Ménopause : tout sur l’hormonothérapie

Sommaire de l&rsquo;article &laquo; Montagnes russes hormonales &raquo;Strat&eacute;gies non hormonalesQuand la qualit&eacute; de vie est trop perturb&eacute;eS&eacute;curitaires, les hormones?Hormones classiques vs bio-identiquesLe point sur les hormones bio-identiquesComment traiter les douleurs vaginalesM&eacute;nopaus&eacute;e dans la trentaine? La majorit&eacute; des femmes franchissent le cap de la m&eacute;nopause entre 45 et 55 ans; &agrave; 51 ans en moyenne. Cette &eacute;tape in&eacute;luctable de la vie, d&eacute;finie par l&rsquo;arr&ecirc;t des menstruations pendant 12 mois cons&eacute;cutifs, s&rsquo;installe lorsque la r&eacute;serve d&rsquo;ovules chez une femme est &eacute;puis&eacute;e et que ses ovaires cessent de produire de l&rsquo;&oelig;strog&egrave;ne, de la progest&eacute;rone et une partie de la testost&eacute;rone.La m&eacute;nopause ne survient pas brutalement : elle est pr&eacute;c&eacute;d&eacute;e d&rsquo;une p&eacute;riode de transition, la p&eacute;rim&eacute;nopause, qui s&rsquo;&eacute;tend en moyenne sur cinq &agrave; sept ans. Au d&eacute;but, le cycle menstruel devient plus court ou, au contraire, plus long, et les r&egrave;gles peuvent &ecirc;tre plus abondantes. La baisse graduelle de production d&rsquo;hormones est aussi susceptible d&rsquo;entra&icirc;ner diff&eacute;rents sympt&ocirc;mes, dont les fameuses bouff&eacute;es de chaleur. &laquo; Montagnes russes hormonales &raquo;Si certaines femmes rencontrent peu de difficult&eacute;s durant cette p&eacute;riode et se r&eacute;jouissent m&ecirc;me de la fin de leurs r&egrave;gles, d&rsquo;autres voient ces changements comme une source d&rsquo;inconfort, voire de grands malaises.&laquo; La p&eacute;rim&eacute;nopause constitue des montagnes russes hormonales, et certaines femmes sont excessivement sensibles &agrave; ces variations &raquo;, explique la Dre Sophie Desindes, m&eacute;decin sp&eacute;cialis&eacute;e en gyn&eacute;cologie et obst&eacute;trique au Centre hospitalier de l&rsquo;Universit&eacute; de Sherbrooke (CHUS).La sp&eacute;cialiste souligne que les femmes qui ont d&eacute;j&agrave; souffert de syndrome pr&eacute;menstruel (SPM) fort, de p&eacute;riodes post-partum difficiles et de d&eacute;pression sont plus sujettes &agrave; une m&eacute;nopause intense sur le plan psychologique. La g&eacute;n&eacute;tique, l&rsquo;ethnicit&eacute;, l&rsquo;ob&eacute;sit&eacute;, la s&eacute;dentarit&eacute; et le tabagisme sont d&rsquo;autres facteurs qui peuvent peser dans la balance.Strat&eacute;gies non hormonalesLes bouff&eacute;es de chaleur repr&eacute;sentent l&rsquo;inconfort le plus courant li&eacute; &agrave; la m&eacute;nopause; elles touchent de 60 &agrave; 80 % des femmes m&eacute;nopaus&eacute;es. Cette sensation soudaine de chaleur, d&rsquo;intensit&eacute; variable, dure quelques minutes et peut survenir plusieurs fois par jour. &laquo; C&rsquo;est comme si le thermostat de votre corps &eacute;tait d&eacute;r&eacute;gl&eacute; par l&rsquo;absence d&rsquo;&oelig;strog&egrave;ne et qu&rsquo;il s&rsquo;activait tout seul avec de faux signaux &raquo;, d&eacute;crit la Dre Jeanne Bouteaud, obst&eacute;tricienne et gyn&eacute;cologue au Centre hospitalier de l&rsquo;Universit&eacute; de Montr&eacute;al (CHUM).Chez plusieurs femmes, des strat&eacute;gies simples &ndash; s&rsquo;habiller en &laquo; pelures d&rsquo;oignon &raquo;, m&eacute;diter, modifier certaines habitudes de vie&hellip; &ndash; suffisent &agrave; g&eacute;rer ce d&eacute;sagr&eacute;ment. Pour Sylvie*, 62 ans, c&rsquo;est l&rsquo;exercice physique et quelques changements dans son alimentation &ndash; notamment l&rsquo;alcool, qu&rsquo;elle a coup&eacute; &ndash; qui ont &eacute;t&eacute; salvateurs. &laquo; Ma m&eacute;decin m&rsquo;a d&eacute;conseill&eacute; de prendre des hormones en raison d&rsquo;un probl&egrave;me de sant&eacute;. J&rsquo;ai donc appris &agrave; vivre avec ma m&eacute;nopause &raquo;, avoue-t-elle.&laquo; On sait que l&rsquo;activit&eacute; physique est associ&eacute;e &agrave; un meilleur contr&ocirc;le des bouff&eacute;es de chaleur, confirme la Dre Bouteaud. Une vie s&eacute;dentaire de m&ecirc;me que le tabagisme peuvent exacerber les sympt&ocirc;mes. On sait aussi que l&rsquo;alcool augmente le risque de cancer du sein et d&rsquo;autres probl&egrave;mes de sant&eacute; globale, en plus d&rsquo;&ecirc;tre parfois un facteur d&eacute;clencheur de bouff&eacute;es de chaleur. &raquo;Quand la qualit&eacute; de vie est trop perturb&eacute;eSi les bouff&eacute;es de chaleur sont tr&egrave;s envahissantes, votre m&eacute;decin vous proposera probablement l&rsquo;hormonoth&eacute;rapie. Ce traitement est reconnu comme le plus efficace non seulement contre ce sympt&ocirc;me, mais aussi contre l&rsquo;insomnie et la s&eacute;cheresse vaginale, fr&eacute;quents chez les femmes m&eacute;nopaus&eacute;es. Elle peut r&eacute;duire les bouff&eacute;es de chaleur de 90 % chez les femmes qui ont des sympt&ocirc;mes de mod&eacute;r&eacute;s &agrave; graves, selon une revue de la litt&eacute;rature publi&eacute;e en juillet 2023 dans le Journal de l&rsquo;Association m&eacute;dicale canadienne (CMAJ).&laquo; Environ le tiers de mes patientes me disent qu&rsquo;elles ont vraiment besoin de suivre une hormonoth&eacute;rapie &raquo;, &eacute;value la Dre Sylvie Dodin-Dewailly, gyn&eacute;cologue et professeure &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; Laval.Joane Vandal, 61 ans, fait partie de ces femmes. Des bouff&eacute;es de chaleur intenses l&rsquo;ont pouss&eacute;e &agrave; prendre des hormones pendant deux ans, au d&eacute;but de la cinquantaine. &laquo; Ma m&eacute;nopause n&rsquo;&eacute;tait pas insupportable, mais j&rsquo;&eacute;tais tann&eacute;e des chaleurs. Je jouais sans arr&ecirc;t au yoyo &raquo;, raconte-t-elle. &Agrave; son plus grand bonheur, celles-ci se font aujourd&rsquo;hui plus rares et sont moins fortes.La Dre Jeanne Bouteaud explique que les femmes qui commencent &agrave; avoir des bouff&eacute;es de chaleur pendant la m&eacute;nopause en auront pour une p&eacute;riode variant entre 3 et 5 ans en moyenne, mais que lorsque les bouff&eacute;es apparaissent plus t&ocirc;t, pendant la p&eacute;rim&eacute;nopause, elles peuvent durer en moyenne de 7 &agrave; 10 ans.Or les sympt&ocirc;mes ne s&rsquo;arr&ecirc;tent pas l&agrave;. Les femmes que nous avons interrog&eacute;es rapportent aussi des troubles du sommeil, des sueurs nocturnes, une baisse d&rsquo;&eacute;nergie, une prise de poids, des pertes sanguines importantes avant l&rsquo;arr&ecirc;t total des menstruations, un ass&egrave;chement de la peau et de l&rsquo;irritabilit&eacute;.Parfois, l&rsquo;inconfort est &agrave; ce point intense que l&rsquo;hormonoth&eacute;rapie devient essentielle, comme en t&eacute;moigne Vivianne*, 65 ans. &Agrave; 47 ans, elle a subi une hyst&eacute;rectomie avec retrait des ovaires en raison d&rsquo;un fibrome. Du jour au lendemain, elle s&rsquo;est retrouv&eacute;e en m&eacute;nopause. Si, au d&eacute;but, Vivianne pr&eacute;f&eacute;rait se passer d&rsquo;hormones, un mois apr&egrave;s sa chirurgie, elle est retourn&eacute;e voir sa m&eacute;decin pour en r&eacute;clamer. &laquo; Je ne me sentais vraiment pas bien dans ma peau. &Agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur de moi, c&rsquo;&eacute;tait comme un choc &eacute;lectrique permanent. Je n&rsquo;avais pas de qualit&eacute; de vie &raquo;, confie celle qui prend des hormones depuis maintenant 18 ans, sans quoi elle dit se sentir &laquo; insupportable &raquo;.S&eacute;curitaires, les hormones?En 2002, une premi&egrave;re grande &eacute;tude clinique portant sur l&rsquo;hormonoth&eacute;rapie, publi&eacute;e par la Women&rsquo;s Health Initiative (WHI), a d&eacute;montr&eacute; que l&rsquo;utilisation des hormones classiques &ndash; le Provera et le Premarin &ndash; &eacute;tait associ&eacute;e &agrave; une augmentation du risque du cancer du sein, de maladies cardiovasculaires et d&rsquo;accidents vasculaires c&eacute;r&eacute;braux (AVC). Ces r&eacute;sultats ont soulev&eacute; de grandes craintes, dissuadant pendant des ann&eacute;es des millions de femmes m&eacute;nopaus&eacute;es &agrave; prendre des hormones, et ce, malgr&eacute; leurs sympt&ocirc;mes.Depuis, les risques soulev&eacute;s par l&rsquo;&eacute;tude de la WHI ont &eacute;t&eacute; nuanc&eacute;s, et d&rsquo;autres recherches ont permis de mieux comprendre les effets de l&rsquo;hormonoth&eacute;rapie. Le risque de cancer du sein existe, mais il est jug&eacute; faible (8 cas de cancer additionnels par ann&eacute;e sur 10 000 femmes trait&eacute;es dans l&rsquo;&eacute;tude de la WHI), et celui de caillot sanguin est associ&eacute; &agrave; certains facteurs de risque, comme le tabagisme, l&rsquo;ob&eacute;sit&eacute;, le cancer, etc. De plus, l&rsquo;hormonoth&eacute;rapie n&rsquo;est pas li&eacute;e &agrave; une augmentation du risque d&rsquo;AVC chez les patientes de moins de 60 ans. R&eacute;sultat : les organisations m&eacute;dicales, telles la The Menopause Society et la Soci&eacute;t&eacute; des obst&eacute;triciens et gyn&eacute;cologues du Canada, concluent aujourd&rsquo;hui que les avantages de l&rsquo;hormonoth&eacute;rapie pour la sant&eacute; des femmes l&rsquo;emportent sur les risques si le traitement est d&eacute;marr&eacute; avant l&rsquo;&acirc;ge de 60 ans ou moins de 10 ans apr&egrave;s la m&eacute;nopause. Elles soutiennent que les femmes peuvent poursuivre leur traitement aussi longtemps qu&rsquo;il est n&eacute;cessaire pour elles de le faire, &agrave; la plus petite dose efficace pour elles.Bien qu&rsquo;elle aide &agrave; traiter l&rsquo;ost&eacute;oporose, l&rsquo;hormonoth&eacute;rapie ne doit pas &ecirc;tre prescrite en pr&eacute;vention ou aux femmes qui ont encore des r&egrave;gles, selon les expertes interrog&eacute;es. &laquo; Il y a quand m&ecirc;me des risques associ&eacute;s aux hormones qui sont peu nombreux et peu importants chez les jeunes m&eacute;nopaus&eacute;es en bonne sant&eacute;. Il y a aussi des effets secondaires chez certaines femmes &raquo;, r&eacute;sume la Dre Sophie Desindes, du CHUS. Parmi ces effets, mentionnons les naus&eacute;es, les ballonnements, les douleurs aux seins et les maux de t&ecirc;te.Hormones classiques vs bio-identiquesPour les femmes ayant subi une hyst&eacute;rectomie, seule la prise d&rsquo;&oelig;strog&egrave;nes est n&eacute;cessaire. Celles qui ont toujours leur ut&eacute;rus, quant &agrave; elles, doivent habituellement associer cette hormone &agrave; de la progest&eacute;rone pour les prot&eacute;ger du risque de d&eacute;velopper un cancer de l&rsquo;endom&egrave;tre.En g&eacute;n&eacute;ral, deux types de traitements s&rsquo;offrent &agrave; ces derni&egrave;res. La premi&egrave;re : la &laquo; recette &raquo; classique, qui comprend des &oelig;strog&egrave;nes conjugu&eacute;s &eacute;quins &ndash; lesquels sont pr&eacute;lev&eacute;s dans l&rsquo;urine de jument enceinte, et connus sous le nom commercial de Premarin &ndash; et un progestatif, soit de l&rsquo;ac&eacute;tate de m&eacute;droxyprogest&eacute;rone (Provera). Les deux sont couverts par la R&eacute;gie de l&rsquo;assurance maladie du Qu&eacute;bec (RAMQ).La seconde formule est l&rsquo;hormonoth&eacute;rapie dite &laquo; bio-identique &raquo;, une combinaison d&rsquo;estradiol-17B et de progest&eacute;rone. L&rsquo;estradiol-17B est administr&eacute; sous forme orale ou de gel transdermique, alors que la progest&eacute;rone, donn&eacute;e en comprim&eacute;, est micronis&eacute;e, c&rsquo;est-&agrave;-dire transform&eacute;e en minuscules particules plus absorbables. Les trois sont rembours&eacute;s par la RAMQ.Selon le cas, il est possible qu&rsquo;un m&eacute;decin propose le Duavive, un m&eacute;lange d&rsquo;&oelig;strog&egrave;ne conjugu&eacute; et de baz&eacute;doxif&egrave;ne. &laquo; C&rsquo;est fantastique pour les patientes qui ont des effets secondaires sous progest&eacute;rone, et il n&rsquo;augmente pas la densit&eacute; mammaire &raquo;, pr&eacute;cise la Dre Desindes.Il y a aussi la tibolone, &agrave; l&rsquo;effet &oelig;strog&eacute;nique, progestatif et androg&eacute;nique, ce qui la rend int&eacute;ressante pour all&eacute;ger une baisse de libido, en plus des autres sympt&ocirc;mes fr&eacute;quents de la m&eacute;nopause. Des m&eacute;dicaments sans hormones, comme des antid&eacute;presseurs, peuvent &eacute;galement &ecirc;tre prescrits durant cette p&eacute;riode, car ils soulagent les bouff&eacute;es de chaleur ainsi que les signes anxiod&eacute;pressifs.Le point sur les hormones bio-identiquesLes hormones bio-identiques ont fait couler beaucoup d&rsquo;encre depuis la sortie de la docus&eacute;rie Loto-M&eacute;no, de V&eacute;ronique Cloutier.Qu&rsquo;ont de particulier ces hormones? Elles pr&eacute;sentent la m&ecirc;me formule chimique que celles que produisent les ovaires d&rsquo;une femme. &laquo; Mais elles sont quand m&ecirc;me synth&eacute;tis&eacute;es en laboratoire, &agrave; partir de l&rsquo;igname [une plante] ou du soya &raquo;, nuance Sylvie Dodin-Dewailly, de l&rsquo;Universit&eacute; Laval. Les hormones classiques, elles, ont une structure de la mol&eacute;cule diff&eacute;rente des hormones produites par le corps humain.Les deux types d&rsquo;hormones sont g&eacute;n&eacute;ralement efficaces pour r&eacute;duire les troubles du sommeil et les bouff&eacute;es de chaleur. Leurs avantages et leurs inconv&eacute;nients sont toutefois diff&eacute;rents. Une analyse des donn&eacute;es scientifiques sur l&rsquo;hormonoth&eacute;rapie r&eacute;alis&eacute;e par l&rsquo;Institut national d&rsquo;excellence en sant&eacute; et en services sociaux (INESSS) en 2024 indique que l&rsquo;hormonoth&eacute;rapie bio-identique par voie transdermique pourrait &ecirc;tre la formule la plus s&ucirc;re. Mais les niveaux de preuves sont faibles ou tr&egrave;s faibles.Selon l&rsquo;INESS, il y aurait 8 cas de plus de cancer du sein pour 1000 femmes ayant amorc&eacute; les hormones bio-identiques combin&eacute;es dans la soixantaine par rapport &agrave; l&rsquo;absence d&rsquo;hormonoth&eacute;rapie. Le nombre monte &agrave; 19 &agrave; partir de 70 ans. Le niveau de preuves est cependant tr&egrave;s faible. Pour l&rsquo;hormonoth&eacute;rapie combin&eacute;e classique, il y aurait, tous &acirc;ges confondus, 9 cas additionnels pour 1000 femmes, mais la mortalit&eacute; li&eacute;e au cancer du sein ne serait cependant pas accrue. Le niveau de preuve est ici jug&eacute; mod&eacute;r&eacute;. Avec les hormones bio-identiques, l&rsquo;INESS n&rsquo;est pas en mesure de statuer sur la mortalit&eacute; li&eacute;e au cancer du sein en raison du peu d&rsquo;&eacute;tudes disponibles.Les hormones bio-identiques semblent pr&eacute;senter un risque moindre d&rsquo;accidents vasculaire c&eacute;r&eacute;bral, mais les preuves scientifiques sont jug&eacute;es faibles.Et m&ecirc;me si les hormones bio-identiques semblent avoir plus d&rsquo;avantages, cela ne veut pas dire que toutes les femmes les tol&egrave;rent bien. &laquo; J'ai des patientes qui ont des effets secondaires &eacute;pouvantables [vertiges, faiblesses, etc.] avec la progest&eacute;rone et pour lesquelles, finalement, c&rsquo;est le Provera qui convient. Ce n&rsquo;est pas &ldquo;one size fits all&rdquo; [identique pour tout le monde] &raquo;, lance la Dre Sophie Desindes.Comment traiter les douleurs vaginalesLe syndrome g&eacute;nito-urinaire &ndash; qui peut se manifester par de la s&eacute;cheresse vaginale, de l&rsquo;inconfort &agrave; la vulve, des infections urinaires &agrave; r&eacute;p&eacute;tition ou une vessie plus irritable ou hyperactive &ndash; survient en moyenne trois ans apr&egrave;s le d&eacute;but de la m&eacute;nopause et touche environ la moiti&eacute; des femmes. &laquo; Mais, contrairement aux bouff&eacute;es de chaleur, ces sympt&ocirc;mes s&rsquo;aggravent habituellement avec le temps &raquo;, explique la Dre Jeanne Bouteaud, obst&eacute;tricienne et gyn&eacute;cologue au CHUM.Pour les traiter, des cliniques m&eacute;dico-esth&eacute;tiques proposent une th&eacute;rapie vaginale au laser, qui promet de &laquo; restaurer le tissu vaginal et la lubrification naturelle &raquo; en trois s&eacute;ances, peut-on lire sur diff&eacute;rents sites web de cliniques. Les appareils utilis&eacute;s pour le traitement, comme diVa et MonaLisa Touch, sont approuv&eacute;s par Sant&eacute; Canada.Une premi&egrave;re &eacute;tude randomis&eacute;e, publi&eacute;e en octobre 2021 dans le Journal of the American Medical Association et &agrave; laquelle a particip&eacute; la Dre Sarah Maheux-Lacroix, gyn&eacute;cologue et professeure &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; Laval, a voulu tester ces pr&eacute;tentions. R&eacute;sultat : &laquo; Le traitement au laser n&rsquo;est pas plus efficace que le placebo. Les femmes qui y ont recours d&eacute;pensent inutilement des milliers de dollars &raquo;, r&eacute;sume la Dre Maheux-Lacroix.Les traitements &eacute;prouv&eacute;s comprennent des hydratants vaginaux, des lubrifiants pour les activit&eacute;s sexuelles et des compl&eacute;ments hormonaux, vendus sous forme de cr&egrave;mes, de comprim&eacute;s intravaginaux ou d&rsquo;anneaux.M&eacute;nopaus&eacute;e dans la trentaine?&laquo; Depuis la sortie du documentaire Loto-M&eacute;no, de V&eacute;ronique Cloutier, des femmes dans la trentaine me consultent parce qu&rsquo;elles croient &ecirc;tre en p&eacute;rim&eacute;nopause, alors qu&rsquo;elles ont encore un cycle menstruel r&eacute;gulier &raquo;, raconte la Dre Sophie Desindes, m&eacute;decin sp&eacute;cialis&eacute;e en gyn&eacute;cologie et obst&eacute;trique au CHUS. La m&eacute;nopause pr&eacute;coce, c&rsquo;est-&agrave;-dire qui survient avant l&rsquo;&acirc;ge de 45 ans, est pourtant tr&egrave;s rare; elle toucherait 5 % des femmes. Selon la Dre Desindes, les sympt&ocirc;mes rapport&eacute;s par ces jeunes femmes &ndash; troubles de l&rsquo;humeur, anxi&eacute;t&eacute;, d&eacute;pression, irritabilit&eacute;&hellip; &ndash; seraient plus souvent li&eacute;s au syndrome pr&eacute;menstruel (SPM). &laquo; Peu d&rsquo;&eacute;tudes documentent ce ph&eacute;nom&egrave;ne, mais moi, je le vois beaucoup en clinique : le SPM augmente &agrave; la fin de la trentaine et au d&eacute;but de la quarantaine, avant la p&eacute;rim&eacute;nopause &raquo;, dit-elle.* Pour pr&eacute;server l&rsquo;anonymat de ces femmes, seul leur pr&eacute;nom est mentionn&eacute;.*Une premi&egrave;re version de ce texte a &eacute;t&eacute; publi&eacute;e en mars 2022.&Agrave; lire aussi : Le lucratif march&eacute; de la m&eacute;nopause, Les co&ucirc;ts de la m&eacute;nopause et Les traitements sans hormones pour la m&eacute;nopause

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