Chaque année, une fête hindoue recouvre l'Inde de mille et une couleurs. La Holi – qu'on appelle aussi la fête des couleurs – symbolise la victoire du bien sur le mal et la fertilité. L'événement permet aussi de souligner l'arrivée du printemps. Pendant les jours qui précèdent la fête, impossible de marcher dans les rues sans apercevoir les commerçants avec leurs montagnes de poudre teintée appelée gulal.
À chaque coin de rue fleurissent des kiosques où on vend des pigments de couleur en vrac ou en petits sachets, à l'image de ces photos prises dans les rues de Jaipur, la capitale de l’État indien du Rajasthan. Chaque couleur a une signification: le rouge représente l'amour; le bleu fait référence au ciel, aux océans et à Krishna; le jaune représente la sagesse et la paix; le vert représente l'harmonie et les nouveaux départs, etc.
Traditionnellement, la poudre est fabriquée à partir d’ingrédients naturels (fécule de maïs, amidon de riz, colorants naturels, épices, plantes broyées, etc.). Lorsque les pigments utilisés sont naturels, ils n’adhèrent pas à la peau, et il est facile de s’en départir.
Sauf qu’on retrouve désormais sur le marché des pigments synthétiques moins chers fabriqués de façon non standardisée et non contrôlée. La composition de ces nouvelles poudres est quasiment impossible à retracer, mais elles peuvent contenir des produits chimiques susceptibles de causer notamment des irritations aux yeux, des infections cutanées ou des problèmes respiratoires.
J’ai moi-même expérimenté des pigments qui contiennent des produits irritants, et je peux confirmer qu’ils sont très agressants pour la peau. Après avoir passé l’avant-midi à célébrer dans les rues et à recevoir une quantité industrielle de pigments qui n’adhéraient pas à ma peau (comme celles importées en Amérique et en Europe), j’ai fait la rencontre d’un festivalier qui s’était procuré une poudre aux reflets argentés, et qui avait envie de laisser des traces indélébiles sur ses amis…
Dès l’instant où j'en ai eu sur mon visage, j’ai su qu’il s’agissait d’une poudre irritante, car la couleur était brillante, ce qui n’est pas le cas des pigments utilisés par la très grande majorité des festivaliers (comme sur la photo ci-dessous). Je n’ai pas eu de réaction allergique, mais j’ai dû frotter mon visage pendant une heure pour la faire partir… et j’ai eu la peau irritée le reste de la journée (merci à l’huile de coco d’avoir hydraté ma peau fragilisée).
Malgré tout, je ne regrette pas d’avoir participé aux festivités, ce fut le moment le plus coloré de ma vie.