Ils font partie de la famille des PFAS, ou « polluants éternels ». Or ces molécules sont en voie d’être remplacées par de nouveaux agents imperméabilisants. À quoi faut-il s’attendre?
Pour apprécier la saison froide, pratiquer un sport hivernal est assurément une bonne stratégie… à condition d’être bien habillé pour l’occasion. En effet, tous les amateurs de plein air vous le diront : il n’y a pas de mauvaise météo, juste une mauvaise façon de se vêtir.
Or, votre manteau adoré, qui vous garde au sec même sous la neige mouillée, contient fort probablement des substances perfluoroalkylées, qui font partie de la famille des PFAS, ou « polluants éternels ». Ces molécules permettent de fabriquer des membranes antiadhérentes, imperméables et résistantes à la chaleur comme aux taches. Toutes ces propriétés se révèlent des plus utiles pour le matériel de plein air (manteaux, mais aussi bottes, tentes, etc.), et ce, depuis plusieurs décennies.
Cependant, les PFAS inquiètent les experts en raison de leur persistance dans l’environnement et de leur accumulation dans les organismes vivants. Dès 2011, Greenpeace avait sonné l’alarme au sujet de la présence de PFAS dans les vêtements de plein air. À l’époque, l’organisme avait testé 40 produits et détecté la présence de PFAS dans 36 d’entre eux.
Cette mauvaise presse, combinée à une sensibilisation accrue de la population aux risques liés aux PFAS, ainsi qu’à des réglementations de plus en plus restrictives – la Californie, par exemple, bannira leur utilisation dans la plupart des textiles cette année, et l’Europe est en voie de le faire –, force les entreprises d’équipement de plein air à trouver des solutions de rechange et à mettre au point de nouveaux matériaux.
Sans PFAS et sans reproches?
Des marques réputées pour leur engagement environnemental, comme Patagonia et Fjällräven, ont entrepris le virage il y a plusieurs années. La première promet d’ailleurs que tous ses produits seront exempts de PFAS en 2025. D’autres fabricants, tels que Nike et Adidas, emboîtent également le pas. L’entreprise Gore, qui fabrique le très populaire Gore-Tex, travaille de son côté sur une nouvelle membrane sans PFAS, le Gore-Tex ePE, qui devrait apparaître sur le marché cette année.
Si vous prévoyez acheter un imperméable ou un manteau d’hiver dans les prochains mois, sachez qu’il sera fort probablement fait avec l’une de ces nouvelles membranes. Or celles-ci seront-elles aussi performantes que les anciennes? Seuls l’avenir et l’épreuve de la « vraie vie » nous le diront, mais la barre est haute pour remplacer les PFAS, qui étaient très efficaces.
Selon certains observateurs, c’est au chapitre de l’entretien que tout se jouera, car ces nouvelles membranes exigeront peut-être une petite contribution de votre part pour être en mesure de faire leur travail adéquatement. Par exemple, la suédoise Fjällräven explique aux consommateurs que ses membranes sans PFAS les garderont au sec, mais qu’elles ne resteront pas étanches aussi longtemps que les précédentes et que l’application plus fréquente d’un traitement imperméabilisant s’avérera nécessaire.
Bien que les instructions pour réimperméabiliser mon nouveau manteau soient très claires sur le site web de ce fabricant, j’avoue que la tâche ne m’enchante pas vraiment. Néanmoins, si cela peut contribuer à réduire la quantité de polluants dans l’environnement, je me dis que je peux bien fournir ce petit effort supplémentaire. Après tout, j’ai déjà survécu à la mort de l’essence au plomb et à celle des pailles en plastique.
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