La rage du raton laveur s’étend en Estrie et en Montérégie
La recrudescence de la rage du raton laveur, un virus mortel pour l’humain, touche l’Estrie et la Montérégie, incitant les autorités à distribuer des appâts vaccinaux dans 116 municipalités pour éviter la propagation de la maladie.
Depuis le début 2025, 42 cas de rage du raton laveur ont été confirmés en Estrie et en Montérégie, comparativement à un seul en 2024. Les deux années précédentes, il n’y en avait eu aucun. Le foyer de la maladie est situé dans la vallée du lac Champlain, entre les municipalités de Venise-en-Québec, Frelighsburg et Farnham.
C’est la seconde fois que cette région connaît une telle propagation depuis que le virus est apparu dans la province, en 2006. Entre 2006 et 2009, 104 cas avaient été répertoriés.
Campagne de vaccination
Pour éviter la propagation de la maladie, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) a interdit en juin dernier le transport de ratons laveurs, mouffettes rayées, renards gris, renards roux et coyotes, ainsi que leurs hybrides, dans une centaine de municipalités de l’Estrie et de la Montérégie, jusqu’au 17 août. L’interdiction a été reconduite cette semaine, jusqu’au 4 octobre 2025, et étendue à 27 municipalités supplémentaires.
De plus, du 6 août au 20 septembre, des appâts vaccinaux seront distribués dans 116 municipalités — 48 en Estrie et 68 en Montérégie. L’opération vise à immuniser les ratons laveurs, les mouffettes et les renards pour freiner la propagation du virus de la rage. Ces appâts seront épandus dans les zones boisées, sur les berges des cours d’eau, en bordure des champs agricoles et des bâtiments abandonnés ainsi qu’aux abords des poubelles.
C’est la seconde opération de vaccination de la saison en Estrie et en Montérégie. Une première a eu lieu entre le 14 avril et le 6 mai.
Comment peut-on attraper la rage ?
La rage peut affecter tous les mammifères, ce qui signifie qu’elle peut se transmettre d’un animal infecté à l’humain. Elle se transmet généralement par la salive d’un animal domestique ou sauvage infecté lors de morsure ou de griffure.
Le plus souvent, elle est transmise par une chauve-souris, un raton laveur, une mouffette ou un renard. Il faut savoir que la rage produit un changement de comportement chez l’animal qui, habituellement farouche, peut plus facilement approcher les humains.
Il est recommandé de ne pas s’approcher d’un animal sauvage ou errant, même s’il a l’air en bonne santé puisque la rage peut se manifester deux semaines, voire plusieurs mois, après que l’animal a été en contact avec le virus.
La rage : un virus mortel pour l’humain
Les interventions de Québec visent à protéger la population d’un virus qui s’avère mortel pour les humains dans 100 % des cas dès l’apparition des symptômes généraux. La mort survient alors dans les 14 jours. Il est cependant possible d’agir avant l’apparition des symptômes si vous pensez avoir été infecté.
Si vous avez été mordu ou griffé par un animal suspect ou avez été en contact avec sa salive, nettoyez rapidement la plaie avec de l’eau et du savon pendant 10 à 15 minutes, puis communiquez avec le service Info-Santé, en composant le 811, pour obtenir un traitement post-exposition. Il est important d’agir sans tarder.
Les premiers symptômes de la rage humaine sont généraux :
- fièvre ;
- frissons ;
- malaises ;
- fatigue ;
- insomnie ;
- anorexie ;
- maux de tête ;
- anxiété ;
- irritabilité.
Des symptômes neurologiques peuvent apparaître les jours suivants :
- douleurs, engourdissements ou démangeaisons à l’endroit où la personne a été mordue, griffée ou léchée ou près de cette zone ;
- faiblesse ou tremblements dans la partie du corps mordue, griffée ou léchée ;
- contractions musculaires ;
- difficultés à respirer et à avaler.
Signaler un animal malade
Si vous voyez des ratons laveurs, des mouffettes ou des renards morts ou qui semblent désorientés, blessés, anormalement agressifs ou encore paralysés, vous êtes invité à les signaler en appelant au 1 877 346-6763, ou en remplissant le formulaire en ligne.
- 2000 : dernier cas de rage humaine recensé au Québec.
- 2006 : découverte des 4 premiers ratons laveurs atteints de la rage au Québec, en Montérégie.
- 2007 : 66 cas détectés en Montérégie.
- Diminution constante des cas de rage jusqu’en 2009.
- 2015 : détection du premier cas de rage du raton laveur depuis 2009 (portion québécoise de la réserve indienne d’Akwesasne).
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