Les rénos rentables... et celles qui ne le sont pas
Ne jetez pas votre argent par les fenêtres: choisissez des rénos qui augmenteront la valeur de votre habitation, car certaines rénovations sont plus payantes que d’autres.
Bien sûr, tout dépend de votre objectif: s’il s’agit d’améliorer votre qualité de vie, le choix des travaux à entreprendre est on ne peut plus personnel, mais si vous comptez revendre votre résidence dans quelques années, autant commencer par celles qui en augmentent le plus la valeur. Dans ce cas, vous devez considérer le rendement sur le capital investi pour vos travaux et ce que vous serez en mesure de réaliser vous-même.
Certains travaux, comme la peinture, demandent un investissement mineur tandis que d’autres, comme la rénovation de la cuisine ou de la salle de bains, nécessitent de mettre la main au portefeuille (autour de 35 000 $). Cela dit, partez du principe que vous ne récupérerez jamais 100 % de votre investissement, même si vous avez de l’or dans les mains.
Quelques règles d’or
Ne vous fiez pas aveuglément au rendement moyen des rénovations. Pour récupérer un maximum sur votre investissement, voici les facteurs que vous devez considérer.
- La densité d’habitations dans votre secteur: la valeur ajoutée par vos rénovations grimpera plus vite dans les secteurs plus densifiés.
- L’originalité n’est pas payante: mieux vaut effectuer des rénovations assez neutres pour ne pas heurter le goût de futurs acheteurs plutôt que de repeindre vos murs en rose fluo.
- Le niveau de luxe du secteur: si vous êtes dans un secteur où toutes les habitations ont deux salles de bains, l’ajout d’une seconde salle de bains est à considérer. Toutefois, gardez-vous de donner une valeur trop élevée à votre habitation par rapport aux maisons du voisinage.
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Doublement gagnant!
Les rénovations qui visent à améliorer l’efficacité énergétique de votre habitation sont intéressantes à double titre. Non seulement l’installation de fenêtres performantes, d’une bonne isolation thermique ou d’un système de chauffage de qualité procurent un bon retour sur l’investissement, mais ces rénovations présentent en plus l’avantage de diminuer les dépenses liés au chauffage et à la climatisation de votre habitation.
Si vous ne savez pas par où commencer, vous seriez bien inspiré de faire appel à un évaluateur agréé avant d’entreprendre des travaux de rénovation majeurs. Selon votre lieu de résidence et la valeur marchande de votre habitation, il pourra vous conseiller sur les travaux les plus rentables à réaliser.
Bon à savoir: de nombreux logiciels, applications et sites Web vous permettent de réaliser seul vos plans de maison. Des outils bien pratiques, à condition de choisir le bon support informatique. Quelques exemples: sweethome3d.com, sketchup.google.com, fr.homestyler.com et sensopia.com
Pendant vos rénovations, vous risquez de générer plus ou moins de débris dont vous devrez vous débarrasser. N’attendez pas d’avoir un tas de gravats dans votre cour pour vous poser la question de leur évacuation. Dès la planification de votre projet, vous devez évaluer le volume des déchets qui seront générés et ce que vous pourrez réutiliser, recycler ou envoyer à l’enfouissement.
Estimer le volume de déchets
La rénovation complète d’une cuisine ou d’une salle de bains peut générer jusqu’à deux tonnes de déchets. Cela dit, la quantité et le type de déchets seront très variables selon l’ampleur et le type de travaux que vous allez entreprendre. Béton, gypse et bois résulteront de la phase de démolition, tandis que la finition entraînera plutôt la production de déchets en plastique ou en carton. Pour vous faire une idée du volume, mesurez (longueur, largeur, épaisseur) les éléments à retirer (cloison, équipement, etc.) et additionnez ces chiffres. Non seulement cela vous donnera une idée du volume total de déchets à gérer, mais aussi du nombre et de la taille des conteneurs (de deux à 40 verges, soit jusqu’à 340 m3) dont vous aurez besoin.
Au moment de la planification, contactez les récupérateurs et les centres de tri susceptibles de se charger de vos déchets pour connaître leurs tarifs et leurs conditions. Si vous faites de petites rénovations, vous saurez ainsi quels sont les volumes de déchets acceptés gratuitement par l’écocentre le plus près de chez vous. D’un écocentre à l’autre, la quantité de déchets et le nombre de passages autorisés sont variables.
Par exemple, les écocentres de la région de Montréal autorisent les particuliers à 15 visites gratuites par an, sauf l’écocentre de LaSalle, où les visites sont illimitées… Par contre, vous devrez y apporter vos déchets vous-même, car les entrepreneurs ne peuvent pas utiliser les écocentres. Vous pouvez opter pour une solution clé en main avec un récupérateur qui effectuera la collecte et le tri pour vous ou simplement louer des conteneurs et régler le transport vers les écocentres de votre choix.
À vous de comparer. Pour vous aider, vous pouvez consulter le Répertoire québécois des récupérateurs, des recycleurs et des valorisateurs de Recyc-Québec et le Regroupement des récupérateurs et des recycleurs de matériaux de construction et de démolition du Québec.
N’oubliez pas de contacter votre municipalité afin de vérifier si un permis est nécessaire pour stationner un conteneur dans votre rue. De plus, vous devrez en informer l’entreprise de récupération si votre municipalité a des exigences particulières concernant les conteneurs (bandes réfléchissantes, roues barrées, etc.).
Calculer les coûts afférents
Se débarrasser de ses déchets de rénovation n’est évidemment pas donné. Et il n’est pas toujours facile d’y voir clair, car il existe presque autant de tarifications que d’entreprises spécialisées… Notez que les entrepreneurs en rénovations ont souvent des ententes et donc des conditions plus avantageuses avec certains recycleurs. Quel que soit votre choix, vérifiez ce qui est inclus (redevance à l’enfouissement, location de conteneur, transport, tri, livraison) et surtout ce qui est exclu du contrat de prise en charge de vos déchets. Vous vous éviterez ainsi bien des mauvaises surprises à la fin de vos travaux.
Recycler, c’est payant!
La première chose à faire pendant la démolition est de récupérer tout ce qui peut être réutilisé pour vos rénovations, par exemple le bois. Pour le reste, sachez que recycler des matériaux est souvent moins cher que de les envoyer à l’enfouissement si vous avez un conteneur plein et trié. Par exemple, l’enfouissement de bois coûte près de 80 $ la tonne, contre de 15 à 20 $ pour le recyclage, et ce, sans compter la redevance de 10 $ exigée pour chaque tonne de déchets dirigée dans un lieu d’enfouissement. Si vous voulez effectuer un tri sur le chantier même, vous devrez disposer de plusieurs petits conteneurs (par exemple un pour le bois, un autre pour le gypse et un dernier pour les rebuts non triés). Assurez-vous alors de pouvoir les remplir, car le coût le plus important à assumer est celui du transport des conteneurs. Et, si par bonheur, vous disposez d’une grande quantité de métal, vous avez en main un atout pour négocier avec votre recycleur, car il s’agit du matériau qui a le plus de valeur dans le milieu de la récupération. Mieux vaut prendre de bonnes habitudes et recycler ses déchets: à partir de cette année (2013) il est interdit d’enfouir des déchets en carton, en 2014 la même interdiction s’étendra au bois, etc.
N’ayez pas une confiance aveugle en votre entrepreneur en ce qui concerne vos exigences en matière de traitement des déchets sur le chantier. Exigez que votre contrat comprenne une clause sur la gestion des déchets qui garantit que l’entrepreneur et ses salariés respecteront vos consignes de tri. Sinon, vous vous exposez à des déconvenues: par exemple, si vous faites recycler du gypse et que Recycle Gypse Québec s’aperçoit que votre conteneur de gypse comporte d’autres déchets, cela aura des conséquences sur la facture… Indiquez donc clairement dans votre contrat qui est responsable de la qualité du tri et des erreurs. Et si vous voulez vous assurer que vos déchets ont bien été envoyés à l’endroit convenu, demandez à l’entrepreneur en recyclage un billet de pesée du centre de tri.
Des matériaux verts?
Utiliser des matériaux de construction recyclés est évidemment une bonne chose pour la protection de l’environnement, d’autant plus que, contrairement à ce que beaucoup croient encore, ces produits recyclés sont d’aussi bonne qualité et ne se vendent pas nécessairement plus cher que leurs homologues neufs. Encore faut-il les trouver, ce qui est de plus en plus facile puisque les grandes chaînes du bricolage proposent désormais des produits recyclés, notamment du gypse et de la peinture.
Pour trouver des matériaux de construction recyclés:
- consultez les sites des magasins de produits de rénovation pour savoir quels produits recyclés ils vendent;
- consultez le Répertoire de produits à contenu recyclé fabriqués au Québec sur le site de Recyc-Québec
- consultez le répertoire du site d'Écohabitation (vérifiez si le critère «contient des matériaux recyclés» est coché dans les critères environnementaux des entreprises).
Saviez-vous que...
- Le bois traité n’est pas réutilisable, car il peut être imprégné de vernis, de peinture au plomb ou d’autres composés toxiques.
- Plus de 90 % des résidus de construction peuvent être réutilisés ou recyclés.
- Le taux de récupération des matériaux de construction, de rénovation et de démolition au Québec est de 74 %.
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