme dans le cas de la Lampe à lumière du jour (TL30), de Beurer.

Verilux a aussi lancé une lampe sur table munie d’une batterie rechargeable. Ainsi, vous pouvez retirer la HappyLight Halo (VT53WW4) de sa base magnétique amovible et l’apporter dans les différentes pièces de la maison afin de poursuivre votre traitement. Le fabricant indique que l’autonomie de la batterie est de deux heures.

Conseil : si vous comptez transporter souvent votre appareil, jetez aussi un œil à son poids. Plus de la moitié des modèles de notre sélection pèsent 1 kg ou moins, mais certains font près de 4 ou 5 kg.

Si vous devez effectuer des séances de travail ou de visionnement à l’ordinateur, un modèle qui peut se brancher au port USB d’un appareil (par exemple, USB-C, USB standard ou micro USB) pourrait vous intéresser. Cinq modèles de notre sélection offrent cette possibilité. Toutefois, la lampe portative BSTL805, de Brookstone, ne peut être alimentée que de cette façon.

Sachez que certains modèles sur table peuvent aussi s’accrocher au mur, ce qui vous offre plus d’options d’installation que pour les modèles classiques.

Par ailleurs, nous n’avons répertorié que deux appareils sur pied, soit la lampe Flamingo II, de Northern Light Technologies, et la HappyLight Duo (VT39WW1), de Verilux. Ce format pourrait se révéler utile si vous faites du tapis roulant ou du vélo stationnaire pendant votre séance, ou encore si vous lisez dans un fauteuil. À noter que la lampe Flamingo II, vendue à 275 $, est le modèle le plus cher que nous avons recensé.

Des appareils de luminothérapie portables (lunettes et visière)

Vous aimeriez avoir la liberté de vous déplacer pendant vos séances de luminothérapie ? Deux produits de notre sélection vous permettent de le faire. Les lunettes Luminette 3 (250 $), qui utilisent de la lumière blanche enrichie en bleu, peuvent être portées lors d’une activité physique calme, comme la marche et le vélo d’appartement, selon le site du fabricant. La visière Feel Bright, de Northern Light Technologies (240 $), émet de la lumière verte et permettrait quant à elle de « se déplacer librement ». Bien que le concept de mobilité soit alléchant, ces deux articles figurent parmi les plus chers que nous avons recensés, et les experts en savent peu à l’heure actuelle sur leur efficacité et leur innocuité.

D’autres appareils arrivent sur le marché : Luminette a mis au point le Drive, qui se fixe sur votre pare-soleil et vous permet de faire votre séance de luminothérapie en conduisant. D’après le fabricant, ce dispositif n’interfèrerait pas avec la conduite : grâce à lumière bleue de faible intensité placée juste au-dessus des paupières, votre vision ne serait presque pas altérée. Une exposition quotidienne de 20 minutes suffirait pour obtenir un traitement efficace, ce qui se traduirait, entre autres, par une plus grande vigilance au volant, soit un effet similaire à celui d’une tasse de café.

Interrogée sur l’innocuité d’un tel dispositif, la SAAQ mentionne qu’il n’est pas spécifiquement interdit par la législation. Pour éviter tout risque de distraction, elle recommande toutefois de faire votre séance de luminothérapie avant de prendre la route. Si vous décidiez malgré tout d’utiliser un appareil de luminothérapie au volant, celui-ci devrait « être spécifiquement conçu pour la conduite, être solidement fixé au véhicule et ne pas poser de risque d’éblouissement ou d’obstruction du champ visuel », précise la porte-parole de la société. Toutes les lumières de l’habitacle, hormis celles du tableau de bord, devant être éteintes la nuit, le Drive nous parait à tout le moins incompatible avec la conduite nocturne, contrairement à ce qu’indique le fabricant.

Quelles options sont utiles ?

Optez pour un modèle réglable

Vous pouvez régler l’angle d’éclairage et la hauteur de certaines lampes. Ces options peuvent s’avérer utiles pour obtenir une diffusion optimale de la lumière si vous n’adoptez pas toujours la même position pendant vos séances ou si vous partagez votre dispositif avec d’autres personnes.

Plusieurs lampes proposent deux, trois ou même quatre intensités lumineuses distinctes. Si vous en êtes à vos premières armes en matière de luminothérapie et que vous ressentez de la fatigue visuelle ou de l’agitation à 10 000 lux, vous pouvez ainsi réduire l’intensité et allonger le temps de traitement, par exemple à 5 000 lux pour une heure ou même à 2 500 lux pour deux heures.

De plus, l’appareil peut vous servir de lampe d’appoint et participer à votre bonne hygiène lumineuse après votre séance. « Une fois les 30 minutes de traitement écoulées, vous pouvez continuer à l’utiliser, si vous en ressentez le besoin pour être plus performant, à condition de réduire son intensité », souligne le D^r Marc Hébert, professeur au département d’ophtalmologie de l’Université Laval.

Un conseil : n’hésitez pas à manipuler différents modèles en magasin pour vous assurer de choisir celui qui correspond le mieux à votre mode de vie. Tenez aussi compte de la garantie de remboursement en cas d’insatisfaction. Par exemple, lorsque vous commandez directement sur le site de Northern Lights Technologies, le fabricant vous offre de lui retourner la lampe en cas d’insatisfaction, moyennant des frais de remise en stock de 35 $ et le respect d’un délai de 60 jours. Voilà un bon moyen de récupérer votre argent si le traitement ne fonctionnait pas pour vous.

D’autres options à considérer selon vos besoins

– Un modèle programmable ou offrant des outils pour gérer votre temps d’exposition peut s’avérer utile pour bien suivre votre traitement. Parmi les lampes et les dispositifs de notre sélection, 43 % vous permettent de le faire, la majorité grâce à une minuterie. Elles offrent généralement de trois à six durées d’exposition.

– Port USB intégré : cinq appareils de notre sélection en sont dotés. Vous pourriez donc charger votre téléphone cellulaire pendant vos séances de luminothérapie. Dans la même veine, trois modèles peuvent servir de station de recharge sans fil pour d’autres appareils compatibles avec cette technologie.

– Certaines lampes de la marque TheraLite peuvent aussi être utilisées comme réveille-matin et affichent, en plus, l’heure et la température ambiante.

Pour trouver une lampe de luminothérapie, utilisez notre comparateur de produits.