À Protégez-Vous, on vous encourage depuis longtemps à faire des choix éclairés, notamment en vous informant de la provenance des biens que vous achetez. Cependant, avec les bouleversements récents chez nos voisins du Sud, la question de l’origine des produits prend une nouvelle tournure. Certains d’entre vous cherchent activement à soutenir l’économie d’ici; d’autres veulent simplement éviter d’acheter américain. Peu importe votre motivation, une chose est claire : savoir d’où vient vraiment un produit est loin d’être simple.
Dans le cas des appareils complexes comme les cafetières ou les aspirateurs, plusieurs pièces sont souvent fabriquées dans différents pays. Et les fabricants n’ont aucune obligation de vous fournir un portrait clair de leur chaîne d’approvisionnement. Résultat : l’information est fragmentée, voire inexistante.
Une piste consiste à s’intéresser au siège social. Une entreprise établie à Victoriaville, par exemple, emploiera sans doute des gens de la région pour ses services de vente, de comptabilité et/ou de marketing, même si la production se fait à un autre endroit. Encourager ces entreprises, c’est aussi soutenir l’économie locale. Cela dit, en admettant qu’un fabricant ait plusieurs établissements au Canada ou ailleurs dans le monde, il devient dès lors ardu de déterminer où les décisions se prennent réellement.
De plus, certains individus profitent de l’intérêt pour l’achat local pour se remplir les poches. Plusieurs consommateurs ont été déçus de recevoir leur commande, censée provenir d’une « petite entreprise québécoise », directement de Chine. C’est le cas notamment de clientes qui croyaient à tort avoir acheté des leggings hivernaux fabriqués à Granby.
C’est ce qu’on appelle en anglais le dropshipping, ou parachutage. Cette méthode, légale en soi, permet à des vendeurs de faire suivre la commande à un fournisseur externe, qui expédie le produit au client. Le problème, c’est quand ces vendeurs se présentent comme des artisans locaux, tout en vendant à prix fort des articles génériques qu’on trouve pour une bouchée de pain sur Amazon, Shein ou Alibaba. Rappel important : faire croire qu’un produit est fabriqué au Québec alors que ce n’est pas le cas, c’est de la publicité trompeuse, et c’est interdit par la loi.
Pour éviter de tomber dans le piège, il est utile de faire quelques vérifications. Par exemple, consulter les commentaires laissés sur la page Facebook de l’entreprise ou sur Google peut vous donner un premier aperçu. Personnellement, j’utilise aussi Google Maps pour localiser les bureaux : avec l’option Street View, il est possible de vérifier s’il s’agit d’un véritable local commercial qui affiche le nom de l’entreprise ou d’un simple appartement. Il m’arrive également de jeter un coup d’œil sur LinkedIn pour voir si l’entreprise compte quelques employés établis au Québec. Ce ne sont pas des méthodes infaillibles, mais elles permettent généralement de mieux cerner à qui on a affaire.