Il y a quelques années, j’ai acheté au Ikea une jolie lampe de chevet pour la chambre de ma fille. Je me souviens qu’elle n’était pas très chère.
Saut dans le temps : en février 2024, l’ampoule brûle et la lampe ne fonctionne plus. Or, ce qui aurait dû se régler facilement en allant à la quincaillerie du coin s’est transformé en un périple beaucoup plus astreignant. Comme c’est (trop!) souvent le cas avec les produits d’Ikea, l’ampoule a un format particulier qu’il est impossible de trouver ailleurs que chez le géant suédois. Je me rends donc dans ce magasin, avec lequel j’entretiens une relation amour-haine, mais je ne réussis pas à dénicher le satané produit.
Une visite sur le site web d’Ikea me permet de voir que la lampe et l’ampoule n’existent plus. Après une demande faite par courriel, on me confirme que cette ampoule n’est plus fabriquée et on m’indique qu’il y aura peut-être, un jour, un modèle de remplacement. Misère!
À ce stade-ci, j’aurais pu me résoudre à acheter une nouvelle lampe; après tout, on parle d’une dépense d’une cinquantaine de dollars. Cependant, j’en ai marre de jeter des produits en parfait état à la poubelle. Surtout qu’il ne s’agit pas de changer un panneau électronique ou un élément chauffant caché; je veux juste remplacer une ampoule – ampoule que le fabricant a jugé pertinent de fabriquer selon son propre modèle… et de retirer ensuite du marché. Et dire qu’Ikea vante ses stratégies de développement durable...
Prendre son mal en patience
Comme j’ai pu le constater en fouillant dans Internet, je ne suis pas la seule à vivre cette situation frustrante. La bonne nouvelle, c’est que plusieurs internautes disent avoir réussi à obtenir une pièce de rechange auprès d’Ikea après avoir insisté encore et encore par le biais des réseaux sociaux.
J’ai donc pris mon mal en patience et contacté Ikea sur X pour défendre mon point de vue. Coup de théâtre : après plusieurs échanges et un mois d’attente, j’ai reçu – gratuitement, en plus – l’ampoule tant attendue. Mais où Ikea l’a-t-il trouvée? Existe-t-il quelque part un entrepôt où dorment toutes les « vieilles » pièces? Je présume qu’on ne le saura jamais.
Que faut-il retenir de cette histoire? D’abord que, outre le coût des réparations et l’accès difficile à des réparateurs certifiés, la non-disponibilité des pièces de rechange est un frein important à la réparabilité des produits. C’est pourquoi toutes les évaluations de réparabilité que Protégez-Vous effectue commencent par la recherche de pièces de rechange.
Ensuite, si collectivement, nous voulons réduire la quantité de produits jetés inutilement, il faut impérativement obliger les fabricants à offrir des pièces de rechange pour leurs produits, comme le prévoit d’ailleurs la nouvelle réglementation québécoise. Sachez aussi que, même dans le cas de géants comme Ikea, l’achat de produits ayant des caractéristiques uniques risque souvent de vous desservir.
Finalement, je retiens surtout de cette saga que ça vaut la peine de persévérer et d’insister pour obtenir satisfaction. Honnêtement, j’avais peu d’espoir que mes démarches aboutissent à quelque chose, et je suis très contente d’avoir réussi à prolonger la durée de vie de ma lampe… du moins, jusqu’à ce que la nouvelle ampoule rende l’âme.