Quand on est responsable de la section automobile de Protégez-Vous, on est souvent sollicité par des amis ou des proches qui souhaitent acheter une auto. Mais, cette fois, la tâche était plus ardue que d’habitude, car il n’était pas question de savoir quel VUS acheter ou si la Honda Civic est meilleure que la Hyundai Elantra.
Un de mes amis était à la recherche d’une auto ancienne, du début des années 1970 au milieu des années 1980. Le modèle convoité était une grosse berline allemande, une Mercedes-Benz Classe S sortie d’usine 10 ans avant ma naissance. J’ai donc entrepris quelques recherches et j’ai trouvé un décodeur de VIN sur un site d’amoureux du modèle. Le VIN ou NIV en français est le numéro d’identification du véhicule. Il est composé d’une série de chiffres et/ou de lettres qui permettent d’en apprendre beaucoup sur une voiture. On peut savoir quel type de moteur est installé sous le capot, le site de production, le pays de destination, les options montées en usine, la couleur, etc. Un outil très précieux quand on achète une voiture d’occasion, surtout quand l’auto est ancienne et que sa vie a pu être un peu mouvementée.
Rendez-vous est donc pris pour aller voir la voiture. Une fois devant l’auto, la première impression est assez bonne. Le véhicule convoité est en très bon état, pas de rouille malgré son âge et la grande majorité des accessoires fonctionnent, ce qui n’est pas garanti dans une auto de plus de 30 ans. Derrière le volant, rien à signaler non plus. Le moteur tourne sur ses 6 cylindres, la puissance est bien là et la transmission fonctionne parfaitement. Une seule chose me dérange. Sous le capot, un accessoire semble avoir été replacé au mauvais endroit. Le vase d’expansion (le récipient qui contient le liquide de refroidissement) n’avait pas de support plastique ou métallique et était fixé à l’aide d’attaches autobloquantes en plastique, des «tie-wraps» en bon québécois. Pas vraiment le genre de montage réalisé en usine chez Mercedes-Benz…
Mais c’est surtout au moment de vérifier le numéro d’identification que les choses se sont gâtées. Le véhicule devant moi était supposé être une Mercedes-Benz 280 SE à moteur 6 cylindres et boîte manuelle. Sauf que la plaque du constructeur, située dans le compartiment moteur, correspondait à une 450 SEL, un modèle V8 à boîte automatique! Le moteur V8, probablement cassé ou revendu, a donc été remplacé par un 6 cylindres qui n’aurait jamais dû se retrouver dans ce véhicule.
En résumé, la seule chose qui était vraie dans l’annonce passée par le propriétaire, c’était le type de moteur! Nous sommes donc repartis sans l’auto et heureux de ne pas avoir acheté un véhicule au passé douteux…
Depuis mon ami a trouvé son bonheur, mais pas chez Mercedes-Benz, il a finalement craqué pour une américaine du début des années 80… qui a le bon moteur dans la bonne auto!
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