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Fouille à la frontière américaine: quoi faire avec ses appareils technos?

Par Maxime Johnson
Fouille à la frontière américaine: quoi faire avec ses appareils technos? Vladimir Sukhachev/Shutterstock.com

Longs interrogatoires, réseaux sociaux passés au peigne fin, accès refusé à l’aéroport, détention : plusieurs cas de passages problématiques aux douanes américaines ont été rapportés dans les médias ces dernières semaines. Si vous prévoyez aller aux États-Unis prochainement, voici ce qu’il faut savoir en ce qui concerne vos appareils électroniques.

Évidemment, les cas qui ont fait la manchette, comme ceux d’une actrice canadienne, d’un groupe punk britannique, d’un chercheur français et d’un compositeur et chef d’orchestre cri, représentent plus l’exception que la règle. Sur le million de visiteurs qui arrive quotidiennement aux États-Unis, la très grande majorité est acceptée sans anicroche.

N’empêche, les risques de se voir refuser l’accès aux États-Unis sont bien réels, surtout pour les résidents non citoyens ou ceux dotés d’un permis de travail. Et dans tous les cas, vos appareils électroniques – comme votre téléphone, votre tablette ou votre ordinateur – risquent d’être fouillés.

Les douaniers ont beaucoup de droits

Comme le rappelle l’organisation de protection des libertés sur Internet Electronic Frontier Foundation (EFF) dans un document sur le sujet, « si on compare avec les policiers et les personnes à l’intérieur du pays, les agents frontaliers ont plus de pouvoirs, et les gens qui traversent la frontière ont moins droit au respect de leur vie privée ».

L’un de ces pouvoirs : vous demander votre mot de passe, ouvrir vos appareils électroniques pour en parcourir les contenus, et même, dans certains cas, saisir les appareils. Les agents peuvent le faire en cas de doute sur ce qu’ils vont y trouver ou lors d’une simple fouille aléatoire.

Lorsqu’ils accèdent à vos appareils, les douaniers sont toutefois limités aux informations qui s’y trouvent : ils ne peuvent pas consulter celles enregistrées dans des services en ligne.

Décidez à l’avance si vous acceptez de remettre vos appareils

Les douaniers ne fouilleront probablement pas vos appareils. Vous êtes néanmoins peut-être plus exposé à ce risque que d’autres personnes, selon votre état par rapport à l’immigration américaine, les pays que vous avez visités, vos antécédents judiciaires et votre citoyenneté, par exemple.

Décidez à l’avance si vous comptez coopérer à une demande d’un douanier d’ouvrir vos appareils. Ne pas le faire comporte évidemment des risques, comme celui de vous faire refuser l’entrée aux États-Unis, de vous faire confisquer vos bidules électroniques ou d’être retardé dans votre voyage.

Vous devez considérer plusieurs facteurs pour prendre cette décision :

  • Vos appareils contiennent-ils des informations sensibles ?
  • Avez-vous absolument besoin de votre téléphone ou de votre ordinateur en voyage ?
  • Êtes-vous prêt à annuler votre départ pour une question de principe ?

Si vous voyagez avec un téléphone ou un ordinateur qui appartient à un employeur, consultez ce dernier au préalable pour connaître la politique de l’entreprise à ce sujet.

Quoi faire si vous ne voulez pas remettre vos appareils ?

Si vous choisissez de ne pas remettre volontairement vos appareils si on vous les demande, voyagez plutôt avec un téléphone ou un ordinateur secondaire, comme un ancien modèle, qui ne contient aucune information importante et que vous pouvez vous faire confisquer sans que cela soit trop problématique. Vous n’aurez qu’à réinstaller les applications sensibles ou les documents dont vous avez besoin une fois passé la douane.

Si vous utilisez une application d’authentification à deux facteurs pour protéger vos comptes en ligne (ce qui est souhaitable !), n’oubliez pas de l’installer sur votre appareil secondaire avant votre départ pour pouvoir accéder à vos différents services une fois que vous serez aux États-Unis.

Si vous vous présentez tout de même à la frontière avec vos appareils principaux (sans avoir l’intention de les remettre s’ils vous sont demandés), vous pouvez mieux les protéger en désactivant au préalable la reconnaissance faciale ou par empreintes digitales (le douanier ne pourra pas les tourner vers vous pour en « forcer » l’ouverture), et en vous assurant qu’ils sont protégés par un mot de passe complexe et que les données sont chiffrées.

Consultez la marche à suivre sur Windows et sur macOS pour vérifier si les informations qui s’y trouvent sont bel et bien chiffrées. Les téléphones Android et iOS sont tous chiffrés par défaut depuis plusieurs années si vous utilisez un mot de passe.

Finalement, éteignez vos appareils avant de passer la frontière, ce qui complique l’extraction de leurs données s’ils sont confisqués.

Tous ces préparatifs devraient rendre plus difficile l’accès à vos appareils contre votre gré, notamment dans le cas d’une fouille plus poussée.

Préparez vos appareils à remettre

Les personnes qui prévoient coopérer à une demande de fouille peuvent aussi préparer leurs appareils pour réduire les risques.

L’EFF recommande de vous assurer que vos données sensibles (les informations confidentielles liées à votre travail, par exemple) sont enregistrées en ligne seulement, et qu’elles ne sont pas directement accessibles sur votre téléphone ou votre ordinateur lorsque celui-ci est en mode avion.

Assurez-vous bien sûr aussi que votre appareil ne contient rien d’illégal, en effaçant par exemple au préalable des textos compromettants. Ouvrez les corbeilles pour vérifier que ce que vous avez effacé n’y est pas stocké temporairement (sur le bureau Windows, par exemple, ou même dans certaines applications mobiles, comme Google Photos).

Si une application est sauvegardée dans le nuage, comme Messenger, et que vous préférez préserver votre intimité, vous pouvez aussi choisir de l’effacer de votre téléphone le temps de passer la douane.

Et les réseaux sociaux ?

Notez que l’EFF ne suggère pas spécifiquement d’effectuer le ménage de vos réseaux sociaux. Si vous ne faites que visiter les États-Unis, il y a peu de risques que vos messages anti-Trump sur Bluesky vous empêchent d’entrer au pays.

Si vous préférez redoubler de prudence, vous pouvez néanmoins modifier temporairement les paramètres de vos comptes avant de passer la frontière, pour que leur contenu ne soit visible que par vos amis, et vous en déconnecter sur tous vos appareils afin que les douaniers ne puissent y accéder en cas de fouille.

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