Certains pensent recourir à une hypothèque inversée.
Au plus fort de la pandémie, les Québécois ont découvert avec horreur les conditions de vie dans certains CHSLD. Par ailleurs, plusieurs personnes âgées se sont littéralement vues enfermées dans leur résidence pour aînés. Cela en a fait réfléchir plusieurs qui ont décidé de demeurer le plus longtemps possible dans leur propre maison, afin de conserver leur liberté.
Oui mais voilà : lorsqu’on est à la retraite, même si notre propriété est payée, on peut manquer de liquidités pour l’entretenir. Les revenus de retraite ne sont pas toujours suffisants non plus pour s’offrir les voyages ou le train de vie souhaité. Dans ces conditions, l’hypothèque inversée semble constituer une option intéressante pour profiter de l’argent qui «dort» sous notre toit. Est-ce bien le cas ?
Un pensez-y-bien
Le Programme de revenu résidentiel CHIP, l’un des plus connus, s’adresse aux personnes de 55 ans et plus qui veulent continuer à vivre chez elles tout en disposant de liquidités supplémentaires sans avoir à les rembourser immédiatement. Il est offert par la Banque HomeEquity, par le biais de certaines banques ou courtiers hypothécaires. Même si votre hypothèque n’est pas entièrement payée, vous pourriez avoir accès jusqu’à concurrence de 55 % de la valeur marchande de votre résidence. Les montants sont versés en un seul ou plusieurs versements. Vous demeurez propriétaire et le remboursement du prêt complet, capital et intérêts, s’effectue au moment de votre décès, de votre déménagement ou de la vente.
Si l’hypothèque inversée présente des avantages, le planificateur financier André Lacasse invite toutefois à y penser à deux fois. D’abord parce que les taux d’intérêt sont plus élevés d’au moins 1 % qu’une marge hypothécaire. Celle-ci constitue d’ailleurs une meilleure option. Ensuite, parce que contrairement à la marge, avec une hypothèque inversée vous n’êtes pas obligé de rembourser les intérêts chaque mois. La facture grimpera donc rapidement, car les intérêts sur la dette sont capitalisés. Pour un prêt de 165 000 $ à 5 % d’intérêt par exemple, il vous en coûterait environ 8 250 $ la première année, mais davantage par la suite en raison des intérêts composés.
De plus, avec une marge, vous ne payerez d’intérêt que sur la portion que vous utilisez réellement et non sur la totalité du prêt. Au bout du compte, cela représentera des dizaines de milliers de dollars d’économies. Et ce sans compter que vous pourrez disposer de votre maison comme bon vous semble, la laisser en héritage à vos enfants par exemple, au lieu de devoir la vendre pour rembourser l’hypothèque inversée.
André Lacasse souligne que pour dégager des liquidités de votre propriété, vous pourriez également songer à la vendre et à en acheter une moins cher. Ou encore, conserver le fruit de la vente et louer un appartement.
Mais bien sûr, il s’agit d’un choix personnel qui dépend de vos priorités. Avant de prendre une décision, la meilleure chose à faire est d’explorer les différentes possibilités avec votre institution financière ou votre conseiller en services financiers.
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