Est-il vraiment dangereux de se retenir d’éternuer?
QUESTIONS À UN EXPERT – Un journaliste répond, en compagnie d’experts, à vos questions sur la santé, l’alimentation ou le mieux-être.
Vous l’avez surement déjà fait en public pour éviter de déranger vos voisins. S’il vous est arrivé de pincer vos narines et de fermer la bouche pour réprimer un éternuement, ne le faites plus. Ce geste peut s’avérer dangereux... même si les blessures sont plutôt rares.
L’éternuement est un acte défensif inné qui vise à expulser les intrus indésirables, comme le mucus et les allergènes, et à préserver l’intégrité des voies respiratoires. L’être humain éternue généralement une ou deux fois par jour. Et il le fait à très grande vitesse.
Une pression à expulser
L’air projeté lors d’un éternuement peut atteindre 150 km/h et transporter avec lui jusqu’à 40 000 gouttelettes dans l’air. Toutefois, réprimer ce réflexe d’expulsion accroit de 5 à 24 fois la pression qu’il exerce dans vos voies aériennes et vos poumons.
« Lorsqu’on retient un éternuement, l’air n’a plus de porte de sortie, donc la pression augmente très vite dans toutes les voies aériennes, la trachée, les sinus, notamment », explique le Dr François Thuot, médecin au CHU de Québec et directeur du Département d’ophtalmologie et d’otorhinolaryngologie – chirurgie cervicofaciale de l’Université Laval.
De plus, bloquer cette expulsion peut faire rapidement grimper la pression dans les poumons, emprisonnant l’air dans la poitrine. Ce problème, appelé pneumomédiastin, est susceptible d’entrainer une douleur thoracique rétrosternale (derrière de sternum) parfois intense.
Autres risques : l’éternuement étouffé pourrait accroitre la pression d’air dans l’oreille interne, mais aussi provoquer des œdèmes de l’œil, des maux de tête violents et des saignements de nez.
Rupture d’anévrisme et autres effets possibles
Les auteurs d’un article paru dans le British Medical Journal estiment qu’un éternuement étouffé pourrait provoquer la rupture d’un anévrisme au cerveau. Cette conséquence potentiellement mortelle est cependant rare.
En 2018, le cas d’un Britannique a fait la manchette. L’homme de 34 ans a perforé son sinus piriforme, qui se situe au niveau de la portion inférieure du pharynx, après avoir réprimé un éternuement violent. Cette lésion a entrainé un emphysème sous-cutané du cou. Les médecins qui l’ont examiné ont entendu de légers sons de son cou jusqu’à sa cage thoracique indiquant que de petites bulles d’air s’étaient infiltrées dans les tissus et les muscles de sa poitrine.
« Nous avons eu un cas similaire à Québec, mais nous ne l’avons pas rapporté », souligne le Dr François Thuot. Le médecin se veut toutefois rassurant : « Ces types de cas sont quand même extrêmement rares. J’ai l’impression que ceux qui ont eu des complications avaient une faiblesse sous-jacente ou une prédisposition génétique. »
En résumé, veillez à ne jamais réprimer un éternuement, même si le risque de blessure est minime. Il n’y a vraiment pas de mal à laisser sortir un « atchoum » libérateur. Et lorsque vous éternuez, n’oubliez pas de le faire dans le creux de votre coude pour empêcher les virus de se propager.
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