Voici quelques pistes de solution avec les dernières données de Statistique Canada.
Qu’est-ce qui est mieux : 70 % du revenu net, 60 %, 80 %, un million de dollars ? Si, comme moi, vous ne savez plus à quelle règle vous fier pour établir le montant dont vous aurez besoin pour votre retraite, l’Enquête canadienne sur le revenu de Statistique Canada donne quelques indicateurs qui peuvent s’avérer utiles pour faire vos calculs.
On y apprend qu’en 2022, le revenu médian après impôt des familles de personnes âgées était de 74 200 $, soit 6 183 $ par mois. Pour les aînés célibataires, on parlait plutôt de 33 600 $, soit 2 800 $ par mois. Comparativement, le revenu médian net d’une famille de personnes non âgées (ce sont les termes utilisés par Statistique Canada) est de 109 500 $ et de 40 100 $ pour une personne seule non âgée.
Si ces montants peuvent constituer des repères, ce n’est toutefois pas la panacée, car les besoins varient considérablement en fonction du rythme de vie des retraités, et bien sûr de leurs moyens. Alors, sur quoi se baser ?
Tout dépend des projets de retraite
Évaluer son niveau de vie est l’une des clés pour avoir une meilleure idée de ses besoins financiers une fois que l’on aura quitté le marché du travail. Là encore, tout commence par un budget afin d’estimer quelles seront les entrées (fonds de pension d’employeur, rentes gouvernementales, épargne personnelle, etc.) et les sorties d’argent à la retraite.
« La règle de pouvoir disposer de 70 % du revenu net de ce que l’on gagnait pendant la vie active est un bon point de départ, mais cela dépend de plusieurs facteurs. Si on désire voyager, acheter un véhicule récréatif, faire beaucoup d’activités, cela ne sera sans doute pas suffisant », remarque Antoine Chaume Legault, planificateur financier et conseiller en gestion de patrimoine chez Assante Capital. En revanche, si l’on reste relativement raisonnable dans ses dépenses, que l’hypothèque est entièrement payée et que l’on a peu ou pas de dettes, 70 % pourraient suffire.
« Mais il est essentiel de bien planifier afin de ne pas se retrouver en difficulté, indique le planificateur. On constate que les premières années de la retraite sont cruciales : s’il faut puiser davantage dans son capital pour pouvoir boucler son budget, cela aura des conséquences négatives qui se répercuteront à moyen et à long terme. »
Si l’argent manque et qu’il n’est pas possible de réduire ses dépenses, travailler quelques jours par mois pourrait constituer une solution. Grâce aux crédits d’impôt, notamment celui pour prolongation de carrière, cela peut s’avérer plus payant qu’on ne le croit. Un outil comme ce calculateur du ministère des Finances permet aussi d’évaluer quel sera le revenu de travail conservé à la retraite, et de comparer ses ressources financières avec ou sans revenu d’emploi.
Un plan de retraite à deux vitesses
Antoine Chaume Legault mentionne également que les besoins financiers varient considérablement en fonction des tranches d’âge. « Pendant les premières années, on est actif et on dépense donc davantage, mais à partir de 75-80 ans, on ralentit le rythme. C’est pourquoi les planificateurs préparent souvent un plan à deux vitesses : au début, explique-t-il, on prévoit plus de dépenses discrétionnaires et moins par la suite. »
Mais attention, avec l’âge, les coûts en soins de santé vont augmenter, surtout si l’on a des besoins particuliers ou que l’on souhaite recevoir des services à domicile.
Autre facteur qui pèse dans la balance : la résidence familiale. Il peut en effet être plus avantageux de la vendre et de louer un appartement. « Cela vaut la peine d’y réfléchir, car l’immobilier a pris énormément de valeur ces dernières années. De plus, si la majorité de notre valeur nette est immobilisée dans notre propriété, dans ce cas, on devra probablement vendre afin de pouvoir dégager les liquidités dont on aura besoin pour soutenir notre niveau de vie à la retraite », précise Antoine Chaume Legault.
Encore indécis au sujet des montants dont vous aurez besoin ? Voici quelques sites à consulter :
- La Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke a conçu un simulateur qui permet de prévoir l’épargne nécessaire compte tenu des objectifs de retraite, et de décider du meilleur moment pour retirer ses rentes publiques de retraite (RRQ, Sécurité de la vieillesse).
- SimulR de Retraite Québec est un outil simplifié de simulation des revenus à la retraite.
- ÉducÉpargne regorge de ressources et de conseils pratiques sur l’épargne retraite.