Un barbecue électrique qui donne un gout de charbon de bois ?

Deux steaks sont placés devant nos invités : l’un grillé au gaz, l’autre, à l’électricité. Visuellement, les deux sont à peu près identiques et présentent des marques de cuisson respectables laissées par les grilles, sans pour autant être aussi belles que dans une publicité à la télé.

Au test du gout, il est impossible de les différencier. La saveur de fumée caractéristique du barbecue, celle causée par le jus de cuisson qui se calcine en tombant sous la grille, est bel et bien présente. Elle est plus faible qu’elle ne l’aurait été avec un barbecue au charbon (qui cuit à une température beaucoup plus élevée), mais elle demeure tout de même prononcée.

Dans le cadre de presque tous les tests effectués (poulet, porc, saumon, asperges, champignons et tofu), le résultat était le même : les invités n’y voyaient que du feu.

Ce qui ne veut cependant pas dire que l’expérience du grillardin est la même. Le Lumin est tout d’abord assez petit, ce qui limite la taille des repas (comptez six boulettes de hamburger à la fois environ). Sa température monte rapidement, mais il perd aussi assez vite sa chaleur lorsqu’on l’ouvre, ce qui demande un certain ajustement.

Cuisson indirecte et fumage

Autre problème : le barbecue est doté d’un seul élément chauffant, un long serpentin comme celui d’une cuisinière électrique, qui couvre tout le fond de l’appareil. Il est donc impossible de placer ses aliments pour effectuer une cuisson indirecte, une option pratique pour cuisiner les mets gras ou plus délicats.

C’est rarement grave, puisqu’ici, contrairement à ce qui se produit avec un barbecue au gaz ou au charbon, le gras des aliments qui coule ne semble jamais prendre feu (ce que la cuisson indirecte permet normalement d’éviter). Mais lorsqu’on a employé la boite de fumage incluse (qui produit de la fumée à partir de copeaux de bois chauffés à sec), le saumon fumé à chaud qu’on a préparé était un peu trop cuit d’un côté pour cette raison.

La boite de fumage peut aussi être utilisée avec de l’eau pour cuire à la vapeur. Le résultat est alors le même que sur une cuisinière, mais cette méthode permet d’ajouter des options plus santé : on cuisine moins gras, et les composés cancérigènes qui accompagnent la fumée sont évités. Du moins, en partie.

Attention aux fumées

Certes, il y a moins de gras qui tombe sur les éléments et il flambe moins, ce qui diminue la quantité de fumée pouvant laisser sur les aliments des substances chimiques susceptibles, à long terme, d’accroitre le risque de cancer. Par contre, le barbecue peut atteindre des températures assez élevées pour entrainer l’apparition de substances cancérigènes sur la viande. Un phénomène qui survient au-delà de 300 °C (572 °F). Et ce, que le barbecue soit au charbon de bois, au gaz, au bois ou à l’électricité, puisque c’est la cuisson de l’aliment qui provoque cette réaction.

Au moins, vous n’êtes jamais pris sans charbon ou avec une bonbonne de propane vide en plein milieu d’un barbecue, et vous pouvez cuisiner longtemps, sans crainte pour votre empreinte environnementale. Surtout si vous remplacez votre boulette de viande hachée par un champignon portobello !