Si vous faites partie des chanceux qui ont conservé leur emploi malgré la crise, vous avez peut-être réussi à faire des économies. Avec le confinement et les autres restrictions qui se prolongent, les occasions de dépenser ont beaucoup diminué. D’ailleurs, selon les dernières données de Statistique Canada, le taux d’épargne au pays est passé d’un faible 7 % à 28 % en quelques mois!
Cela signifie que théoriquement, à chaque paye, les travailleurs épargnent désormais plus du quart de leur revenu net. Si c’est votre cas, vous vous demandez peut-être quelle est la meilleure façon d’utiliser votre pécule.
Évaluer ses options
• Si vous êtes propriétaire, l’idée de rembourser plus vite votre hypothèque en effectuant des paiements anticipés vous a peut-être traversé l’esprit. Or, ce n’est pas la meilleure option pour tirer le maximum de votre argent parce que les taux hypothécaires actuels sont très bas, explique Daniel Harissa, conseiller en sécurité financière chez Lafond, Services financiers. À la limite, si vous êtes relativement proche de votre retraite, cela vous aidera à vous débarrasser de cette dette avant de quitter le marché du travail.
• Devriez-vous cotiser davantage à votre Régime enregistré d’épargne retraite (REER)? Cela peut être une bonne stratégie, mais pas pour tout le monde.
Si vous touchez un revenu relativement faible, comme c’est souvent le cas pour les professionnels en début de carrière, il serait sans doute préférable de conserver vos droits de cotisation pour le moment où votre rémunération grimpera, afin de bénéficier des crédits d’impôt reliés au REER. En revanche, si vous avez un salaire élevé, n’hésitez pas à cotiser afin de réduire votre revenu imposable et votre facture fiscale.
Si vous envisagez d’acquérir votre première propriété, garnir votre REER vous donnera accès au Régime d’accession à la propriété (RAP). Vous pourrez ainsi retirer jusqu’à 35 000 $ de vos REER pour financer votre achat.
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Même chose si vous souhaitez retourner aux études: avec le Régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP), il est possible de retirer un maximum de 20 000 $ de vos REER.
• Quant au Compte d’épargne libre d’impôt (CELI), Daniel Harissa souligne qu’il est tout indiqué dans plusieurs situations. Par exemple si vous êtes déjà propriétaire et que vous avez des projets à court ou moyen terme (3 à 5 ans), comme constituer un fonds d’urgence, financer une année sabbatique, économiser pour acheter une voiture, etc.
Dans un CELI, votre argent fructifie à l’abri de l’impôt. Cela signifie que les gains obtenus grâce à ce véhicule de placement ne sont pas imposables. De plus, vous pouvez retirer votre argent quand bon vous semble. Inversement, le REER est à 100% imposable dès que vous le retirez en dehors du RAP et du REEP.
• En ce qui concerne les jeunes familles avec enfants, le conseiller recommande de se tourner vers le Régime enregistré d’épargne-études (REEE). Non seulement les sommes s’y accumulent à l’abri de l’impôt, mais vous bénéficiez aussi de subventions des deux paliers de gouvernement et même du bon d’études canadien pour les ménages à faibles revenus, ce qui génère ainsi un excellent retour sur investissement.
Lorsque votre progéniture entamera ses études postsecondaires, vous aurez déjà sous la main tout ou partie des montants nécessaires. Et s’il reste un excédent une fois les études complétées, vous pourriez bien sûr le donner à votre enfant, ou pourquoi pas, le déposer dans votre propre REER. D’une pierre deux coups!
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