J’ai déjà écrit ici que j’ai longtemps cotisé à mes REER de façon anarchique, au gré des sommes que je réussissais à mettre de côté durant l’année. Habituellement, je me rendais à mon institution financière in extremis, peu avant la date fatidique du 1er mars, pour déposer mon pécule durement gagné. Autrement dit, je n’avais pas de plan.
Quand j’ai retenu les services d’un planificateur financier, celui-ci m’a proposé une tout autre stratégie : verser chaque mois dans mes REER une somme déterminée à l’avance par le biais de prélèvements automatiques.
Une méthode simple et efficace qui a fait ses preuves.
Se discipliner
Pourtant, selon le planificateur financier André Lacasse, de nombreuses personnes pensent encore qu’un REER s’achète uniquement en février. C’est le fameux mythe de la date limite, largement dû au fait qu’en vertu des règles fiscales, les cotisations effectuées dans les 60 premiers jours de l’année peuvent être déduites du revenu gagné l’année précédente.
André Lacasse déconseille formellement cette stratégie à ses clients parce qu’acheter un REER est une décision importante qui ne devrait pas être prise à la va-vite. Il rappelle que cet outil servira à financer nos vieux jours en complément des régimes de retraite du secteur public. Une bonne planification est donc essentielle pour savoir combien on devrait cotiser à son REER afin d’atteindre ses objectifs.
Ce plan devrait tenir compte de différents facteurs comme notre âge, nos actifs, les régimes de retraite éventuels de l’employeur, la date estimée du départ à la retraite, etc. D’où la nécessité d’avoir une stratégie réfléchie et structurée.
En plus de nous discipliner, les virements automatiques périodiques permettent également de contribuer toute l’année. Ces petits retraits font moins mal à notre portefeuille qu’un gros paiement en février. Et rien ne nous empêche de verser dans nos REER un montant supplémentaire dans les 60 premiers jours de l’année si on dispose de la marge de manœuvre nécessaire.
Déjouer la volatilité
Mais ce n’est pas tout : en cotisant mensuellement, on déjoue aussi la volatilité des marchés, ce qui à long terme peut faire toute une différence. Car la Bourse et les rendements peuvent grimper ou redescendre durant l’année, même lorsqu’on a des placements diversifiés. Par conséquent, prendre un REER en février peut être un bon moment, mais pas nécessairement. En cotisant pendant 12 mois, on réduit l’incidence de ce facteur puisqu’on achète dès lors à un coût moyen, selon André Lacasse.
Un exemple
Voici un exemple chiffré : vous cotisez en janvier un montant de 400 $ qui sera investi dans un fonds commun de placement. Admettons que cela permette d’acheter 40 parts à 10 $.
Si, en revanche, vous versez 100 $ par mois dans votre REER pendant quatre mois, voici ce qui pourrait se produire avec les fluctuations fictives du marché.
- Janvier : 100 $ = achat de 10 parts à 10 $ (soit 10 parts)
- Février : 100 $ = achat de 10 parts à 9 $ (soit 11,11 parts)
- Mars : 100 $ = achat de 10 parts à 9,50 $ (soit 10,52 parts)
- Avril : 100 $ = achat de 10 parts à 10 $ (soit 10 parts)
Au bout de quatre mois, vous aurez donc accumulé 41,63 parts au lieu de 40 et 416,30 $ au lieu de 400 $.
Conclusion ? Les versements périodiques, c’est payant