Comprendre les allégations sur les boîtes d’œufs

Sommaire de l&rsquo;article Blanc ou brun, &ccedil;a change quoi ?Les &oelig;ufs sont-ils d&rsquo;ici ?Comment conna&icirc;tre les conditions de vie de la poule ?Qu&rsquo;est-ce qui caract&eacute;rise les &oelig;ufs biologiques ?Les poules sont-elles trait&eacute;es aux hormones et aux antibiotiques ?Que valent les &oelig;ufs &agrave; teneur nutritive am&eacute;lior&eacute;e ? Riches en prot&eacute;ines en plus d&rsquo;&ecirc;tre &agrave; la base de bien des recettes, les &oelig;ufs figurent parmi les incontournables du r&eacute;frig&eacute;rateur pour la plupart des gens. Or, les diff&eacute;rentes all&eacute;gations sur les emballages se sont multipli&eacute;es, au point o&ugrave; vous ne savez peut-&ecirc;tre plus quoi privil&eacute;gier &ndash; surtout si l&rsquo;&eacute;conomie locale, votre sant&eacute; et les conditions de vie des animaux vous pr&eacute;occupent.Pour vous aider, consultez ce petit lexique du poulailler.Blanc ou brun, &ccedil;a change quoi ?La couleur de l&rsquo;&oelig;uf (blanc ou brun) n&rsquo;est qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;image de sa pondeuse. Une poule brune pond des &oelig;ufs bruns et une blanche, des &oelig;ufs blancs, vous l&rsquo;aurez devin&eacute;. &laquo; Qu&rsquo;ils soient blancs ou bruns, &ccedil;a ne fait aucune diff&eacute;rence d&rsquo;un point de vue nutritionnel &raquo;, souligne Claudie-Anne Fortin, nutritionniste du r&eacute;seau &Eacute;quipeNutrition. Seul le calibre &ndash; &laquo; gros &raquo; ou &laquo; extra gros &raquo;, par exemple &ndash;, un classement bas&eacute; en fonction du poids de l&rsquo;&oelig;uf, peut changer la valeur nutritive de ce dernier. Autrement dit, plus l&rsquo;&oelig;uf est gros, plus il contient de prot&eacute;ines et de lipides, entre autres &eacute;l&eacute;ments.Les &oelig;ufs sont-ils d&rsquo;ici ?Les &oelig;ufs qui sont vendus au Qu&eacute;bec sont presque tous originaires de la Belle Province. &laquo; De 15 &agrave; 20 % des &oelig;ufs proviennent de l&rsquo;Ontario ou des autres provinces, et environ 7 % des &Eacute;tats-Unis &raquo;, explique Denis Frenette, directeur g&eacute;n&eacute;ral adjoint de la F&eacute;d&eacute;ration des producteurs d&rsquo;&oelig;ufs du Qu&eacute;bec (FPOQ).Pour savoir d&rsquo;o&ugrave; vient votre &laquo; coco &raquo;, ouvrez l&rsquo;emballage et trouvez le code de tra&ccedil;abilit&eacute; imprim&eacute; sur chacune des coquilles. Quand celui-ci commence par &laquo; QC &raquo;, vous avez devant vous des &oelig;ufs qu&eacute;b&eacute;cois. De plus, un outil web qui se trouve sur le site internet &oelig;uf.ca vous permet de conna&icirc;tre le producteur en tapant le code du haut, par exemple &laquo; QC5C2 &raquo;.Sinon, pour vous assurer d&rsquo;acheter des &oelig;ufs canadiens, cherchez l&rsquo;inscription &laquo; Produit du Canada &raquo; sur l&rsquo;emballage.Comment conna&icirc;tre les conditions de vie de la poule ?Les producteurs d&rsquo;&oelig;ufs du pays doivent suivre un code de pratiques qui regroupe des exigences l&eacute;gales et des m&eacute;thodes recommand&eacute;es. Au Qu&eacute;bec, la FPOQ s&rsquo;assure qu&rsquo;elles sont appliqu&eacute;es. Parmi les exigences, les diff&eacute;rents syst&egrave;mes d&rsquo;&eacute;levage, aussi appel&eacute;s &laquo; logements &raquo;, ont chacun des normes &agrave; respecter en ce qui a trait &agrave; l&rsquo;espace de vie des animaux.Sur les bo&icirc;tes d&rsquo;&oelig;ufs, des mentions vous permettront de reconna&icirc;tre les syst&egrave;mes en question :ConventionnelIl s&rsquo;agit de l&rsquo;am&eacute;nagement le plus courant dans l&rsquo;industrie. En ce sens, vous ne trouverez pas de mention particuli&egrave;re sur l&rsquo;emballage pour le distinguer. Les poules vivent dans une cage en petits groupes (de 4 &agrave; 8 volatiles environ). Ce genre d&rsquo;espace, dont toute nouvelle installation est interdite, est destin&eacute; &agrave; dispara&icirc;tre, annonce Denis Frenette : &laquo; La vision va de plus en plus vers l&rsquo;id&eacute;e que les animaux doivent pouvoir adopter des comportements naturels, ce qui n&rsquo;est pas possible dans ce type de logements. &raquo;&Agrave; l&rsquo;heure actuelle, les poules blanches profitent au minimum de l&rsquo;&eacute;quivalent de 432 cm2 (67 po2) d&rsquo;espace chacune, et les poules brunes &ndash; typiquement plus costaudes &ndash;, de 484 cm2 (75 po2), explique-t-il. &laquo; En 2031, l&rsquo;espace passera &agrave; 581 cm2 (90 po2) par poule, et &agrave; partir de 2036, les logements conventionnels seront interdits. &raquo;En logement am&eacute;nag&eacute; ou en colonie enrichieIl s&rsquo;agit d&rsquo;un &eacute;levage en cages, o&ugrave; vivent ensemble de 20 &agrave; 60 poules environ. Celles-ci disposent de plus d&rsquo;espace que dans les logements conventionnels : ainsi, elles b&eacute;n&eacute;ficient chacune de l&rsquo;&eacute;quivalent de 750 cm2 (116,25 po2) au minimum. Ces cages doivent inclure des nids, des perchoirs et une surface pour picorer ou pour gratter, afin de permettre aux poules de s&rsquo;adonner &agrave; des comportements naturels (comme s&rsquo;&eacute;tirer, &eacute;tendre leurs ailes et prendre un bain de poussi&egrave;re).En libert&eacute;Dans ce syst&egrave;me sans cages, les pondeuses vivent en troupeau sur tout le plancher du poulailler ou dans une voli&egrave;re &eacute;quip&eacute;e de plateformes &agrave; plusieurs niveaux. Les poules sont alors g&eacute;n&eacute;ralement plusieurs milliers dans un m&ecirc;me espace, mentionne Denis Frenette, de la F&eacute;d&eacute;ration des producteurs d&rsquo;&oelig;ufs du Qu&eacute;bec. Elles disposent de nids o&ugrave; pondre en retrait, de perchoirs et de surfaces pour picorer ou prendre un bain de poussi&egrave;re, mais aussi d&rsquo;un plus grand espace que dans les autres types de logements, soit l&rsquo;&eacute;quivalent de 929 cm2 (144 po2) au minimum pour chacune d&rsquo;entre elles.En parcours libreCe type d&rsquo;&eacute;levage est n&eacute;cessaire &agrave; la certification biologique (voyez plus bas). En plus d&rsquo;&ecirc;tre &laquo; en libert&eacute; &raquo;, les poules ont acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;ext&eacute;rieur quand les conditions et la temp&eacute;rature le permettent, question d&rsquo;appr&eacute;cier &ndash; au moins quelques mois par ann&eacute;e &ndash; le grand air et de profiter d&rsquo;un espace plus vaste.Mais alors, faut-il privil&eacute;gier les &eacute;levages sans cages ? Il y a des avantages et des inconv&eacute;nients &agrave; cette m&eacute;thode, nuance S&eacute;bastien Fournel, professeur adjoint au D&eacute;partement des sols et de g&eacute;nie agroalimentaire de l&rsquo;Universit&eacute; Laval et titulaire de la Chaire de leadership en enseignement des b&acirc;timents agricoles durables de cette m&ecirc;me universit&eacute; : &laquo; Les animaux ne sont pas confin&eacute;s ; ils ont plus d&rsquo;espace et peuvent adopter des comportements naturels propres &agrave; leur esp&egrave;ce &raquo;.Cependant, d&rsquo;un point de vue &eacute;cologique, de telles productions sont plus &eacute;nergivores, poursuit l&rsquo;expert. Les b&acirc;timents sont plus gros &agrave; chauffer et &agrave; &eacute;clairer, tandis que des poules qui bougent davantage mangent une plus grande quantit&eacute; de grains et demandent ainsi plus de ressources.De plus, la qualit&eacute; de l&rsquo;air et la s&eacute;curit&eacute; des animaux sont plus difficiles &agrave; contr&ocirc;ler. Les d&eacute;jections sur le sol &eacute;mettent des odeurs et des gaz qui peuvent causer de l&rsquo;inconfort, voire des maladies. La vie en troupeau m&egrave;ne aussi &agrave; des comportements hi&eacute;rarchiques tels des coups de bec. En g&eacute;n&eacute;ral, les d&eacute;c&egrave;s sont plus nombreux dans les &eacute;levages en libert&eacute;, rapporte S&eacute;bastien Fournel.Pour ces raisons, les &eacute;levages en cages am&eacute;nag&eacute;es repr&eacute;sentent un bon compromis en ce moment, convient-il, ajoutant toutefois que &laquo; ce n&rsquo;est pas n&eacute;cessairement la voie &agrave; privil&eacute;gier pour l&rsquo;avenir. &raquo; L&rsquo;am&eacute;lioration des installations des &eacute;levages en libert&eacute;, par exemple, pourrait changer la donne, soul&egrave;ve le chercheur. Qu&rsquo;est-ce qui caract&eacute;rise les &oelig;ufs biologiques ?La certification biologique r&eacute;glement&eacute;e par le gouvernement f&eacute;d&eacute;ral garantit entre autres que la poule a &eacute;t&eacute; &eacute;lev&eacute;e en parcours libre. Cela signifie qu&rsquo;elles ont acc&egrave;s &agrave; un lieu ombrag&eacute;, &agrave; un abri, &agrave; des aires d&rsquo;exercice, etc. De plus, les volatiles doivent bien entendu &ecirc;tre nourris avec de la nourriture certifi&eacute;e biologique. Des logos vous aident &agrave; reconna&icirc;tre les produits certifi&eacute;s. Par exemple : Les poules sont-elles trait&eacute;es aux hormones et aux antibiotiques ?L&rsquo;utilisation des st&eacute;ro&iuml;des et des hormones est interdite au Canada. Quant aux antibiotiques, la loi les autorise &agrave; titre curatif seulement. Les m&eacute;dicaments doivent &ecirc;tre approuv&eacute;s par Sant&eacute; Canada et ne sont administr&eacute;s que sous les conseils d&rsquo;un v&eacute;t&eacute;rinaire. Par ailleurs, chaque fois qu&rsquo;une poule est trait&eacute;e, ses &oelig;ufs sont mis de c&ocirc;t&eacute;, et ce, jusqu&rsquo;&agrave; ce qu&rsquo;un test men&eacute; en laboratoire prouve leur innocuit&eacute;. Dans les &eacute;levages biologiques, les antibiotiques sont prohib&eacute;s, sauf en tout dernier recours, pour sauver la vie de l&rsquo;animal. Ainsi, vous verrez parfois une mention &laquo; sans antibiotiques &raquo; sur certains emballages ; si cette mention n&rsquo;est pas trompeuse, cela ne veut pas dire que les autres &oelig;ufs en contiennent.Que valent les &oelig;ufs &agrave; teneur nutritive am&eacute;lior&eacute;e ?Ce type de mention signifie que les poules ont &eacute;t&eacute; nourries avec des aliments qui contenaient certains nutriments (naturellement ou ajout&eacute;s) : om&eacute;ga-3, vitamines, lut&eacute;ine, etc. Vous verrez parfois ces apports nutritionnels mentionn&eacute;s directement sur le dessus de l&rsquo;emballage, comme dans le cas des om&eacute;ga-3.Ces derniers, par exemple, proviennent soit de sources v&eacute;g&eacute;tales (indiqu&eacute;es par la mention &laquo; AAL &raquo;, pour &laquo; acide alpha-linol&eacute;nique &raquo;) &ndash; comme les graines de lin &ndash;, soit de sources marines (identifi&eacute;es par les mentions &laquo; AEP &raquo;, pour &laquo; acide eicosapenta&eacute;no&iuml;que &raquo;, ou &laquo; ADH &raquo;, pour &laquo; acide docosahexa&eacute;no&iuml;que &raquo;) &ndash;, telle l&rsquo;huile de poisson.&laquo; Leurs quantit&eacute;s sont somme toute faibles, indique la nutritionniste Claudie-Anne Fortin, d&rsquo;&Eacute;quipeNutrition. Si vous avez d&eacute;j&agrave; une alimentation vari&eacute;e, ce n&rsquo;est donc pas n&eacute;cessaire. &raquo; Pour une personne v&eacute;g&eacute;tarienne qui mange des &oelig;ufs, mais pas de poisson, ou alors une femme enceinte qui a un d&eacute;go&ucirc;t soudain des esp&egrave;ces marines, il peut &ecirc;tre int&eacute;ressant d&rsquo;aller chercher quelques om&eacute;ga-3 de type ADH dans les &oelig;ufs, par exemple, nuance la sp&eacute;cialiste.Et qu&rsquo;en est-il des vitamines ? Le discours reste ici le m&ecirc;me : une alimentation vari&eacute;e vous procure d&eacute;j&agrave; les vitamines n&eacute;cessaires. &laquo; L&rsquo;ajout de B12 &ndash; une vitamine plus difficile &agrave; obtenir quand on ne mange pas de viande, par exemple &ndash; peut &ecirc;tre int&eacute;ressant, mais sa quantit&eacute; demeure nettement inf&eacute;rieure &agrave; celle qu&rsquo;on trouve dans d&rsquo;autres aliments peu chers, notamment la levure alimentaire &raquo;, conclut Claudie-Anne Fortin.

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