J’aime magasiner seule. Ce que j’aime surtout, c’est lorsque mes interactions avec les vendeurs sont cordiales… mais brèves. J’apprécie qu’on me salue poliment lorsque j’entre dans un magasin, mais lorsqu’on me demande si j’ai besoin d’aide et que je réponds gentiment que je préfère parcourir les lieux en solo, j’aime qu’on respecte mon souhait.
La plupart du temps, ça fonctionne. Mais parfois, mon langage corporel, le ton de ma voix et la phrase «Non merci, je préfère regarder par moi-même» ne sont pas suffisants.
Certes, les employés ont un travail à faire et plusieurs d’entre eux le font très bien. N’empêche que l’approche individualisée et non intrusive n’est pas maitrisée par tout le monde, et c’est dans de telles circonstances que je me mets à rêver d’un monde où les commerçants mettraient à la disposition des clients des macarons indiquant si on désire (ou pas!) obtenir l’assistance d’un employé.
Rien n’est parfait
Il semble que je ne sois pas la seule à avoir ce genre de réflexion puisque la chaîne de cosmétiques Sephora a tenté une expérience semblable en Europe en proposant des paniers de deux couleurs: le rouge indique qu’on désire obtenir des conseils, et le noir signifie qu’on préfère magasiner seul. Cette photo circule depuis janvier 2019, et sa publication sur notre page Facebook est l’une des plus commentée de l’année!
Vérification faite auprès de Sephora Canada, il s’agit d’une initiative réalisée en Europe seulement. Je n’ai pas investigué pour savoir si plus d’une succursale a tenté l’expérience ni si l’essai a duré longtemps. Mais même si un tel concept répond à mes rêves les plus fous, on peut supposer que l’idée n’est pas parfaite.
En effet, que se passe-t-il si on prend un panier noir, mais qu’on a finalement besoin de conseils? Que faire s’il n’y a plus de paniers rouges parce qu’ils sont tous utilisés? Que fait-on avec les gens qui ne veulent pas décider s’ils veulent être conseillés (ou pas) dès qu’ils passent le seuil de la porte?
Par ailleurs, n’oublions pas que même si les commerçants veulent plaire à leurs clients, leur but ultime est de vendre. Et si une pratique de commerce rend les gens heureux, mais que son implantation fait chuter le chiffre d’affaires, il ne s’agit pas d’une option gagnante pour l’entreprise!
Inconfortables interactions
Traitez-moi de consommatrice «asociale», mais souvent je n’ai pas envie de savoir que la collection d’hiver est arrivée. Je n’ai pas envie qu’on tente de me vendre une garantie prolongée, ni qu’on me pose des questions destinées à me faire dire ce que je recherche alors que je ne le sais peut-être pas encore.
D’ailleurs, je suis certaine que je ne suis pas la seule à avoir déjà tourné les talons «à cause» d’un vendeur trop insistant, et ce, même si j’avais trouvé ce que je voulais.
Les commerçants sont constamment à la recherche de nouveaux concepts pour séduire leurs clients. Pour ma part, l’idée qu’un commerce respecte mon envie de ne pas être «conseillée contre mon gré» me donne envie de m’y rendre… et de demander l’aide d’un vendeur si j’en ai vraiment besoin.