COVID-19: vaccination, propagation, hospitalisations, où en sommes-nous?
Cinq ans après son émergence, le virus de la COVID-19 continue de provoquer des perturbations dans les hôpitaux. En 2025, il a causé 174 décès au Québec. Que savons-nous du virus qui circule aujourd’hui, de sa virulence et des moyens de s’en protéger ? Des experts répondent à nos questions.
Quel est le statut actuel de la COVID-19 ?
La COVID-19 n’a jamais cessé de circuler au Québec depuis l’apparition du premier cas, en février 2020, et fait désormais partie des infections respiratoires à surveiller. Le virus n’est pas pour autant devenu endémique, c’est-à-dire présent de façon constante et ayant une propagation prévisible dans le temps. « Nous ne sommes pas rendus là. Il y a encore des périodes avec des pics d’infections à l’hiver, à l’été ou à l’automne », explique la Dre Cécile Tremblay, microbiologiste infectiologue au CHUM et professeure titulaire au Département de microbiologie de l’Université de Montréal. « On n’a pas encore établi de cycle ou de saisonnalité », complète la Dre Christine Lacroix, spécialiste en santé publique et médecin-conseil à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
La COVID-19 est et restera pour les prochaines années un problème de santé publique.
Quel est le niveau de contagion du virus en circulation ?
Il y a une diversité de variants du coronavirus en circulation, et de nouveaux apparaissent constamment. Et ces variants sont extrêmement contagieux, mais pas plus virulents que pendant la pandémie, selon la Dre Tremblay.
Ces variants peuvent toujours entraîner des complications graves chez les personnes vulnérables, mais les hospitalisations et les décès sont en baisse, sans doute grâce à la vaccination et à l’immunité naturelle acquise par les personnes qui ont contracté la COVID-19, d’après les experts consultés. Il reste qu’on enregistre chaque semaine près d’une trentaine de décès attribuables à cette maladie, selon la Dre Tremblay, ce qui en fait une affection plus létale que l’influenza.
Comment savoir si j’ai la COVID-19, et quels en sont les symptômes ?
Il est quasi impossible de faire la différence entre la COVID-19 et la grippe en se basant seulement sur les symptômes, car ils se ressemblent trop. Vous devez réaliser un test de dépistage pour vous en assurer.
Les symptômes apparaissent en moyenne de 5 à 7 jours après la contamination, mais cette période peut s’étendre de 2 à 14 jours, indique le site du gouvernement du Québec. Vous pouvez soupçonner une infection si vous présentez un des symptômes suivants :
- Fièvre :
- à partir de six ans : 38,1 °C (100,6 °F) et plus (température buccale)
- de six mois à cinq ans : 38,5 °C (101,3 °F) et plus (température rectale)
- Perte soudaine de l’odorat sans congestion nasale, accompagnée ou non d’une perte de goût
- Toux (nouvelle ou aggravée)
- Essoufflement
- Difficulté à respirer
- Mal de gorge
Ou deux des symptômes suivants :
- Nez qui coule ou congestion nasale (nez bouché) de cause inconnue
- Maux de tête
- Grande fatigue
- Douleurs musculaires généralisées (non liées à un effort physique)
- Perte d’appétit importante
- Nausées ou vomissements
- Maux de ventre
- Diarrhée
Les symptômes peuvent être légers ou plus importants, et leur durée varie selon la gravité de la maladie. Ils disparaissent généralement en moins de 14 jours. Dans les cas graves, ils peuvent s’étirer sur un mois.
Ces symptômes ne s’appliquent pas aux bébés de moins de six mois. Dès qu’un poupon présente de la fièvre ou d’autres symptômes, vous devriez consulter Info-Santé 811 ou un médecin.
Où puis-je obtenir un test de dépistage ?
Vous pouvez acheter un test de dépistage rapide en pharmacie (gratuit pour les personnes de 65 ans et plus). Mais il n’est pas nécessaire de passer un test si vous ne faites pas partie des personnes susceptibles de présenter des complications graves de la COVID-19 ou de la grippe. Le plus important reste d’adopter des comportements permettant de limiter la transmission des infections respiratoires : se laver les mains régulièrement, tousser dans son coude et porter le masque.
Par contre, les personnes âgées ou vulnérables qui présentent des symptômes de la COVID-19 ou de la grippe ont avantage à se faire dépister, puisqu’elles pourraient bénéficier d’un traitement contre ces affections. Elles peuvent prendre rendez-vous pour passer un test dans un point de service en se rendant sur Clic Santé ou en téléphonant au 1 877 644-4545.
Quels sont les traitements de la COVID-19 ?
La plupart des personnes atteintes de la COVID-19 se rétablissent sans traitement particulier. Vous pouvez soulager les symptômes avec des médicaments en vente libre, comme l’acétaminophène ou l’ibuprofène.
Les personnes susceptibles de présenter des complications sérieuses peuvent avoir accès à des antiviraux ou à des soins particuliers. Ces traitements ne sont cependant pas extrêmement efficaces, au dire de la Dre Tremblay, mais ils permettent de réduire le nombre d’hospitalisations et de décès. Pour en maximiser l’efficacité, il faut les commencer dans les cinq à sept jours suivant l’apparition des premiers symptômes.
« Aucun aliment, supplément, vitamine ou produit de santé naturel ne peut vous protéger de la COVID-19 ou vous soigner de cette maladie », précise le gouvernement sur son site Web.
Pendant combien de temps peut-on transmettre la COVID-19 ?
Le SRAS-CoV-2, le virus qui cause la COVID-19, se transmet par un contact direct avec les sécrétions du nez ou de la bouche d’une personne infectée et par les aérosols. Ces fines gouttelettes expulsées par une personne infectée lorsqu’elle parle, tousse ou éternue peuvent rester longtemps dans l’air. Une personne infectée qui ne présente pas de symptômes peut transmettre le virus, même si elle est vaccinée.
Des recherches sont toujours en cours pour déterminer la période de contagion du virus, mais on estime qu’une personne infectée peut transmettre le virus 48 heures avant l’apparition de ses symptômes et demeurer contagieuse jusqu’à 10 jours.
La plupart des études sur la propagation du SRAS-CoV-2 ont démontré qu’il ne survit pas longtemps sur les surfaces, ce qui limite le risque de transmission par cette voie.
Aussi, il n’existe aucune preuve que le virus peut se transmettre par la nourriture ou les moustiques. Et le risque d’être infecté par les animaux est très faible.
Le vaccin contre la COVID-19 est-il efficace ?
On revoit la formulation du vaccin une fois par année pour prendre en considération les variants du virus qui circulent. Son efficacité oscille entre 40 % et 60 %, un peu comme celle du vaccin contre l’influenza, selon le Dr Nicholas Brousseau, spécialiste en santé publique et médecin-conseil à l’INSPQ.
Le vaccin réduit le risque de complications graves, d’hospitalisation et de décès. Il ne vous protège cependant pas contre une éventuelle infection et ne vous empêche pas de transmettre la maladie. « Le vaccin permet de développer des anticorps, ce qui diminue la sévérité de l’infection si vous refaites une COVID-19 », précise le Dr Brousseau. Il assure une protection d’environ six mois. Ainsi, les personnes vulnérables devraient se faire vacciner deux fois par année : pendant la campagne automnale et au printemps. Il est recommandé d’attendre six mois après un vaccin ou une infection pour recevoir une nouvelle dose.
Qui doit se faire vacciner contre la COVID-19 et à quelle fréquence ?
Il n’y a pas de recommandations pour les personnes jeunes qui n’appartiennent pas aux groupes à risque. Si vous avez reçu deux doses lors de la sortie des vaccins et que vous n’en avez pas reçu une nouvelle depuis, votre protection est limitée, mais vous n’avez pas à vous précipiter à la clinique de vaccination, selon les experts consultés. À moins de présenter des risques de complications ou de compter des personnes vulnérables dans votre entourage.
Une dose de vaccin annuelle est recommandée à ceux qui présentent un risque accru d'infection ou de maladie sévère :
- Les personnes de 60 ans et plus (le risque augmente avec l’âge) ;
- Les personnes âgées de plus de six mois qui ont un système immunitaire affaibli ou sont atteintes de maladies chroniques telles que le diabète et les maladies cardiaques, pulmonaires, hépatiques et rénales ;
- Les personnes hospitalisées ou résidant en centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) ou en résidence privée pour aînés (RPA) ;
- Les femmes enceintes ;
- Les travailleurs de la santé.
Les personnes qui présentent un risque plus élevé de contracter une forme grave de la COVID-19 devraient se faire vacciner deux fois par année :
- Les personnes de 80 ans et plus (le risque augmente avec l’âge) ;
- Les personnes âgées de plus de six mois qui ont un système immunitaire affaibli ;
- Les personnes hospitalisées ou résidant en centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) ou en résidence privée pour aînés (RPA).
Les adultes de 65 à 79 ans qui ont déjà été vaccinés et ne figurant pas dans la liste précédente peuvent également recevoir une deuxième dose par année.
Où trouver des vaccins gratuits contre la COVID-19 ?
Le vaccin contre la COVID-19 est offert gratuitement à toutes les personnes âgées de six mois ou plus. Le nombre de doses et les intervalles entre chacune dépendent de votre âge, de vos antécédents de vaccination et de votre état de santé. Vous pouvez prendre rendez-vous sur Clic Santé ou auprès de votre centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS).
Les gels désinfectants et les masques sont-ils utiles contre la COVID-19 ?
De nombreuses études ont démontré que le port du masque permet de freiner la transmission du virus dans la communauté. « Il coupe une grande partie des gouttelettes respiratoires. On devrait donc le porter quand on se sent malade et qu’on ne peut rester à la maison », souligne la Dre Tremblay.
Les gels désinfectants sont aussi très efficaces pour limiter la transmission du virus, tout comme le lavage régulier des mains avec de l’eau et du savon.
Peut-on toujours contracter la COVID longue ?
« Les cas de COVID longue sont moins fréquents qu’au début de la pandémie, quand les gens n’étaient pas vaccinés, mais ils peuvent encore survenir », indique la Dre Lacroix. L’affection post-COVID-19, ou COVID longue, se caractérise par des symptômes persistants – au moins trois mois après une infection – ou des complications à long terme. Parmi les symptômes observés, on compte une fatigue persistante, des difficultés respiratoires, des douleurs musculaires et articulaires, des troubles neurologiques et une altération des fonctions cognitives (comme de la confusion, ou un manque de concentration ou de clarté mentale). Ils peuvent être présents en continu ou par intermittence. Ces symptômes ne doivent pas s’expliquer par une autre raison que la COVID-19.
Si ces symptômes vous empêchent de vaquer à vos occupations quotidiennes, vous devriez consulter un médecin, qui pourra vous diriger vers une des 15 cliniques spécialisées dans le traitement de l’affection post-COVID-19 au Québec.
*PRÉCISION: ce texte a été modifié le 24 mars pour préciser les clientèles qui devraient se faire vacciner deux fois par année.

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