En réaction à notre tout dernier test de crèmes solaires, une lectrice nous a écrit se disant déçue que les écrans avec filtres chimiques se classent mieux que les formules dites minérales ou physiques.
Alors que certains ingrédients chimiques sont soupçonnés d’être dangereux pour la santé, les écrans minéraux ont, dans les dernières années, gagné en popularité.
Ces deux types de produits, qui se côtoient à la pharmacie, n’ont pas tout à fait le même fonctionnement. Les écrans faits à partir d’ingrédients chimiques (comme l’oxybenzone et l’octocrylène) absorbent les rayons UV, et ceux composés d’ingrédients physiques (soit le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc) les réfléchissent.
Dans les deux cas, ils cherchent à protéger votre peau des rayons ultraviolets B (UVB), grands responsables des coups de soleil, et des UVA, qui pénètrent plus profondément dans l’épiderme (jusqu’au derme) et sont associés au vieillissement prématuré de la peau, tout en augmentant, comme les UVB, le risque de cancers cutanés.
Chimiques vs physiques
Mais les écrans chimiques et physiques sont-ils égaux face aux rayons nocifs du soleil? Pas tout à fait, conclut notre test publié dans l’édition d’août et accessible ici.
Pour arriver à ce constat, nous avons mis au banc d’essais 22 crèmes solaires, dont 19 comportent des filtres chimiques ou une combinaison de filtres chimiques et physiques, et trois sont des écrans physiques à base d’oxyde de zinc, de dioxyde de titane ou d’un mélange des deux.
Au fil des ans, nous avons mis au point notre propre protocole d’évaluation pour tester les crèmes solaires. Celui-ci consiste à appliquer les produits sur des plaques de silice et à mesurer leur capacité à bloquer les rayons UVB et UVA à l’aide d’un spectromètre.
Cette méthode nous permet de comparer la protection contre les rayons UVB et UVA des différents produits, mais pas de contre-vérifier le FPS annoncé sur les emballages. Pour cela, il nous faudrait demander à des volontaires de s’exposer à un simulateur solaire et noter le temps que leur peau met à brûler sur les zones protégées et non protégées ; une façon de faire à laquelle nous ne pouvons pas nous rallier, bien sûr.
La performance des filtres physiques
Verdict: les trois crèmes minérales évaluées, toutes de marque québécoise, vous procurent une protection acceptable, démontre notre test. Cependant, cette protection se révèle moins bonne que celle des crèmes chimiques à qui elles se mesurent.
La crème Biolove de Druide, qui combine oxyde de zinc et dioxyde de titane, protège bien contre les UVB, mais un peu moins contre les UVA. Les deux produits Attitude, à base d’oxyde de zinc, bloquent les deux types de rayons de façon un peu moins satisfaisante que d’autres crèmes évaluées.
«Ils sont moins efficaces que d’autres et ils se vendent relativement cher, soit entre 5,40 $ et 9,33 $ la dose», résume ma collègue Clémence Lamarche, chargée de projets à Protégez-Vous.
Faut-il bouder les crèmes minérales?
Toutefois, soyez rassuré. Parce qu’elles vous procurent tout de même une protection acceptable, Protégez-Vous ne classe pas les crèmes minérales dans la catégorie des produits «à éviter». D’ailleurs, les dermatologues n’hésitent pas à recommander ce type d’écran aux personnes qui préfèrent éviter les substances chimiques ou qui y sont allergiques ou intolérantes, insistant tout de même sur le fait que «des preuves scientifiques solides démontrent que l’exposition aux rayons UV est plus dommageable pour la santé que les effets négatifs hypothétiques des écrans solaires».
Le plus important, martèlent ces spécialistes, est de vous enduire de crème solaire, quelle que soit la sorte. C’est donc avant tout ce principe qui devrait vous accompagner au bord de la piscine cet été.