Les meilleurs remèdes pour soulager le rhume
Tylenol, Advil, NyQuil, NeoCitran, Cépacol… Les sirops, pastilles, gouttes et autres produits en vente libre sont d’une utilité discutable contre le rhume. Conseils sur les médicaments pouvant soulager vos symptômes.
Antirhumes : conseils d’usage
Combattre la toux
Décongestionner un nez bouché
Faire baisser la fièvre
Soulager le mal de gorge
Rhume et contagion : se prémunir contre le virus…
Quand consulter un médecin ?
Rhume ou grippe ?
Même si elles sont vendues sans ordonnance, les solutions antirhumes restent des produits de santé qui peuvent provoquer des effets secondaires, comme de la somnolence, des réactions allergiques ou des troubles digestifs. Elles peuvent aussi s’avérer dangereuses pour les personnes cardiaques et les enfants de moins de six ans, chez qui elles sont déconseillées. En 2023, le Centre antipoison du Québec a enregistré 561 intoxications liées aux antitussifs, aux expectorants ou aux produits antimucosités.
Autre bémol : leur efficacité est limitée. Aucun médicament ne guérit le rhume : les produits vendus en pharmacie ne font que réduire la gravité des symptômes qui vous empêchent de dormir, vous rendent d’une humeur maussade et sapent l’énergie dont vous avez besoin pour guérir. Et inutile de prendre des antibiotiques; ils ne sont d’aucune utilité contre les infections causées par des virus, comme le rhume. Leur spécialité, ce sont les bactéries ! Quant au vaccin contre la grippe, il n’offre aucune protection contre les autres infections respiratoires, comme le rhume ou la COVID-19.
Le seul traitement valable pour combattre votre rhume consiste à laisser celui-ci suivre son cours en vous assurant de boire beaucoup de liquide pour contrer la déshydratation et fluidifier vos sécrétions. Reposez-vous afin de faciliter le processus de guérison, qui dure de 7 à 10 jours. Dans l’intervalle, si vous souhaitez atténuer vos symptômes, vous pouvez vous tourner vers les produits pour soulager le rhume, à condition de bien les choisir et de ne pas en abuser. N’hésitez pas à consulter votre pharmacien sur le sujet. Pour économiser, optez pour les marques maison, qui contiennent souvent les mêmes ingrédients médicinaux que les marques nationales.
Antirhumes : conseils d’usage
Les médicaments contre le rhume soulagent les symptômes de l’infection, mais ils n’ont aucun effet préventif. Il est donc inutile de prendre du sirop si vous ne toussez pas !
Les produits « tout-en-un », qui s’attaquent autant à la toux qu’au mal de gorge et à la congestion, sont déconseillés. « Les formules combinées, qui traitent plusieurs symptômes à la fois, contiennent plusieurs ingrédients actifs, ce qui fait augmenter la possibilité d’effets indésirables », souligne le pharmacien Yvan Lagacé.
Ainsi, malgré leur apparence inoffensive, les boissons chaudes de type NeoCitran sont de véritables cocktails médicamenteux. Par exemple, la formule Rhume et sinus nuit de cette marque contient de la phényléphrine, de l’acétaminophène extrafort et un antihistaminique. « Mieux vaut privilégier un produit renfermant un seul ingrédient actif qui cible le symptôme qui vous incommode le plus », recommande le professionnel de la santé.
Pour éviter la surmédication, ne prenez pas simultanément des médicaments contenant des ingrédients identiques. Par exemple, le Tylenol et le DayQuil Rhume et grippe renferment tous deux de l’acétaminophène. En consommant les deux produits en même temps, vous pourriez dépasser la dose journalière maximale établie pour ce médicament et nuire à votre foie.
Combattre la toux
Comme la toux permet à votre organisme d’expulser le mucus qui encombre vos voies respiratoires, il n’est pas toujours avantageux de l’inhiber.
Si vous avez une toux grasse, boire beaucoup de liquide, comme de l’eau, de la tisane ou du bouillon, s’avère le meilleur remède pour vous aider à expectorer. « Le miel est dorénavant recommandé par les associations professionnelles pour soulager la toux et la gorge irritée », mentionne Daniel Thirion, pharmacien et professeur titulaire de clinique à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal. Les personnes immunosupprimées et les femmes enceintes doivent toutefois s’assurer de choisir un miel pasteurisé. De plus, il ne faut jamais donner de miel à un bébé de moins de 1 an, car il peut causer un grave empoisonnement alimentaire appelé botulisme infantile.
Les antitussifs contiennent généralement du dextrométhorphane (DM), qui agit sur le cerveau pour calmer le réflexe de la toux. Dans plusieurs produits, le DM est associé à un décongestionnant, comme la phényléphrine ou la pseudoéphédrine. La première a été jugée inefficace par des experts de l’Agence américaine des médicaments (FDA), alors que la seconde cause des effets secondaires suffisamment graves pour que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), en France, en déconseille l’utilisation.
Certains médicaments, comme le Benylin complet pour la toux, contiennent à la fois du DM et de la guaifénésine, un expectorant qui aide les mucosités à se détacher des poumons. Des propriétés qui sont incompatibles et qui ne devraient pas être jumelées. « L’antitussif inhibe la toux, mais si l’on veut que l’expectorant agisse, il doit justement y avoir des quintes de toux pour que les sécrétions puissent se détacher des bronches. Ce sont deux actions contraires », détaille Yvan Lagacé. Il ajoute que « les expectorants ne sont pas vraiment recommandés, car leur efficacité n’a pas été démontrée ».
D’autres formules renferment un antihistaminique, par exemple de la chlorphéniramine, de la bromphéniramine ou de la diphénhydramine. Il est souvent ajouté dans les formules « nuit », car il entraine de la somnolence et facilite le sommeil, indique le pharmacien. Or, bien que la diphénhydramine ait elle aussi des propriétés antitussives, le DM suffit pour calmer la toux. Les antihistaminiques peuvent aussi assécher les sécrétions, ce qui ne favorise pas leur élimination.
En résumé, évitez les cocktails médicamenteux ! Pour calmer une toux nocturne qui vous empêche de dormir, choisissez un produit contenant uniquement du DM.
Précautions : Le dextrométhorphane peut provoquer des effets secondaires, comme des étourdissements, des nausées, de la somnolence ou de la stimulation. Qui plus est, il s’accompagne de risques d’interaction avec d’autres médicaments, dont certains antidépresseurs.
Selon les données du Centre antipoison du Québec, le DM a été associé à 311 cas de surdose au Québec en 2023, dont 50 % chez les moins de 20 ans. Vous devriez donc consulter votre pharmacien avant d’entreprendre un tel traitement, surtout si vous êtes diabétique ou si vous avez une maladie hépatique, thyroïdienne, pulmonaire ou rénale. Quant aux personnes qui souffrent de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) comme l’emphysème ou la bronchite chronique – et qui éprouvent déjà des difficultés à expulser leurs sécrétions –, elles devraient éviter les antitussifs, ajoute Yvan Lagacé.
Décongestionner un nez bouché
« On utilise de plus en plus les décongestionnants de façon locale, par voie intranasale», mentionne Yvan Lagacé. Les solutions salines – de type Salinex, Sinus Rinse ou hydraSense – ont l’avantage de ne causer aucun effet secondaire. Vous pouvez préparer votre propre mélange en ajoutant 5 ml (1 c. à thé) de sel et 1,25 ml (¼ de c. à thé) de bicarbonate de soude à 1 litre (4 tasses) d’eau bouillie. Il se conservera au réfrigérateur jusqu’à sept jours. Ne cédez pas à la tentation d’ajouter du sel pour augmenter l’efficacité du traitement : vous risqueriez de vous retrouver avec les muqueuses irritées et douloureuses, prévient le pharmacien.
La plupart des autres décongestionnants en vaporisateur contiennent de l’oxymétazoline (Drixoral) ou de la xylométazoline (Otrivin), deux ingrédients qui agissent en rétrécissant les vaisseaux sanguins de la muqueuse du nez, ce qui réduit la congestion et facilite la respiration. Ils sont efficaces, mais ils peuvent provoquer un effet rebond, c’est-à-dire une baisse de sensibilité des cavités nasales (qui redeviennent alors congestionnées), s’ils sont utilisés plus de quatre jours consécutifs, explique Daniel Thirion. Revenir à la normale peut alors prendre de 10 à 14 jours.
Attention aux décongestionnants à administrer par voie orale dont l’emballage indique « décongestion pour le nez » ou « congestion nasale » : plusieurs de ces médicaments en vente libre (par exemple Sudafed Sinus plus, Tylenol Sinus ou Advil Rhume) contiennent un mélange d’acétaminophène ou d’ibuprofène et de pseudoéphédrine, une substance qui cause une constriction des vaisseaux sanguins des sinus. Même si celle-ci permet de soulager les symptômes de congestion, elle provoque une certaine stimulation du système nerveux et peut nuire au sommeil. Surtout, son emploi comporte d’importants risques d’effets indésirables, notamment d’accidents cardiaques et vasculaires cérébraux, de colites ischémiques et de neuropathies optiques ischémiques.
L’utilisation de ces décongestionnants est dorénavant déconseillée par l’ANSM. Les vaporisateurs nasaux renfermant de la pseudoéphédrine, qui nécessitent déjà une prescription du médecin, ne sont pas touchés par cette recommandation. Les risques liés à la pseudoéphédrine dans les traitements contre le rhume font actuellement l’objet d’un examen par la Commission européenne et par Santé Canada.
À cela s’ajoute l’avis concernant la phényléphrine, rendu en septembre 2023 par un comité d’experts de la FDA. Ils ont estimé à l’unanimité que cet ingrédient, qui se trouve dans plusieurs médicaments contre les allergies et le rhume offerts en vente libre (comme Benadryl, DayQuil ou Sudafed), est inefficace sous forme de comprimés. Ces produits pourraient donc être interdits à la vente par les autorités règlementaires américaines. La phényléphrine fait aussi l’objet d’une évaluation par Santé Canada. « Même si elle n’est pas dangereuse, elle pourrait progressivement disparaitre des formules », croit Yvan Lagacé.
Il est à noter que les antihistaminiques (Benadryl et Reactine, par exemple) sont efficaces contre les allergies, mais inutiles lorsque la congestion est causée par le rhume. Si on les trouve dans plusieurs formules « nuit » ou « tout-en-un », c’est qu’ils provoquent de la somnolence et qu’ils peuvent vous aider à vous endormir, souligne Daniel Thirion.
L’humidité fait aussi des merveilles pour décongestionner le nez bouché : une douche chaude, des inhalations de vapeur d’eau (par exemple en respirant au-dessus d’un bol d’eau bouillante) ou un sauna vous soulageront temporairement. Les humidificateurs sont à utiliser avec prudence en raison des risques de prolifération bactérienne. Privilégiez les appareils à vapeur froide, et limitez-en l’usage à quelques heures par jour, pour maintenir un taux d’humidité entre 30 et 50 %.
Précautions : Consultez votre pharmacien avant d’utiliser des décongestionnants oraux à base de pseudoéphédrine, qui peuvent avoir un effet stimulant et augmenter le rythme cardiaque autant que la pression artérielle. Ils sont spécialement déconseillés aux personnes qui souffrent de troubles cardiovasculaires ou d’hypertension. Vous devriez aussi particulièrement les éviter si vous êtes diabétique, ou si vous avez un problème d’hypo ou d’hyperthyroïdie.
Faire baisser la fièvre
Les pharmaciens recommandent l’un de ces deux analgésiques : l’ibuprofène (comme Advil et Motrin), qui bloque la production et la libération des molécules causant de la douleur et de l’inflammation dans l’organisme, ou l’acétaminophène (par exemple Tylenol), qui réduit la fièvre, mais dont le mécanisme d’action reste méconnu. « Ces deux types de médicaments sont efficaces de manière égale, selon la réaction de votre organisme à chacun, mais l’acétaminophène provoque moins d’effets secondaires, indique Yvan Lagacé. D’un autre côté, l’ibuprofène peut avoir une efficacité de six à huit heures, ce qui permet de le prendre moins souvent que l’acétaminophène, qui est recommandé aux quatre à six heures. »
Précautions : L’ibuprofène peut causer des lésions au cœur, au foie et aux reins. Il est donc contrindiqué si vous souffrez de troubles cardiaques, d’hypertension, de problèmes hépatiques ou rénaux, ou si vous avez des antécédents d’ulcères et d’hémorragies internes. Pris sur une base régulière, l’ibuprofène peut provoquer des troubles digestifs, des ulcères d’estomac et un éclaircissement du sang. La dose maximale d’ibuprofène sans prescription médicale est de 1 200 mg par jour pour les adultes.
L’acétaminophène peut, pour sa part, agir sur le foie et entrainer des saignements s’il est consommé avec un anticoagulant. Un adulte ne doit pas dépasser une dose totale quotidienne d’acétaminophène de 4 000 mg. Le surdosage d’acétaminophène a entrainé environ 1 700 hospitalisations en 2023 au Québec. Dans environ 3 % des cas, les patients ont présenté des atteintes hépatiques modérées ou graves.
Soulager le mal de gorge
L’idéal est de boire beaucoup d’eau et de vous gargariser avec une solution saline maison (utilisez la même recette que celle indiquée plus haut pour réduire la congestion nasale).
Les pastilles, parce qu’elles favorisent la salivation, sont utiles pour hydrater la gorge et soulager l’irritation. « Un bonbon dur va faire le même travail », estime Yvan Lagacé, qui souligne que très peu d’études démontrent l’efficacité des pastilles. Il suggère de choisir celles qui contiennent peu d’ingrédients – dont, idéalement, du miel.
La vitamine C, qu’on retrouve dans plusieurs marques de pastilles, est présente en quantité trop faible pour avoir un effet contre le rhume. Même sous forme de supplément quotidien, elle a peu d’effet sur la prévention du rhume et la diminution des symptômes, souligne Daniel Thirion. Des études ont toutefois démontré que les suppléments peuvent réduire l’incidence du rhume dans des conditions extrêmes, par exemple chez les soldats en poste dans les régions subarctiques et chez les athlètes de haut niveau.
Certaines pastilles contiennent un agent antibactérien (ou un antiseptique), ce qui est inutile pour traiter un mal de gorge causé par le virus du rhume. Quelques marques y ajoutent un anesthésique, par exemple la benzocaïne, qui engourdit légèrement la gorge, apportant un soulagement temporaire. Il est recommandé de ne pas prendre ces pastilles avant de manger, puisqu’elles peuvent vous empêcher de ressentir la chaleur des aliments ou diminuer votre réflexe de déglutition.
Qu’en est-il des produits homéopathiques ? « Ils ne sont pas indiqués, estime Daniel Thirion, parce qu’ils sont dépourvus d’ingrédients actifs et qu’ils n’ont pas démontré leur effet. »
Quant aux produits à base d’ingrédients naturels – comme le menthol, l’eucalyptus ou l’échinacée –, ils sont bien présents au rayon des antirhumes, mais les études qui évaluent leur efficacité ne sont pas concluantes, indique le pharmacien. Attention : ces ingrédients naturels peuvent provoquer des réactions allergiques ou interagir avec d’autres médicaments. Par exemple, l’échinacée doit être évitée par les personnes qui prennent des produits qui affaiblissent leurs défenses immunitaires (les personnes greffées, notamment). Consultez votre pharmacien avant d’en consommer.
Rhume et contagion : se prémunir contre le virus…
• Première précaution à prendre : lavez-vous les mains fréquemment avec de l’eau et du savon.
• Limitez vos contacts avec des personnes malades.
• Évitez de porter vos mains à votre visage – nez, bouche, yeux – après un contact avec une surface ou un objet contaminés (le virus du rhume peut y survivre jusqu’à 48 heures).
• Ne surchauffez pas votre logement, et essayez de maintenir sa température entre 18 et 20 °C. Aérez souvent les pièces, même en hiver.
• Adoptez de bonnes habitudes de vie pour soutenir votre système immunitaire : mangez sainement, bougez, dormez suffisamment, cessez de fumer, et consommez de l’alcool avec modération.
… et éviter de le transmettre
• Éternuez ou toussez dans un mouchoir ou dans le creux de votre coude, et jetez systématiquement vos mouchoirs usagés.
• N’échangez avec personne les couverts, les verres, les tétines, les gants de toilette, etc.
• Si vous êtes enrhumé, évitez les embrassades et les poignées de main. Repoussez vos visites aux personnes vulnérables (jeunes enfants et personnes âgées ou malades).
• Portez un masque pour éviter de transmettre le virus du rhume si vous présentez des symptômes comme de la toux et des éternuements.
Quand consulter un médecin ?
Votre pharmacien est disponible pour vous conseiller concernant le soulagement des symptômes de votre rhume. Toutefois, vous devriez voir un médecin lorsque votre toux s’aggrave, qu’elle persiste pendant plus de deux à trois semaines ou qu’elle s’accompagne de fièvre. Même chose si vous vous sentez congestionné et que votre voix change. Vous pourriez risquer de présenter des complications, comme une sinusite ou une bronchite bactériennes, ou même, dans de rares cas, une maladie plus grave, par exemple un cancer.
Pour savoir quand aller aux urgences ou prendre un rendez-vous médical pour votre enfant, reportez-vous à notre article Soulagez le rhume de vos enfants sans médicaments.
Rhume ou grippe ?
Il faut distinguer le rhume et la grippe. « Le rhume est une infection bénigne qui consiste surtout en une congestion nasale, un écoulement nasal, un léger mal de gorge et, peu souvent, de la fièvre, résume le pharmacien Yvan Lagacé. Quand on parle d’une grippe, on fait référence à une atteinte musculaire qui peut durer deux ou trois jours, et qui s’accompagne de fièvre et de congestion. La grippe est beaucoup plus intense que le rhume. »

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