Près de sept ans après le PlayStation VR, Sony est de retour dans le monde de la réalité virtuelle avec le PlayStation VR2 (PS VR2), un casque conçu pour la console PS5. L’appareil propose plusieurs nouveautés par rapport à son prédécesseur, comme des manettes plus efficaces, une meilleure ergonomie, une qualité optique rehaussée et le suivi des yeux. Autre amélioration importante, alors que le PlayStation VR nécessitait l'installation d'une caméra sur son téléviseur, les mouvements du casque sont cette fois-ci plutôt suivis par des caméras intégrées au PS VR2 directement.
En fait, il est pratiquement inutile de comparer les deux générations de casques tant la technologie a évolué ces dernières années. C’est plus intéressant de comparer le PS VR2 avec le casque Meta Quest 2, la référence en matière de réalité virtuelle depuis son lancement en 2020. Même là, la différence entre les deux casques est flagrante.
- Le PS VR2 est offert avec deux manettes PlayStation VR Sense et des écouteurs intra-auriculaires. Photo : Maxime Johnson.
Confort et prouesses techniques
Tout d’abord, le PS VR2 est beaucoup plus confortable. Le casque peut être ajusté de deux façons différentes (au niveau de la sangle autour du crâne et au niveau des lunettes à l’avant) et toutes les surfaces en contact avec notre peau sont coussinées. On le sent à peine sur notre tête, et ce même après une longue séance de jeu.
Visuellement, le PS VR2 l’emporte aussi haut la main. Il est possible d’ajuster la distance entre les lentilles avec précision ― les joueurs pourront donc profiter d’une image plus claire. L’écran devant nos yeux est plus net avec 2000 x 2040 pixels par œil (1920 x 1832 pixels pour le Meta Quest 2) et, surtout, son angle de vue à 110 degrés est plus grand (100 degrés pour le Meta Quest 2). Il y a encore place à de l’amélioration, mais l’image devant nos yeux est néanmoins un peu plus claire et plus grande.
Comme pour les autres casques lancés au cours des dernières années, le PS VR2 permet de suivre nos mouvements grâce à des caméras placées sur le casque. Celles-ci sont d’une meilleure qualité que celles du Quest 2 lorsqu’on les active pour sortir de la réalité virtuelle, le temps de voir ce qui nous entoure. Je n’ai toutefois pas noté d’amélioration pour la détection des mouvements, bonne dans les deux cas. La différence avec le PSVR, qui nécessitait l’installation d’une caméra sur sa télévision, est tout de même immense.
- Le PS VR2 (à droite) et son plus proche concurrent, le Meta Quest 2 (à gauche). Photo : Maxime Johnson.
Le suivi des yeux à l’intérieur du casque fonctionne assez bien ― certains jeux permettent par exemple de sélectionner des menus en les regardant. Mais je n’ai pas été impressionné par la façon dont la technologie est utilisée. Peut-être que ceci s’améliorera avec le temps, quand les développeurs s’inspireront des bons coups de leurs concurrents.
Trop de câbles
Le PS VR2 présente le même problème que son prédécesseur : un câble USB-C doit relier le nouveau casque de réalité virtuelle à la PS5 pour fonctionner. Ce câble est plus mince que celui de l’ancien modèle, le PSVR, mais il est tout de même dans nos jambes (parfois littéralement). Et même s’il mesure 4,5 mètres, sa longueur n’est pas suffisante pour m’éloigner de la console et me donner une grande aire de jeu.
La possibilité d’être relié sans fil à la PS5 tout en utilisant une batterie externe pour alimenter le casque serait vraiment ppréciée (ce que permet le Quest 2 avec un ordinateur).
- Une des deux manettes de la PS VR2. Photo : Maxime Johnson.
Des bras et des mains virtuels
Côté manettes, Sony s’inspire du Quest 2. Il suffit d’en prendre une dans chaque main pour bouger nos bras et nos mains dans le monde virtuel comme le feraient nos personnages (vous devez, par exemple, vous hisser avec vos vrais bras dans les airs pour grimper une falaise dans le jeu Horizon Call of the Mountain, ou encore tenir votre arc et tirer des flèches comme vous le feriez dans la vraie vie). Ces manettes sont aussi dotées de boutons et de gâchettes, comme celles du Quest 2.
Un bémol : l’autonomie des manettes m’apparaît trop courte. Elle est sans doute suffisante pour achever une séance de jeux, mais vous aurez sans doute besoin de les recharger après chaque utilisation.
Et puisqu’il y a deux manettes, vous devrez installer deux câbles USB-C (un seul est fourni avec le PS VR2), donc constamment les brancher et les débrancher pour la recharge, ce qui est rapidement agaçant. Personnellement, j’aurais préféré pouvoir utiliser des piles rechargeables AA, comme avec le Quest 2. Notons que Sony vend une station de recharge, à 65 $, mais je ne l’ai pas essayée.
Quelques bons jeux
- Le jeu Kayak VR représente une belle introduction à la réalité virtuelle pour les non-joueurs. Capture d’écran : Maxime Johnson.
Une trentaine de jeux sont offerts pour le lancement de la PS VR2, dont plusieurs sont des versions améliorées de titres qui avaient déjà été lancés pour le Meta Quest 2 (et d’autres plateformes, dans certains cas), comme Star Wars : Tales from the Galaxy’s Edge et Moss.
Ces jeux comportent des améliorations graphiques intéressantes. Pour les deux jeux nommés ci-dessus, la différence n’est pas renversante : elle ne transforme pas l’expérience, mais elle est suffisante pour augmenter l’immersion du jeu.
Parmi les titres que j’ai testés, j’ai apprécié Kayak VR, un simple simulateur de kayak dans des environnements hyper réalistes. Il s’agit du jeu parfait pour initier quelqu’un qui n’a jamais mis un casque VR sur la tête, ou qui n’est pas habile avec les jeux vidéo (il suffit pour avancer de pagayer avec ses bras comme on le ferait dans la vraie vie, tout le monde peut jouer).
Le jeu vedette est Horizon Call of the Mountain, un jeu dans l’univers postapocalyptique de la série Horizon Zero Dawn. On doit affronter des machines en forme de dinosaures. Je n’ai pas encore eu le temps de terminer le jeu, mais ce que j’ai vu m’a plu : les mécaniques pour se déplacer sont originales (on balance nos bras comme si on courait) et l’environnement est interactif : par exemple on brise les assiettes qu’on croise sur notre route (un geste hautement cathartique).
- Horizon Call of the Mountain est l’un des jeux les plus attendus pour le PS VR2. Capture d’écran : Maxime Johnson.
Notons que, même si la qualité graphique est bonne (beaucoup plus que ce qu’on peut obtenir avec le Meta Quest 2), elle n’atteint tout de même pas celle à laquelle on est habitué dans des jeux à grand déploiement pour la PS5. Les développeurs ont probablement privilégié la fluidité à la qualité des images.
Malheureusement, plusieurs catégories de logiciels sont absentes de la plateforme comme les jeux d’entraînement et les applications plus sociales pour discuter avec d’autres. Ces deux genres sont pourtant parmi les plus populaires sur le Meta Quest 2. Reste à voir si Sony compte limiter l’expérience aux jeux plus traditionnels ou si l’entreprise élargira son offre.
Verdict
Malgré ces lacunes, le PS VR2 est probablement la meilleure façon de jouer en réalité virtuelle pour le grand public (abstraction faite du Meta Quest Pro, qui vise plutôt les utilisateurs professionnels), en raison de ses performances et de la simplicité d’utilisation.
Le PS VR2 est un excellent casque mais à 749 $, il est toutefois très cher - 200 $ de plus que le Meta Quest 2, et même plus cher qu’une PS5 toute neuve. Son prix et son catalogue de jeux encore limité risquent de freiner les ardeurs des joueurs.
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Photo principale: Emilie Laperrière.