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Alain Brunet : Une vie dédiée à améliorer le sort de ses prochains (2e partie)

Article d'un partenaire

Par Fédération des coopératives funéraires du Québec Partenaire de Protégez-Vous Mise en ligne : 28 juin 2024 AdobeStock

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Docteur en psychologie, reconnu mondialement pour ses recherches sur le stress post-traumatique, Alain Brunet aide à alléger la souffrance des personnes affectées par un événement traumatisant.

Parlez-nous de votre démarche.

À la base, le stress post-traumatique était quelque chose qui m’intéressait beaucoup, mais qui m’a particulièrement interpellé au début de ma maîtrise à l’Université de Montréal, lors de la tuerie qui a eu lieu à la Polytechnique en décembre 1989. 

C’est à ce moment que j’ai constaté à quel point on savait peu de choses sur le trauma. On improvisait beaucoup dans les interventions. Personne n’était vraiment outillé ni spécialisé là-dedans. Et quand on n’est pas spécialisé, on est beaucoup moins efficace. 

Aujourd’hui, il ne viendrait pas à l’idée de qui que ce soit de s’improviser thérapeute pour traiter des gens en stress post-traumatique. On a vraiment compris que c’était une problématique particulière, plus difficile à traiter que les autres. En tant que thérapeute, la charge émotive que les patients amènent demande d’être capable de l’encaisser. Sans compter que le choc post-traumatique entraîne beaucoup de comorbidités, tels des réactions phobiques, l’abus d’alcool, la dépression… Le psycho-trauma a vraiment sa spécificité. Mais ce n’était pas le cas à cette époque-là.

C’est ce constat qui vous a motivé à développer une nouvelle approche?

Ce fut un élément déclencheur. Plusieurs découvertes importantes au niveau du traitement ont été faites au fil du temps. Par exemple, on a découvert que dans les approches classiques, la seule façon de se soigner d’un psycho-trauma était d’en parler, de l’aborder. Mais, évidemment, les patients n’ont pas tellement envie d’en parler. Donc, souvent, les thérapeutes qui sont moins expérimentés n’osent pas en parler ou le font avec des pincettes.

Quand j’ai commencé à construire la thérapie de reconsolidation à la fin des années 90, j’étais stagiaire postdoctoral aux États-Unis. Un chercheur était venu présenter ses travaux qui impliquaient le propranolol. Le propranolol n’est pas un médicament psychiatrique. Ce n’est ni un anxiolytique ni un psychotrope. C’est un médicament assez commun qui est utilisé par des politiciens pour combattre le trac avant un discours. Il a un effet calmant. 

Le chercheur en question présentait une histoire en douze diapositives. Puis, une semaine plus tard, il faisait passer un test pour savoir ce dont les gens se souvenaient. À cette époque, on savait que les gens retenaient davantage les choses émotionnelles que non émotionnelles. Mais ce n’était pas le cas de ceux qui avaient pris du propranolol. Ils ne se souvenaient pas plus des parties émotionnelles de l’histoire que des parties non émotionnelles. Cela peut paraitre banal dit comme ça, mais quand on s’intéresse au trauma, ce n’est pas banal du tout. 

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