Comment choisir son coach de vie?

Un secteur florissantUn coach n&rsquo;est pas un psyUne formation et une pratique non r&eacute;glement&eacute;esDes techniques vari&eacute;es mais non valid&eacute;es par la scienceDes tarifs tr&egrave;s variablesMagasiner un bon coachUn traitement imparfait des plaintes&laquo; Nous aidons le client &agrave; voir un peu plus loin, &agrave; regarder dans les angles morts en lui posant des questions et en utilisant des m&eacute;taphores. Le coaching, c&rsquo;est un partenariat. Ce n&rsquo;est pas : &eacute;coute ce que je te dis et tout va bien aller &raquo;, explique Johanne Landry, pr&eacute;sidente du chapitre qu&eacute;b&eacute;cois de la F&eacute;d&eacute;ration internationale de coaching (ICF), le principal regroupement de coachs au monde.Le coaching, un partenariat ? En fait, c&rsquo;est essentiellement un accompagnement, voire une sorte de mentorat, visant &agrave; aider un client &agrave; d&eacute;finir et &agrave; atteindre des objectifs pr&eacute;cis. C&rsquo;est aussi une formidable industrie qui d&eacute;ploie ses services sur les cinq continents et, &eacute;videmment, sur la Toile.Un secteur florissantC&rsquo;est un planificateur financier am&eacute;ricain, Thomas J. Leonard, qui a jet&eacute; les bases du coaching, ou accompagnement professionnel, tel qu&rsquo;on le connait aujourd&rsquo;hui, apr&egrave;s s&rsquo;&ecirc;tre mis &agrave; prodiguer des conseils de vie &agrave; ses riches clients dans les ann&eacute;es 1990. Voyant qu&rsquo;il tenait un filon, il a fond&eacute; la Coach University en 1992, puis l&rsquo;ICF en 1995.D&rsquo;abord int&eacute;ress&eacute; par la client&egrave;le d&rsquo;affaires, le coaching a progressivement &eacute;largi son march&eacute; &agrave; tous les segments de la population. D&rsquo;autres associations et &eacute;coles de coaching ont &eacute;t&eacute; mises sur pied depuis.Selon l&rsquo;ICF, on compte aujourd&rsquo;hui pr&egrave;s de 100 000 de coachs dans le monde, soit 55 % de plus qu&rsquo;en 2019. Le tiers d&rsquo;entre eux exercent leur m&eacute;tier en Am&eacute;rique du Nord. On ignore le nombre exact de coachs actifs au Qu&eacute;bec, mais on sait que l&rsquo;ICF y compte 850 membres affili&eacute;s.Une chose est certaine, l&rsquo;industrie est lucrative : l&rsquo;an dernier, les quelque 31 000 coachs actifs en Am&eacute;rique du Nord ont empoch&eacute; des revenus de plus de 2 G$ US, soit des honoraires moyens de 65 000 $ US, selon des donn&eacute;es de l&rsquo;ICF.Un coach n&rsquo;est pas un psySi on les consulte pour une multitude de raisons personnelles ou professionnelles, les coachs doivent s&rsquo;assurer que leurs clients sont venus frapper &agrave; la bonne porte, sans quoi il faut les diriger vers un autre professionnel, selon Louise C&ocirc;t&eacute;, coach professionnelle, formatrice et conf&eacute;renci&egrave;re. Parce que &laquo; le coaching, ce n&rsquo;est pas une th&eacute;rapie. Cette pratique s&rsquo;adresse aux personnes qui sont bien portantes &raquo;.Vous ne devriez pas aller consulter un coach de vie pour vous soigner, comme le pr&eacute;cise la pr&eacute;sidente de l&rsquo;Ordre des psychologues du Qu&eacute;bec, Christine Grou : &laquo; Lorsqu&rsquo;on a besoin de consulter pour une d&eacute;tresse psychologique ou pour un probl&egrave;me de sant&eacute; mentale, ce n&rsquo;est pas un coach de vie qu&rsquo;on va voir. &raquo; Il faut plut&ocirc;t se tourner vers un psychologue ou, dans certains cas, un psychiatre.&laquo; Les gens qui ont des traumatismes ou des probl&egrave;mes &agrave; r&eacute;gler sont mieux d&rsquo;aller voir un psychologue, admet Louise C&ocirc;t&eacute;. Il va fouiller pour comprendre l&rsquo;origine des probl&egrave;mes. En coaching, on ne cherche pas l&rsquo;origine du probl&egrave;me. On regarde la personne devant nous et on trouve la solution pour la faire avancer. &raquo;&laquo; Les coachs de vie vont moins en profondeur, ils vont plus chercher &agrave; orienter les gens, dit Ga&euml;tan Roussy, pr&eacute;sident de l&rsquo;Association des psychologues du Qu&eacute;bec. De leur c&ocirc;t&eacute;, les psychologues vont, par leur traitement, aider leurs clients &agrave; affronter leurs probl&egrave;mes r&eacute;currents. &raquo;C&rsquo;est le cas de Luc Larivi&egrave;re, un r&eacute;sident d&rsquo;Otterburn Park. Il a retenu les services d&rsquo;une coach de vie apr&egrave;s un grave accident sur un chantier de construction qui l&rsquo;a rendu maitre de la procrastination. &laquo; Nous avons fait une sorte de bilan sur ce qui ne marchait pas et nous avons travaill&eacute; sur le pourquoi je remettais tout &agrave; plus tard. Elle m&rsquo;a amen&eacute; &agrave; faire mes propres r&eacute;flexions et &agrave; poser des actions. &raquo;&laquo; La plupart des gens savent ce qu&rsquo;ils veulent et ils savent ce qui ne va pas dans leur vie. Ils connaissent leurs r&ecirc;ves, mais ils ne savent pas comment faire le changement et comment se rendre du point A au point B &raquo;, r&eacute;sume Louise C&ocirc;t&eacute;.Une formation et une pratique non r&eacute;glement&eacute;esMais d&rsquo;o&ugrave; sortent tous ces coachs, ou accompagnateurs professionnels, capables de vous aider &agrave; redresser le cap de votre existence ou de votre carri&egrave;re ?En fait, n&rsquo;importe qui peut devenir coach en d&eacute;crochant un dipl&ocirc;me aupr&egrave;s de l&rsquo;une des dizaines d&rsquo;&eacute;coles offrant, au Qu&eacute;bec, des cours, ateliers, s&eacute;minaires et fins de semaine de formation intensives. Cout d&rsquo;un dipl&ocirc;me : de 10 000 $ &agrave; 20 000 $ pour des cours de 70 &agrave; 150 heures.Certains empruntent une voie plus facile en s&rsquo;improvisant coach. Pour &eacute;viter de tomber entre les mains d&rsquo;une personne aux pratiques douteuses ou sans comp&eacute;tences, vous avez int&eacute;r&ecirc;t &agrave; opter pour un coach certifi&eacute;, selon Johanne Landry, d&rsquo;ICF Qu&eacute;bec : &laquo; Choisir un coach certifi&eacute; va assurer au client que le coach s&rsquo;est engag&eacute; dans un processus encadr&eacute; et rigoureux, a &eacute;t&eacute; observ&eacute; et a r&eacute;pondu aux exigences. Je ne veux pas dire que les autres coachs ne sont pas bons, mais le public se doit d&rsquo;&ecirc;tre vigilant. &raquo;Plusieurs programmes de formation de coach sont accr&eacute;dit&eacute;s par des organisations comme ICF Qu&eacute;bec et la Soci&eacute;t&eacute; internationale des coachs en programmation neurolinguistique (SICPNL).Avant d&rsquo;&ecirc;tre accr&eacute;dit&eacute; par ICF Qu&eacute;bec, le futur coach doit avoir r&eacute;ussi au moins 60 heures de formation et acquis des comp&eacute;tences essentielles en coaching. Selon le site internet de l&rsquo;ICF, la personne doit notamment faire preuve d&rsquo;&eacute;thique dans sa pratique, d&eacute;montrer une &eacute;coute active, susciter des prises de conscience, faciliter la croissance du client et d&eacute;velopper un climat fond&eacute; sur la confiance et le respect.Une fois certifi&eacute;s par l&rsquo;ICF, les coachs doivent suivre 40 heures de formation tous les trois ans afin de poursuivre le d&eacute;veloppement de leurs connaissances et de leurs habilet&eacute;s en coaching.Le coach certifi&eacute; en programmation neurolinguistique (PNL), une technique cr&eacute;&eacute;e aux &Eacute;tats-Unis dans les ann&eacute;es 1970 et qui s&rsquo;appuie sur l&rsquo;observation du comportement humain, doit effectuer 250 heures de formation. &laquo; Notre certification est loin d&rsquo;&ecirc;tre d&eacute;livr&eacute;e dans une boite de bonbons &raquo;, insiste Louise C&ocirc;t&eacute; en soulignant que la formation peut s&rsquo;&eacute;tirer sur deux ans.&laquo; On ne peut pas aller vite pour devenir coach puisque la formation nous entraine dans une transformation profonde. Au fur et &agrave; mesure qu&rsquo;on apprend &agrave; utiliser les diff&eacute;rentes techniques, on les pratique sur soi. Et en le faisant, on r&egrave;gle nos propres b&eacute;bittes &raquo;, ajoute-t-elle en pr&eacute;cisant que personne ne devrait s&rsquo;improviser coach.En ligne, c&rsquo;est autre chose. Vous trouverez des formations qui durent quelques heures et d&rsquo;autres qui se prolongent pendant des mois.Du reste, le coaching n&rsquo;&eacute;tant pas une profession reconnue ni r&eacute;gie par un ordre professionnel, comme le sont la m&eacute;decine ou la pharmacie, il n&rsquo;existe pas de formation uniforme ou obligatoire.Le flou qui entoure cette pratique ressemble &agrave; celui dont b&eacute;n&eacute;ficiaient des centaines de psychoth&eacute;rapeutes autoproclam&eacute;s avant l&rsquo;intervention de l&rsquo;Office des professions du Qu&eacute;bec en 2012. Depuis, tout psychoth&eacute;rapeute doit &ecirc;tre membre de l&rsquo;une des sept professions reconnues (conseiller d&rsquo;orientation; criminologue; infirmi&egrave;re; sexologue; ergoth&eacute;rapeute; psycho&eacute;ducateur; travailleur social et th&eacute;rapeute conjugal et familial), d&eacute;tenir une maitrise et avoir suivi plus de 700 heures de formation et 600 heures de stages.&laquo; Il peut y avoir des coachs tr&egrave;s comp&eacute;tents qui sont aussi membres d&rsquo;un ordre professionnel comme celui des conseillers en ressources humaines, des psychologues ou des conseillers d&rsquo;orientation. Mais il peut y avoir aussi n&rsquo;importe qui &raquo;, pr&eacute;vient Christine Grou.Des techniques vari&eacute;es mais non valid&eacute;esDans l&rsquo;industrie du coaching, les approches et les techniques sont nombreuses et varient selon les coachs et le type de client&egrave;le. Ce qui pourrait fonctionner avec un client pourrait n&rsquo;avoir aucun effet sur un autre. Cependant, plusieurs d&rsquo;entre elles ne sont pas valid&eacute;es par la science.Les coachs misent g&eacute;n&eacute;ralement sur la programmation neurolinguistique. Mais rares sont les coachs qui utilisent seulement une technique, selon Louise C&ocirc;t&eacute;. Elle-m&ecirc;me utilise la PNL, l&rsquo;hypnose et la spiritualit&eacute; pour aider ses clients.Johanne Landry priorise pour sa part &laquo; le questionnement puissant &raquo; qui l&rsquo;am&egrave;ne &agrave; poser une question ouverte, simple, significative pour le client, porteuse de sens et parfois surprenante : &laquo; Si je demande, par exemple, est-ce que tu te sens de telle fa&ccedil;on, je propose une r&eacute;ponse &agrave; la personne. Mais si je lui demande qu&rsquo;est-ce qui est difficile, j&rsquo;invite la personne &agrave; une prise de conscience. &raquo;D&rsquo;autres techniques font partie de l&rsquo;arsenal des coachs, comme le photolangage et le mBraining &ndash; deux marques d&eacute;pos&eacute;es. La premi&egrave;re utilise les photos pour stimuler la parole, alors que la seconde pr&eacute;tend &laquo; harmoniser nos multiples cerveaux &raquo;.Aucune donn&eacute;e scientifique n&rsquo;a jusqu&rsquo;ici confirm&eacute; l&rsquo;efficacit&eacute; th&eacute;rapeutique du mBraining et pas davantage celle de la PNL, laquelle est consid&eacute;r&eacute;e comme une pseudoscience par la communaut&eacute; scientifique. Le gouvernement fran&ccedil;ais a m&ecirc;me class&eacute; la PNL comme une pratique &agrave; &laquo; risque de d&eacute;rive sectaire &raquo;.Ga&euml;tan Roussy met lui aussi en garde les consommateurs contre les techniques dont les fondements scientifiques n&rsquo;ont pas &eacute;t&eacute; d&eacute;montr&eacute;s.&laquo; Des fois, les coachs ont une approche un peu New Age, d&eacute;nonce le pr&eacute;sident de l&rsquo;Association des psychologues du Qu&eacute;bec. Certains vont utiliser des amulettes et des pendules, par exemple. En psychologie, nous devons nous baser sur la science. Nous n&rsquo;avons pas le droit d&rsquo;avoir une approche qui va &agrave; l&rsquo;encontre des recherches scientifiques, sans quoi nous pourrions &ecirc;tre sanctionn&eacute;s. &raquo;Des tarifs tr&egrave;s variablesAu-del&agrave; des approches, le tarif horaire d&rsquo;un coach est aussi tr&egrave;s variable. Certains peuvent exiger 100 $, alors que d&rsquo;autres vont demander 350 $, voire 500 $ ! Les r&eacute;gimes d&rsquo;assurance priv&eacute;s ne remboursent pas les honoraires de coaching, mais les coachs membres d&rsquo;associations de naturopathes peuvent remettre des re&ccedil;us pour service de naturopathie.La dur&eacute;e du traitement fluctue aussi d&rsquo;un client &agrave; l&rsquo;autre. &laquo; &Ccedil;a peut prendre 2, 5 ou 10 s&eacute;ances, selon les objectifs de la personne. On ne peut jamais cibler le nombre de s&eacute;ances d&egrave;s le d&eacute;part &raquo;, observe Louise C&ocirc;t&eacute;. Plusieurs vont voir leur coach une fois aux deux semaines alors que d&rsquo;autres vont le consulter seulement une fois par mois.Une chose est certaine, insiste Mme C&ocirc;t&eacute;, la consultation d&rsquo;un coach de vie ne doit pas s&rsquo;&eacute;chelonner sur des ann&eacute;es : &laquo; Ce n&rsquo;est pas quelqu&rsquo;un que tu vas venir voir une fois par mois jusqu&rsquo;&agrave; tant que tu meures. &raquo;Comment choisir un bon coach ?&laquo; Je n&rsquo;aurais pas choisi un coach de vie qui se pr&eacute;sente sur Instagram et qui a 10 000 followers, dit Luc Larivi&egrave;re. Je trouve que souvent ces gens-l&agrave; sont centr&eacute;s sur eux-m&ecirc;mes et narcissiques. Je n&rsquo;ai pas besoin de la personne qui a la plus belle publicit&eacute;. &raquo;ICF Qu&eacute;bec recommande de vous entretenir au t&eacute;l&eacute;phone avec deux ou trois coachs avant de choisir celui qui vous convient le mieux. Cet entretien d&rsquo;une trentaine de minutes vous permet de v&eacute;rifier si votre coach est correctement form&eacute; et adh&egrave;re aux normes &eacute;thiques les plus &eacute;lev&eacute;es &ndash; du moins celles prescrites par l&rsquo;association &agrave; laquelle il est affili&eacute;. C&rsquo;est aussi l&rsquo;occasion, pour vous, de lui faire comprendre vos objectifs et, pour lui, de d&eacute;crire la forme que peut prendre la relation de coaching.Voici quelques-unes des questions &agrave; poser :- Parlez-moi de vos exp&eacute;riences professionnelles, de votre parcours, de vos certifications et de votre formation.- Racontez-moi une exp&eacute;rience de coaching avec un client qui avait des objectifs semblables aux miens.- Comment d&eacute;crivez-vous votre approche de coaching ?- Comment se d&eacute;roulent vos s&eacute;ances de coaching ?Apr&egrave;s la rencontre, demandez-vous si le coach a bien compris vos d&eacute;fis, s&rsquo;il est engag&eacute; &agrave; vous aider &agrave; trouver vos solutions plut&ocirc;t que de vous les imposer, si vous avez ressenti une affinit&eacute; avec lui ou si vous vous &ecirc;tes senti en confiance.Un traitement imparfait des plaintesVotre coach a manifest&eacute; un comportement qui vous semble contraire &agrave; son code de d&eacute;ontologie ? Vous pouvez porter plainte contre lui&hellip; &agrave; la condition qu&rsquo;il soit membre d&rsquo;ICF Qu&eacute;bec ! En effet, c&rsquo;est la seule organisation &agrave; avoir mis en place un processus de traitement de plainte pour le coach.Si votre coach est reconnu coupable d&rsquo;une infraction, il peut &ecirc;tre radi&eacute; de l&rsquo;organisation, mais peut tout de m&ecirc;me poursuivre ses activit&eacute;s en s&rsquo;affiliant ou non &agrave; une autre organisation.Le syndic d&rsquo;un ordre professionnel a beaucoup plus de pouvoir puisqu&rsquo;il peut emp&ecirc;cher un coach de pratiquer, comme le fait remarquer Christine Grou. Selon elle, le public est donc davantage prot&eacute;g&eacute; s&rsquo;il fait affaire avec un coach de vie qui est membre d&rsquo;un ordre professionnel, comme celui des psychologues ou des conseill&egrave;res et conseillers d&rsquo;orientation.&laquo; Les clients sont surs que la personne a les comp&eacute;tences puisqu&rsquo;il y a un processus d&rsquo;inspection de la pratique &raquo;, indique-t-elle. De plus, les sanctions des syndics des ordres professionnels sont rendues publiques, ce qui n&rsquo;est pas le cas des d&eacute;cisions d&rsquo;une association comme ICF Qu&eacute;bec. &Agrave; lire aussi : Comment choisir sont psychologue ou son psychoth&eacute;rapeute et Mal soign&eacute;? Sachez quels sont vos recours!

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