Maintenant que les enfants ont quitté le nid, votre maison vous semble bien grande. Qui plus est, à l’aube de la retraite, vous aimeriez pouvoir profiter de la vie, vous libérer de l’entretien de votre propriété ou tout simplement bonifier vos revenus. Lisez ceci pour savoir s’il vaut mieux la vendre ou explorer d’autres avenues.
Différentes options
Pour bon nombre de Québécois, la majorité des actifs est concentrée dans leur résidence. Cela représente une somme rondelette, en particulier si la propriété est partiellement ou entièrement payée. Lorsqu’on est sur le point de quitter le marché du travail, on peut donc être tenté de vendre sa propriété pour empocher ces liquidités.
Antoine Chaume, planificateur financier chez Lafond Services financiers et président de Waltr Solutions collectives, souligne toutefois que ce n’est pas nécessairement la meilleure solution. Avant de prendre votre retraite, il recommande plutôt d’obtenir une marge de crédit hypothécaire, qui peut atteindre jusqu’à concurrence de 65 % à 80 % de la valeur de la propriété.
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Rappelez-vous : une fois que vous ne toucherez plus de revenus d’emploi, les institutions financières pourraient se montrer réticentes à vous accorder cette marge. En procédant ainsi, vous disposerez des liquidités nécessaires pour améliorer votre train de vie en fonction de vos besoins, mais sans avoir à vous départir de votre maison. Vous rembourserez les montants utilisés sur la marge au moment de la vente de la propriété. Puisque celle-ci aura probablement pris de la valeur au fil du temps, cela compensera sûrement une bonne partie de vos dépenses.
Autre option : vendre pour acheter plus petit et investir une partie du fruit de la vente. Antoine Chaume remarque qu’actuellement, de nombreux retraités ou préretraités vendent leur propriété et en acquièrent une autre avec une mise de fonds de 20 % seulement, alors qu’ils auraient pu verser davantage ou la payer en totalité. Ils préfèrent investir le plus de liquidités possible dans des véhicules de placements enregistrés (REER, CELI), ce qui leur permet du même coup de payer moins d’impôt.
Si ceux-ci sont utilisés à leur pleine capacité, alors vous vous tournerez vers des placements non enregistrés dont les gains seront imposables, en tenant compte de votre profil d’investisseur.
Enfin, vous pouvez aussi louer un logement au lieu d’acheter, et investir une portion des liquidités tirées de la vente de la propriété.
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Voir sa retraite autrement
Le planificateur financier mentionne que pendant des années, les Québécois se sont fait dire qu’il fallait impérativement arriver à la retraite sans dettes et avec une propriété payée. C’est encore vrai aujourd’hui, mais il faut nuancer. En effet, une hypothèque demeure une «bonne dette», dans la mesure où elle est reliée à un actif qui prend progressivement de la valeur.
De plus, les taux d’intérêt des prêts hypothécaires sont si bas actuellement (moins de 2 % pour certains clients d’Antoine Chaume!) qu’il peut être plus avantageux de placer son argent et bénéficier ainsi de rendements intéressants, au lieu de liquider son hypothèque. Le vieil adage est encore d’actualité : il ne faut pas nécessairement mettre tous ses œufs dans le même panier.
Afin de prendre la meilleure décision pour vous, commencez par faire votre budget en fonction des revenus estimés à la retraite et des différents scénarios possibles (marge hypothécaire, vente, rachat, investissement des liquidités). Le but est de vous assurer de ne pas vous placer dans une situation financière périlleuse.
Prenez aussi le temps de réfléchir à vos objectifs personnels : voulez-vous retourner en ville après plusieurs années passées en banlieue, ou au contraire vous retirer à la campagne? Souhaitez-vous demeurer propriétaire ou préférez-vous avoir la tranquillité d’esprit du locataire? Des questions cruciales qui méritent réflexion…