Je commence à appréhender sérieusement l’échéance de mon prêt hypothécaire l’an prochain. À l’époque, j’ai choisi un taux fixe, qui était alors de 3,4 %, et je crains fort qu’il ne s’élève à environ 5 % lorsque viendra le temps de le renouveler. Car l’augmentation du taux directeur par la Banque du Canada mercredi dernier – la cinquième depuis mars 2022 – ne laisse présager rien de bon.
Cette hausse cumulée de 3 % en quelques mois s’est répercutée sur les taux d’intérêt d’un certain nombre de prêts, notamment les prêts hypothécaires, qui ont monté allègrement. Cela constitue un poids supplémentaire sur le budget des ménages, dont le mien, qui n’avaient vraiment pas besoin de ça en ces temps d’inflation galopante…
Fixes et variables
Carl Vignola, conseiller, Gestion de patrimoine TD, a calculé que, pour les propriétaires ayant opté pour un taux variable, le versement mensuel sur une hypothèque de 300 000 $ leur coûte désormais, incluant la hausse de septembre, de 475 à 500 $ de plus par mois par rapport au début de 2022. Et si, comble de malheur, le financement de leur nouveau véhicule est lui aussi à taux variable, ses mensualités ont également augmenté (40 $ de plus pour un prêt de 30 000 $ par exemple). Que peuvent-ils faire concrètement pour amoindrir le choc?
Dans un premier temps, Carl Vignola souligne que le versement hypothécaire mensuel ne va pas nécessairement croître et qu’il peut demeurer fixe: tout dépend de l’entente prise avec l’institution financière. Si c’est le cas, ce n’est pas nécessairement une bonne nouvelle, même si ça peut sembler avantageux à court terme. Car cela signifie que, chaque mois, vous payerez moins de capital et davantage d’intérêts. À l’échéance, le solde impayé sera donc plus élevé que prévu et vos versements seront revus à la hausse pour conserver la même période d’amortissement. En vous montrant proactif dès maintenant et en effectuant un paiement forfaitaire, vous éviterez de vous retrouver dans cette situation.
Si vos versements mensuels évoluent au gré des taux d’intérêt et que la facture est dure à digérer, là encore un paiement forfaitaire contribue à stabiliser les montants mensuels à payer.
Des solutions
Toutefois, vous pourriez aussi demander à votre institution prêteuse de rallonger la période d’amortissement ou encore de modifier la fréquence de paiements pour passer, par exemple, d’un remboursement accéléré à un remboursement régulier. Si rien ne va plus, une autre solution serait d’utiliser votre marge ou ligne de crédit sur la valeur domiciliaire pour rembourser quelques mensualités de votre prêt hypothécaire, le temps de retrouver votre équilibre budgétaire. Rappelons que le seul paiement mensuel exigible sur ces produits financiers est le montant des intérêts, ce qui permet de souffler un peu.
Différentes solutions sont donc envisageables, mais la première chose à faire est sans aucun doute de rencontrer votre conseiller hypothécaire pour explorer avec lui les diverses possibilités.
Quant à mon renouvellement l’an prochain, je devrais réfléchir à plusieurs scénarios et analyser leur impact sur mes finances. Carl Vignola précise que, même si le passé n’est pas garant de l’avenir, historiquement, les prêts hypothécaires à taux variable se révèlent généralement plus avantageux à long terme que ceux à taux fixe. Il n’est donc pas exclu que je fasse le saut dans l’univers insécurisant du taux variable. D’ici là, espérons que la poussée inflationniste aura été jugulée par la Banque du Canada et qu’elle cessera de nous donner des sueurs froides.
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