S’affranchir de l’industrie du pétrole
Julie Gobeil | 21 mai 2019, 11h21
À l’ère du «Pacte pour la transition», les consommateurs sont encore très friands de véhicules à essence.
Vous êtes nombreux à acheter de grosses automobiles qui s’abreuvent de carburant. Et le guide annuel Autos neuves et Autos d’occasion demeure notre publication la plus populaire.
Quelque chose me dit pourtant que vous délaisseriez votre véhicule à essence… si seulement. Si seulement vous pouviez rouler à l’électricité de Québec à Montréal sans être forcé de vous arrêter pour faire une petite marche de santé d’une demi-heure dans le stationnement des Promenades Drummondville. Si seulement votre employeur installait des bornes de recharge au bureau. Si seulement vous aviez un garage pour protéger la vôtre.
Est-ce le temps d’acheter une auto électrique?
S’affranchir de l’industrie du pétrole n’est pas aussi compliqué qu’on le croit, dit notre journaliste responsable de la section Automobile, Julien Amado, qui vous présente une sélection de véhicules verts à considérer. «Le choix d’un véhicule électrique devrait s’inscrire dans un ralentissement, une réflexion sur nos déplacements. Nous sommes habitués à avoir assez d’essence pour rouler longtemps. Les véhicules électriques semblent plus contraignants que les autres, mais pour les automobilistes québécois, le trajet quotidien médian n’est que d’une quinzaine de kilomètres.»
Ceux qui achètent tablent sur l’autonomie des modèles actuels, laquelle est bien meilleure que celle de leurs prédécesseurs. «Les pionniers de l’auto électrique profitent aussi de privilèges qui ne dureront pas éternellement, comme de généreuses subventions à l’achat et l’accès à des voies réservées sur des routes très fréquentées», ajoute notre journaliste Rémi Leroux, qui est allé à la rencontre d’experts et d’«électromobilistes» passionnés. La foi inébranlable de ces derniers lui a paru à la fois inspirante et un peu aveugle (lisez son article Voiture électrique: avantages, incitatifs et polémique).
«Dans ce domaine, on est soit très pour, ou très contre, l’auto électrique. Les deux camps ne s’embarrassent pas de nuances. Le débat sur les batteries en est un bon exemple: certains s’accrochent au fait que, pour les utilisateurs québécois, l’hydroélectricité annule une bonne part de l’empreinte écologique des batteries. Ils choisissent toutefois d’ignorer le fait que l’enjeu est mondial: l’extraction des matières, les droits de la personne, tout est dans la balance.»
La supériorité du véhicule individuel électrique n’est pas non plus établie puisqu’une auto, ça reste une auto. «Si nous passons tous à l’électrique, il faudra encore autant de stationnements», illustre Rémi.
«Je constate aussi que la technologie n’est pas encore mature», renchérit notre chargée de projets Clémence Lamarche, qui s’est intéressée de près aux bornes de recharge vendues aux particuliers, ainsi qu’aux réseaux de bornes publiques. «Plusieurs types de connecteurs se côtoient sur le marché, et les automobilistes doivent se procurer des adaptateurs. Une technologie va sans doute sortir gagnante un jour.» Pour ceux qui se souviennent de l’épique bataille entre les cassettes VHS et Betamax, la situation a des petits airs de déjà-vu.
Oui, vous le pouvez
Notre dossier vous prouvera qu’il est possible, en 2019, de «passer au vert» sans y perdre au change. Vous pourriez même décider de vendre votre véhicule et de passer à l'autopartage, si vous vivez dans une grande ville. Notre rôle consiste à vous donner toutes les pièces du casse-tête, afin de faciliter votre réflexion.
Lisez les articles de notre grand dossier:
• Test de 8 bornes de recharge
• Comparatif des réseaux de bornes publiques
• Véhicules électriques: avantages, incitatifs et polémique
• Plusieurs véhicules 100% électriques et hybrides testés
Vous pouvez aussi les consulter dans notre magazine web (vous devez être connecté à votre compte pour voir et cliquer sur le bouton «lire en ligne»).
Photo: Clémence Lamarche, Julien Amado et Rémi Leroux, auteurs de notre grand dossier du mois.