Des trucs pour bien manger, pas cher et sans gaspiller

En 2024, une famille de quatre personnes pourrait d&eacute;penser en moyenne 313 $ par semaine &agrave; l&rsquo;&eacute;picerie, soit 16 297 $ pour l&rsquo;ann&eacute;e, selon le Rapport sur les prix alimentaires au Canada. C&rsquo;est 702 $ de plus qu&rsquo;en 2023.Ces pr&eacute;visions sont fond&eacute;es sur ce qui est consid&eacute;r&eacute; comme un r&eacute;gime alimentaire sain. Et comme vous le savez, les fruits, les l&eacute;gumes, les viandes, le poisson et les noix coutent beaucoup plus cher que les mets pr&eacute;par&eacute;s ou les c&eacute;r&eacute;ales raffin&eacute;es. Il reste tout de m&ecirc;me possible de bien manger &agrave; peu de frais en misant sur l&rsquo;une ou l&rsquo;autre des initiatives d&eacute;crites ci-apr&egrave;s.R&eacute;cup&eacute;rer des invendusLa plupart des &eacute;piceries disposent d&rsquo;un rayon de produits approchant de leur date de p&eacute;remption. Prenez le temps de vous y arr&ecirc;ter : vous pourriez faire de belles &eacute;conomies. Par ailleurs, plusieurs applications mobiles annoncent les aliments invendus sold&eacute;s dans les &eacute;piceries, les p&acirc;tisseries et d&rsquo;autres commerces locaux.Les applications Flashfood, lanc&eacute;e par Maxi, et FoodHero, &agrave; laquelle se sont associ&eacute;es les banni&egrave;res Metro et IGA, proposent des rabais pouvant aller jusqu&rsquo;&agrave; 60 % sur une foule d&rsquo;aliments p&eacute;rissables. Par exemple, nous avons trouv&eacute; gr&acirc;ce &agrave; elles un jambon fum&eacute; &agrave; 14,78 $ plut&ocirc;t qu&rsquo;&agrave; 29,56 $ et des escalopes de poulet &agrave; 4,89 $ au lieu de 8,15 $. Les consommateurs de la r&eacute;gion de Montr&eacute;al peuvent aussi se tourner vers l&rsquo;application europ&eacute;enne Too Good To Go et la montr&eacute;alaise Sauvegarde pour d&eacute;nicher les produits invendus des commerces locaux qui sont offerts &agrave; prix r&eacute;duit &agrave; l&rsquo;unit&eacute; ou sous forme de paniers-surprises.Suzanne Lepage, nutritionniste au centre de nutrition sociale p&eacute;rinatale Alima et elle-m&ecirc;me utilisatrice de ces applications, encourage les gens &agrave; y recourir. &laquo; Ce n&rsquo;est pas parce que la date de p&eacute;remption est d&eacute;pass&eacute;e que le produit n&rsquo;est plus bon ou n&rsquo;est plus salubre. &raquo; Pour ce qui est des aliments secs, comme les c&eacute;r&eacute;ales, les p&acirc;tes, la farine et les biscuits, ils sont toujours comestibles bien au-del&agrave; de leur date de p&eacute;remption (meilleur avant), selon Mme Lepage. Dans leur cas, ce n&rsquo;est pas la salubrit&eacute; qui est en cause, mais plut&ocirc;t le gout ou la texture. Les produits qui contiennent beaucoup d&rsquo;eau, comme les yogourts et les fromages, peuvent &ecirc;tre d&eacute;gust&eacute;s m&ecirc;me deux semaines apr&egrave;s leur date de p&eacute;remption. Par contre, vous devez vous montrer plus vigilant avec les viandes, les poissons et les fruits de mer crus : pass&eacute; la date de p&eacute;remption, ils pourraient s&rsquo;av&eacute;rer insalubres. Mais m&ecirc;me si ces produits approchent de cette date, vous pouvez les acheter, les mettre au cong&eacute;lateur et les consommer plusieurs mois apr&egrave;s. &laquo; La cong&eacute;lation arr&ecirc;te compl&egrave;tement le processus de d&eacute;gradation et le d&eacute;veloppement de bact&eacute;ries &raquo;, souligne la nutritionniste.Les frigos communautairesAppel&eacute;s frigos communautaires, frigos partage ou encore frigos solidaires, les r&eacute;frig&eacute;rateurs collectifs existent depuis peu au Qu&eacute;bec. Ce principe imagin&eacute; en Europe en 2012 est simple : les donateurs d&eacute;posent des aliments frais, congel&eacute;s ou des surplus de nourriture confectionn&eacute;e &agrave; la maison dans un frigo accessible au public &ndash; souvent install&eacute; dans un centre communautaire, dans une &eacute;glise ou devant un commerce &ndash; afin d&rsquo;en faire profiter d&rsquo;autres personnes. Le but est de pr&eacute;venir le gaspillage alimentaire tout en pr&ocirc;nant la g&eacute;n&eacute;rosit&eacute; et la solidarit&eacute; sociale. Afin de garantir la salubrit&eacute; des aliments, les donateurs doivent bien identifier le plat, ajouter la liste des ingr&eacute;dients qu&rsquo;il contient (pour &eacute;viter les r&eacute;actions allergiques) et indiquer sa date de pr&eacute;paration. Le minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture, des P&ecirc;cheries et de l&rsquo;Alimentation du Qu&eacute;bec (MAPAQ) recommande cependant de ne pas laisser dans les frigos collectifs des viandes, des poissons et des fruits de mer crus ni des denr&eacute;es p&eacute;rissables entam&eacute;es.Pour savoir s&rsquo;il existe un frigo communautaire dans votre quartier, consultez le r&eacute;pertoire en ligne de l&rsquo;organisme Sauve ta bouffe.Le d&eacute;ch&eacute;tarisme ou fouiller dans les poubelles Si vous &ecirc;tes motiv&eacute; et que vous n&rsquo;&ecirc;tes pas d&eacute;daigneux, vous pouvez r&eacute;cup&eacute;rer les aliments invendus une fois qu&rsquo;ils ont &eacute;t&eacute; jet&eacute;s dans les conteneurs &agrave; d&eacute;chet des commer&ccedil;ants. Vous seriez surpris des trouvailles que vous pourriez faire en pratiquant le d&eacute;ch&eacute;tarisme. &Agrave; la fermeture des &eacute;piceries et des restaurants, des aliments sur le point d&rsquo;&ecirc;tre p&eacute;rim&eacute;s ou snob&eacute;s par les clients qui ont opt&eacute; pour des produits plus frais se retrouvent dans ces poubelles. Plusieurs sont encore comestibles et de bonne qualit&eacute;.Vous pouvez y trouver de tout : fruits et l&eacute;gumes, charcuteries, fromages, yogourts, pains, desserts, p&acirc;tisseries et mets pr&eacute;par&eacute;s. Toutefois, il faut faire attention en s&eacute;lectionnant la nourriture, pr&eacute;vient la nutritionniste Suzanne Lepage. &laquo; Si l&rsquo;aliment a &eacute;t&eacute; jet&eacute; sans emballage, j&rsquo;&eacute;viterais de le prendre. Par contre, s&rsquo;il est toujours dans son contenant d&rsquo;origine, il est probablement encore bon. &raquo; Selon elle, le d&eacute;ch&eacute;tarisme n&rsquo;est pas pour tout le monde. &laquo; Les gens qui le pratiquent ont vraiment la conviction profonde d&rsquo;aider &agrave; contrer le gaspillage alimentaire. &raquo; &Agrave; lire aussi : De la moisissure sur les aliments: quoi faire? Les cuisines collectivesPlut&ocirc;t que de cuisiner seul chez vous, pourquoi ne pas popoter en groupe ? Le Qu&eacute;bec compte un peu plus de 1 200 cuisines collectives regroupant quelque 7 000 participants. Elles se composent de trois &agrave; six personnes, qui se r&eacute;unissent d&rsquo;une &agrave; quatre fois par mois, par exemple dans des locaux d&rsquo;organismes communautaires.Apr&egrave;s avoir choisi les plats &agrave; r&eacute;aliser, les participants effectuent les achats des aliments en groupe pour tout le monde ou individuellement. Les denr&eacute;es de base comme le sel, le poivre, l&rsquo;huile ou la farine sont souvent disponibles dans le garde-manger de l&rsquo;organisme h&ocirc;te. Sinon, ils sont fournis par les membres du groupe. Ensuite, la facture est divis&eacute;e entre les participants selon les portions emport&eacute;es &agrave; la maison. &laquo; Comme les gens ach&egrave;tent en grande quantit&eacute;, il y a des &eacute;conomies d&rsquo;&eacute;chelle importantes &raquo;, observe Jos&eacute;e di Tomasso, charg&eacute;e de projet aux communications du Regroupement des cuisines collectives du Qu&eacute;bec (RCCQ).De plus, ces groupes ont souvent le souci d&rsquo;acheter des aliments en tenant compte des promotions et de remplacer des produits assez couteux par d&rsquo;autres &agrave; meilleur prix, ce qui diminue la facture d&rsquo;&eacute;picerie.Plusieurs groupes de parents se r&eacute;unissent pour pr&eacute;parer la totalit&eacute; des repas de la semaine, rapporte Jos&eacute;e di Tomasso. C&rsquo;est une formule gagnante : chaque participant mitonne un plat pour tous, et &agrave; la fin de la s&eacute;ance de cuisine, il emporte &agrave; la maison sa part des mets confectionn&eacute;s par l&rsquo;ensemble du groupe. Des portions qui lui auront cout&eacute; de 2 $ &agrave; 4 $ l&rsquo;unit&eacute;, parfois moins, et qui lui procureront la paix de l&rsquo;esprit : pas besoin de se demander chaque soir quoi faire pour souper !En plus de permettre de concocter des plats &agrave; petits prix, les cuisines collectives constituent une occasion de briser l&rsquo;isolement et de parfaire ses connaissances gastronomiques. &laquo; C&rsquo;est une plateforme d&rsquo;apprentissage immense, car chacun partage ses trucs et ses recettes. Tout le monde arrive avec son savoir culinaire &raquo;, explique Mme di Tomasso. Le RCCQ offre des cours en d&eacute;marrage et en animation de cuisine collective. Et, bien que ce type d&rsquo;activit&eacute; ne rel&egrave;ve pas de sa comp&eacute;tence, le MAPAQ propose, &agrave; la demande des groupes int&eacute;ress&eacute;s, des s&eacute;ances de formation en mati&egrave;re d&rsquo;hygi&egrave;ne et de salubrit&eacute; alimentaires.S&rsquo;approvisionner dans les coop&eacute;rativesVotre panier d&rsquo;&eacute;picerie ne coutera peut-&ecirc;tre pas moins cher si vous adh&eacute;rez &agrave; une coop&eacute;rative, mais il pourrait vous permettre d&rsquo;obtenir une ristourne ou des bons d&rsquo;achat &agrave; la fin de l&rsquo;ann&eacute;e. Plus vous achetez dans une coop&eacute;rative alimentaire, plus le montant de votre ristourne augmente. En prime : vous en serez &eacute;galement copropri&eacute;taire.&laquo; Si l&rsquo;entreprise r&eacute;ussit &agrave; g&eacute;n&eacute;rer des profits, ils n&rsquo;enrichissent pas un propri&eacute;taire. Ils sont plut&ocirc;t redistribu&eacute;s aux membres. Dans le monde des coop&eacute;ratives, on parle beaucoup d&rsquo;enrichissement collectif &raquo;, explique H&eacute;l&egrave;ne Francoeur, directrice g&eacute;n&eacute;rale du R&eacute;seau des Coops d&rsquo;alimentation.Dot&eacute;es d&rsquo;une centaine de points de vente, les 65 &eacute;piceries du r&eacute;seau comblent, en partie du moins, les besoins des collectivit&eacute;s vivant dans ce qu&rsquo;on appelle des d&eacute;serts alimentaires.Selon l&rsquo;Institut national de sant&eacute; publique du Qu&eacute;bec (INSPQ), environ 5,7 % de la population vit dans une zone priv&eacute;e de commerces &laquo; pouvant favoriser une saine alimentation &raquo; et g&eacute;n&eacute;ralement d&eacute;favoris&eacute;e sur le plan socio&eacute;conomique. En milieu urbain, cela d&eacute;signe toute zone d&eacute;pourvue de commerces alimentaires dans un rayon de 1 km; en secteur rural, le seuil est &eacute;tabli &agrave; 16 km. Avant la cr&eacute;ation d&rsquo;une coop&eacute;rative alimentaire, en 2019, Val-des-Lacs, dans les Laurentides, correspondait en tout point &agrave; cette d&eacute;finition. Ses 800 habitants devaient rouler 30 km pour aller faire leur &eacute;picerie &agrave; Mont-Tremblant.&laquo; Les marchands priv&eacute;s avaient d&eacute;termin&eacute; qu&rsquo;il n&rsquo;y avait pas suffisamment de volume d&rsquo;affaires pour g&eacute;n&eacute;rer une activit&eacute; int&eacute;ressante &agrave; Val-des-Lacs. La communaut&eacute; s&rsquo;est donc prise en main et s&rsquo;est cr&eacute;&eacute; ce service alimentaire &raquo;, raconte H&eacute;l&egrave;ne Francoeur. Cela dit, ajoute-t-elle, ne vous attendez pas &agrave; voir votre facture d&rsquo;&eacute;picerie diminuer en vous rendant dans des coop&eacute;ratives alimentaires. La grande majorit&eacute; d&rsquo;entre elles ont des ententes d&rsquo;approvisionnement avec des distributeurs comme IGA ou Metro et n&rsquo;ont pas davantage de contr&ocirc;le sur les prix que les marchands priv&eacute;s.&laquo; Les couts sont fix&eacute;s par les grossistes, et si une coop&eacute;rative d&eacute;cide d&rsquo;aller en de&ccedil;&agrave; des prix de d&eacute;tail sugg&eacute;r&eacute;s, c&rsquo;est la marge de profit brut qui est mise en p&eacute;ril, poursuit Mme Francoeur. Les coop&eacute;ratives ont moins d&rsquo;argent pour payer notamment les salaires, les couts de fonctionnement et les frais d&rsquo;emprunt, et elles peuvent &ecirc;tre d&eacute;ficitaires. &raquo;Les groupements d&rsquo;achatsLa solidarit&eacute; alimentaire peut aller jusqu&rsquo;&agrave; la constitution d&rsquo;un groupement d&rsquo;achats. Parce qu&rsquo;elle permet de traiter directement avec des producteurs et des fournisseurs, sans interm&eacute;diaire, cette solution peut g&eacute;n&eacute;rer des &eacute;conomies substantielles. &laquo; Le pouvoir du groupe fait en sorte que ses membres peuvent avoir de meilleurs prix &raquo;, souligne la nutritionniste Suzanne Lepage. De plus, quand vous achetez en grande quantit&eacute;, la magie de l&rsquo;&eacute;conomie d&rsquo;&eacute;chelle op&egrave;re.Il existe encore peu d&rsquo;initiatives du genre au Qu&eacute;bec, mais certains organismes communautaires proposent un volet de groupement d&rsquo;achats. Cette formule impose aux membres de faire leur &eacute;picerie ensemble; ils ne peuvent pas se pr&eacute;valoir d&rsquo;une r&eacute;duction offerte au groupe s&rsquo;ils effectuent leurs emplettes individuellement. &Agrave; Qu&eacute;bec, par exemple, des personnes inscrites aux Ressources actions familles &agrave; Lac-St-Charles se r&eacute;unissent chaque mois pour acheter des aliments frais, de qualit&eacute; et &agrave; bon prix. Selon ce groupe, les membres font des &eacute;conomies pouvant atteindre de 25 &agrave; 40 % sur leur panier d&rsquo;&eacute;picerie. Qui peut former un groupement d&rsquo;achats ? N&rsquo;importe qui ! Vous pouvez en d&eacute;marrer un avec votre famille, vos amis, vos voisins ou vos coll&egrave;gues.L&rsquo;&eacute;picerie mobileCes derni&egrave;res ann&eacute;es, quelques audacieux ont tent&eacute; l&rsquo;exp&eacute;rience de l&rsquo;&eacute;picerie mobile, mais moins d&rsquo;une poign&eacute;e d&rsquo;entreprises proposant cette formule, comme La R&eacute;colte, dans la Vall&eacute;e-du-Richelieu, sont encore en activit&eacute;.Il y a trois ans, Am&eacute;lie Poirier-Aubry avait lanc&eacute; Vroum Vrac, une &eacute;picerie mobile qui desservait quelques villages de la Mauricie. &Agrave; bord de son camion, cet accord&eacute;oniste de profession vendait notamment des p&acirc;tes, du riz, des fruits s&eacute;ch&eacute;s, des huiles, des &eacute;pices, des noix, des lentilles et des farines &agrave; bon prix. Elle s&rsquo;arr&ecirc;tait &agrave; Saint-&Eacute;lie-de-Caxton, &agrave; Saint-Barnab&eacute;, &agrave; Charette, &agrave; Saint-Boniface et &agrave; Saint-Mathieu-du-Parc. L&rsquo;&eacute;t&eacute;, la propri&eacute;taire &eacute;tait invit&eacute;e dans les march&eacute;s publics pour offrir ses produits.Aujourd&rsquo;hui, son camion est &agrave; vendre. &laquo; L&rsquo;&eacute;picerie mobile, c&rsquo;&eacute;tait chouette &agrave; faire, mais ce n&rsquo;est pas rentable. Je ne me suis pas pay&eacute;e durant les deux premi&egrave;res ann&eacute;es. Il y a encore beaucoup de travail &agrave; accomplir pour attirer la client&egrave;le et pour changer le mode de consommation des gens &raquo;, raconte Mme Poirier-Aubry.Elle s&rsquo;est &eacute;tablie &agrave; Saint-&Eacute;lie-de-Caxton et a ouvert au c&oelig;ur du village un petit commerce d&rsquo;une cinquantaine de m&egrave;tres carr&eacute;s (500 pi2) o&ugrave; ses concitoyens peuvent faire une &eacute;picerie compl&egrave;te. Les prix ne sont pas plus abordables que dans les supermarch&eacute;s, mais il n&rsquo;est plus n&eacute;cessaire de rouler 30 ou 40 kilom&egrave;tres pour s&rsquo;approvisionner dans les grandes surfaces de Shawinigan ou de Trois-Rivi&egrave;res.&laquo; Une cliente a calcul&eacute; qu&rsquo;elle parcourait de 2 500 &agrave; 3 000 kilom&egrave;tres de moins par ann&eacute;e en faisant son &eacute;picerie chez nous. Cela a une valeur &eacute;conomique importante. &raquo; &Agrave; lire aussi : Bien se nourrir sans se ruine et Comment payer moins de taxes &agrave; l&rsquo;&eacute;picerie

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